Interstellar - Christopher Nolan (2014) [spoiler alerte fin de page 2]

Après avoir lu plusieurs critiques, pas mal de gens disent que le trou de ver près de Saturne débouche sur le trou noir Gargantua. Mais ça ne correspond pas du tout avec ma représentation du système d'arrivée.
S'ils débarquaient directement depuis Gargantua, alors ils ne pourraient pas s'en échapper et en plus ils auraient déjà pris plusieurs dizaines d'années rien qu'en arrivant.

Voilà un peu comment je me représente le système d'arrivée :

Mais genre, c\'est pas l\'une des théories spéculatives admises, qu\'un trou noir \"rebondirait\" quelque part dans l\'univers sous la forme d\'une fontaine blanche et que c\'est cela qui permettrait une sorte de... Passage spatio-temporel ? Moi j\'avais pas été chercher plus loin quoi, Trou noir autour de saturne \"relié\" à celui d\'arrivée, Paf !

D\'ou mon incompréhension de leurs représentations respectives très différentes. Et des forces en jeu.

Citation :

J ai trouvé un article qui parle de ça

"Par analogie, on peut s’imaginer notre univers comme une feuille 2D flottant dans l’espace. Un trou noir est donc une région dont la lumière ne peut s’échapper, caractérisée par un horizon des événements qui y serait représenté par un cercle et les trous de ver par un tube connectant deux régions similaires de forme circulaire. Comme le montre Interstellar, un trou de ver nous apparaîtrait donc comme une sphère d’où émergeraient les rayons lumineux en provenance du reste de l’univers plongeant dans l’autre extrémité du trou de ver."

source

Bon ben après avoir cogité pendant 3 mois sur quel film on allait voir (et du coup tous les louper), me suis enfin décidé à aller voir ce film.

Putain de 22€ pour 2 places par conte. 2,7€ la bouteille d'eau ... KIDDING ?? Faut pas s'étonner qu'on pirate derrière bande d'enfoirés ...

Bref, comme dit et redit, le film est vachement bien mais bourrés d'incohérence.
Et franchement, la mort des deux couillons est réellement cadeau ... L'un parce qu'il prend 3 plombes à matter la vague géante qui va lui tomber sur le coin de la tronche et quand il se décide enfin ... OH BEN PAS DE CHANCE

Et le 2ème qui se fait exploser plus ou moins connement ... Tout ça pour pas laisser de black pour la prochaine humanité ... 'Foiré de racistes:-x

Bref, la bande son était géniale (même si dans mon cinéma ils ont la sale habitude de mettre trop fort), les effets spéciaux vraiment nice (sauf à un moment vers le début où je sais plus quelle scène était d'un ridicule monstrueux) et le happy end pitoyable. Le retrouver dans l'espace ? REALLY ?????? Genre prends moi pour un con mais tout va bien ...

Bref, sympa et émouvant mais franchement y'a des choses qui vont pas du tout, et surtout la fin nulle écrite 10mn avant le tournage :oops:

Moi y a un truc qui me fait un peu rire en voyant vos commentaires sur le discours soporifique de .. c'est que vous ne vous dites pas une seule fois si elle a raison...?

Un des seuls trucs intéressant que j'avais pu entendre dans World War Z était la phrase du Juif sur leur manière de gérer le problème des zombies (lol), à savoir que le dernier homme devait faire en sorte de prendre pour acquis une donnée prétendument farfelue/erronée..

J'en parle car pour moi, c'est inconcevable de parler de science-fiction sans apport réel à la science-fiction par un concept original. Le fait de dire que l'amour transcende le temps ne me paraît pas si inexploitable, bien qu'on y trouve irrémédiablement une connotation nunuche

Donc je trouve intéressant d'avoir placé comme 5ème dimension l'amour, quand bien même c'est une simple théorie énoncée par 2 des protagonistes, ni plus ni moins!

Ha ben pour le coup j'en ai précisément parlé aussi : c'est cul-cul et presque malvenue mais... En fait pas tant que ça, c'est le genre de truc que si on était dans leur situation, on tremblerait comme des feuilles et l'irrationnel commencerait à trouver un fondement : pour se rassurer, pour trouver des solutions alternatives, etc.

Le gros bémol c'est même pas la nana du coup, mais le rappel par le m'sieur Cooper et son délire transcendantale au sein du Tesseract qui se plait à reprendre ce délire de l'amour. Là, pour le coup, j'sais pas ça fait un peu lourd

Citation :Je peux comprendre ton point de vue...mais en même temps t'es dans un Tesseract, tu balises pas, t'as pas peur, les couilles à l'air, NARMOL.

Non mais plus sérieusement, ça ne m'étonnerait pas qu'on pourrait imaginer n'importe quoi si on se trouvait dans une situation similaire... et là, je fais clairement l'avocat du diable héhé

ça ne me dérange pas trop qu'il pète un câble mystique dans le tesseract. Ce qui m'a le plus choqué, c'est le monologue de Brandt qui sort de nulle part.

- On a perdu un membre d'équipage, on a pris 23 ans dans les dents, on manque de ressources et il faut choisir où aller.
- Il faut suivre mon intuition et retrouver mon namoureux ! Le pouvoir de l'amour est plus fort que l'espace-temps. Je ne peux pas l'expliquer, mais c'est comme ça.

Tu remplaces "amour" par "manger des chats", ça marche aussi

ça peut paraître convainquant parce que c'est une jeune femme sexy qui dit ça. Si c'était DSK, ça passerait beaucoup moins bien à l'écran.

Ben au contraire, c'est la situation qui rend son mini délire tangible ! Reprends ton premier tiret et module le second :

- On a deux possibilités, et sérieux j'suis amoureuse. Et si on mettait ça dans l'équation ? Les deux sont kiff kiff, on pourrait prendre notre amour par delà les années lumières et les décennies comme un signe du destin, toussa toussa ! S'il vous plaaaaaaait.

Et c'est l'autre qui joue son batard en refusant xD

Sérieux, d'ailleurs, il avait aucun élément pour privilégier l'autre et il dit "ouais mais non, ton amour influe ton jugement, on va a l'autre". Ben... non c'était 50/50 et tu peux pas savoir si effectivement, au delà de ses préférences personnelles, la planète de son mec est pas la meilleure x)

C'est le passage qui m'avait fait tiquer d'ailleurs.

Ouais, enfin, il choisit la planète de Mann parce que sa balise émet encore des signaux, tandis que celle d'Edmund a cessé de fonctionner il y a plusieurs années. Sachant qu'ils reviennent d'une planète où une vague géante a pulvérisé le module de Miller, c'est logique d'aller là où il y a plus de chances de trouver un survivant ^^

Ha, j'avais zappé Dans ma tête c'était vraiment kiff kiff et il a tranché... A l'opposé de la meuf. Mais si y'a d'là science derrière, ça me va

J'avoue que j'aurais pris la solution Mann, pareil que Cooper. Parce que faut pas déconner, quand bien même l'amour serait la 6ème/7ème dimension, et bah tant que c'est pas putain d'prouvé, je vais pas privilégier une petite amourette à 3frs 6sous contre un connard qui n'est même pas dans le casting de base

Surtout que quand t'es célibataire, t'as pas envie de laisser Anne Hathaway retrouver son p'tit copain. Tu te la gardes pour toi pour fonder une colonie :3

Citation :Clairement, je te monte une megapole en 2-2 moi

No mais le truc de l'amour avait du sens dans le contexte du film je trouve.

Les autres donnes des signes et les autres perçoivent les 5 dimensions. Elle pense que l'amour est une autre force que l'humain ne comprend pas et que peut-être que justement elle fait partie d'une autre dimension. L'amour donne un incitatif. Après ils se disent non t'es amoureuse c'est tout. Mais elle répond pourquoi cette force est toujours la alors que la personne est morte. C'est insensé d'aimer les morts, d'où le fait que cette force est un instinct normal et qu'il faut la faire confiance et aller à la planète Edmund.

Un chapitre inédit d'Interstellar sous forme de BD:
http://www.konbini.com/fr/entertainment-2/chapitre-perdu-interstellar-illustre/

Quelques pages centrées sur Mann et son robot KIPP lorsqu'ils attendent l'arrivée des secours.

Je me permet de remonter un peu ce topic, pas vraiment pour parler du film, que j'ai beaucoup aimé malgré ses incohérences scientifiques, mais bon on attends pas forcément d'une pièce artistique qu'elle soit forcément réaliste (c'est ça la vue d'artiste).

Non je voulais juste partager une petite découverte amusante à propos de sa BO par Hans Zimmer. Très belle et bien menée, je reste quand même dubitatif face aux gens qui s'extasient sur son "originalité". Jugez par vous même sur le thème principal :


Et maintenant écoutez le travail du compositeur Max Richter, sorti en 2008 pour la BO du documentaire "Waltz With Bashir" :



Ca ressemble beaucoup hein ?
Quoiqu'il en soit ça reste une excellente BO que j'écoute régulièrement avec intérêt. Mais on est quand même bien en deçà du travail de Max Richter, Phillip Glass ou encore Steve Reich pour ce qui est de la musique moderne minimaliste

Effectivement c'est très proche, VDD

Ce n'est pas vraiment ce qui m'a marqué le plus, la BO de ce film, loin de là. Mais le reste... Quel régal !

Les mêmes sonorités, instruments, mais pas tout à fait la même chose quand même.

Et puis que ce soit Richter ou Zimmer, les 2 s'inspirent beaucoup de Philipp Glass à la base. Notamment ce morceau:

Yep c'est clair et de toutes façons de manière générale Phillip Glass est antérieur à Richter ou Zimmer.


D'ailleurs vu qu'on parle de Zimmer, une autre ressemblance qui m'avait amusée (même si c'est plus trop le sujet, je m'en excuse) :



Et :




On pourrait presque les superposer :lol:



Pour en revenir à Interstellar, même si il n'est pas à son niveau c'est un des rares films récents à m'avoir donné visuellement une impression similaire à 2001 l'odyssée de l'espace.
A la différence près qu'il a ce défaut de chercher à expliquer tout ce qui se passe à l'image, là où 2001 laissait libre court aux fantasmes et à l'incompréhension du spectateur. Je ne peux décemment pas les mettre au même niveau car en matière de SF 2001 était quand même une perle, mais voila les films de ce genre sont assez rares pour que ce soit souligné.

En fait Interstellar a le défaut du livre de Clarke à l'origine de 2001, celui de tout expliquer dans un détail trop fin qui tue un peu l'imagination (on se souvient dans le livre de Clarke des interminables explications de comment la nourriture des spationautes est créée).
Le discours sur l'amour aurait pu se tenir si il avait été plus dans la suggestion plutôt que dans la tentative d'explication rationnelle.

Après il y a quand même un point qu'il faut attribuer au film de Nolan c'est celui d'avoir fait approcher à une population de spectateurs pas forcément formés en la matière les concepts de relativité, d'espace temps et de gravité (et les incohérences viennent au final d'une vulgarisation visuelle et conceptuelle à des fins scénaristiques, qui en devient donc "excusable").
Après le fantasme de l'entrée dans le trou noir est une aberration scientifique, en l'état actuel des théories, mais elle reste cohérente avec le film si on garde en tête cette propension de Nolan à entremêler la réalité et le fantasme (Inception pour ne citer que lui).

C'est la campagne marketing d'hollywood et des cinémas qui nous a vendu un film ultra réaliste qui était mensongère, mais faisant fi de celle ci, le film est excellent, et ça fait plaisir de voir qu'il existe encore de la SF à gros budget dans nos salles noyées sous les blockbusters mythologiques et fantastiques.