Suis-je fou?

@goreghost

Pourquoi aucun grand groupe pharmaceutique ne finance ce test si c'est si prometteur ?

@Ptitboum L'immortalité est un concept étranger à la Vie, et de surcroît extrêmement néfaste pour cette dernière.

Pour s'en convaincre, il suffit d'avoir quelques connaissances en biologie, en histoire, en géologie, en... en science. Plus l'Homme avance dans sa quête de compréhension du monde, plus il constate l'ampleur de sa complexité. La Vie telle que nous la connaissons aujourd'hui, dans le sens concret du terme, est le résultat d'infinis hasards, d'infinies luttes, et d'infinies conciliations de solutions à d'infinis problèmes afin de répondre à une seule nécessité : perdurer.

La Mort, sœur de la Vie, apporte beaucoup dans ce processus de perpétuation. Ne dit-on pas qu'il faut casser des œufs pour faire une omelette ? He bien, dans ce dicton tout con, on tient la clé de l'importance de la mort. La Mort est nécessaire à la Vie. Les deux forment un processus insécable qui, bien sûr, élude totalement la question de l'individu, mais tient une grande importance à l'échelle d'une espèce... La Mort teste la Vie, qui à son tour teste la Mort, et caetera. C'est ainsi, je pense, que nous pouvons observer une quantité astronomique d'êtres vivants sur Terre. Cette immense diversité est à la fois le résultat d'énormes "efforts" passés, mais aussi la clé pour les "efforts" à venir. Entraver le système complexe d'évolution, c'est mettre à mal l'avenir du vivant.

En outre, je rejoins tout ce qui a pu être dit de négatif à propos de la vie immortelle (une vie sur laquelle le temps n'a pas d'emprise), mais j'ai tout de même tiqué sur certains points.

Certains disent que la Vie perdrait de sa saveur, d'autres que le temps paraîtrait bien long, et d'autres qu'une vie merdique le serait à jamais...

Et la sagesse, dans tout ça ?

Je crois qu'à vivre plusieurs milliers d'années, on fini par être sage. L'Être finit par muter... La notion du temps change ; les journées font toujours 24 heures... oui, mais lorsqu'on a tout le temps qu'il nous faut, on acquière alors un certain contrôle du temps. On est maître de ses 24 heures, de ses semaines, de ses mois, de ses années. Alors qu'il était pénible d'attendre 5 minutes dans une salle d'attente, les longues heures passées au bord d'un lac pourraient passer pour des secondes. Alors qu'on ne concevait pas l'année prochaine, on se projète dans 10 ans comme on se projetait dans le lendemain... La notion du temps qui passe est un sens qui peut être aiguisé. Alors, quand on maîtrise le temps, quand il finit pas ne plus exister, peut-on encore s'ennuyer ? Je n'crois pas.

L'idée du cynisme comme seul caractère final me paraît aberrante. L'empathie naît de l'expérience. On comprend mieux ses parents quand on le devient soit-même. On comprend mieux la joie qu'ils ont vécu au moment de la naissance, la peur qu'ils ont vécu au moment des premières maladies, des premiers bobos, la colère qu'ils ont vécu face à l'insolence, et ainsi de suite... Ce n'est qu'un exemple. Cette empathie grandissante apporte une conscience supérieur du monde, et notamment du monde humain. Avec le temps, et la sagesse, les nuances se multiplient et mettent en relief, comme autant de strates, les subtilités de la Vie.
Le cynisme, en revanche, c'est un mécanisme d'autodéfense dans un contexte précaire où l'individu est contraint par le temps, parfois, de faire des choix extrêmes, de faire des raccourcis, des amalgames, afin de se prémunir de futurs "bobos" psychologiques. C'est un renfermement, et comment peut-on se renfermer si l'on s'ouvre à de plus en plus de cultures, de gens, de pays, d'animaux, d'art, de sensations, de goûts... de tout ?

Je conçois l'esprit comme un télescope ou un microscope. Il permet de voir l'infiniment grand, et l'infiniment petit, de faire des aller-retours entre ces deux extrêmes à loisir, tout en souplesse, tout en grâce et en légèreté.

En tant qu'individu, je ne dirais pas non à un peu plus (beaucoup plus) de temps sur Terre. Je sais qu'avec suffisamment de temps, les vicissitudes du monde moderne paraissent bien fades comparées aux promesses radieuses des lendemains qui chantent

Mon avis final est le suivant : l'immortalité est une maladie dangereuse que l'on ne doit jamais développer. Je m'atèle donc dès maintenant à créer une association contre ton association

« Il faut beaucoup de force, beaucoup d'orgueil ou beaucoup d'amour pour croire que les actes d'un homme ont de l'importance et que la vie l'emporte sur la mort . »




Lire ou relire ce magnifique Simone de Beauvoir

(edit j'avais déjà dû le citer ici d'ailleurs)

@Kevsler
Plein de trucs intéressants... Je suis d'accord sur plein de point, mais les gens d'accord, c'est chiant...

"voilà ce que je pense !"
"Moi pareil !"
FIN

Du coup, revenons sur la sagesse. Depuis le début, on part du principe que plus on est vieux, plus on devient "sage". Et on en conclut que c'est l'âge, le temps passé à vivre qui nous rend ainsi. Une espèce de maturité qui grandirait avec l'âge.

Et si on se plantait ?
Si cette maturité venait, en fait, du temps qu'il nous reste à vivre ? Et non du temps déjà parcouru.
C'est quand la fin se rapproche que l'on prend du recul, que l'on regarde derrière soi pour tirer des conclusions. On remet les choses en perspectives, on fait le point.
Ce qu'on appelle les "crises de la ...aine" (40, 50, 60,...), elles ne surviennent pas parce qu'on a passé tant de tant à vivre. Elles arrivent parce qu'on réalise que le temps qu'il nous reste n'est plus très long...
À l'inverse, c'est quand on a la vie devant soi que l'on est insoucient, pas toujours réfléchi, impulsif...

Ne jamais mourir, n'est-ce pas rester "bloqué" dans cette insouciance ? N'est-ce pas quand vient l'heure des conclusions que l'on devient sage ?

N'est-ce pas aussi la peur de la fin qui pousse certains à se bouger, à voyager, à faire des rencontres, à réaliser des projets... Si on a tout le temps que l'on veut, quand commencer ?
Moi, c'est parce que je sais que la vie est courte que je reste devant mon ordinateur, dans ma chambre, sans parler à personne.
Euh, non, attendez, merde...

@Blackjackdavey

C'est une question de rentabilité avant tout, le crowdfunding si il est réussi permettra de lancer la recherche et toutes les données et résultats seront publics et libre d'accès, pour justement pousser des laboratoires à aller dans cette voie.

En tout cas, oui c'est sans doute pas tres responsables de vouloir etre immortel. Mais qu'est-ce que je donnerai pour pouvoir acceder a ca

mini déterrage, mais je ne pouvais laisser le message de ce cher @Insert sans réponse.

@Insert Ce que tu dis est très juste, et j'pense que ça s'applique à tout le monde... en effet. Pour ma part, si on me propose l'éternité, j'appliquerai les mêmes principes que j'applique aujourd'hui, c'est à dire que j'essaye de profiter du temps qu'il me reste pour m'améliorer, et ce jusqu'à la toute fin.

J'vois l'éternité comme une opportunité qu'il ne faut pas gâcher, au même titre qu'il ne faut pas gâcher la courte vie qui nous est donnée. Chacun donnera son propre sens au terme "gâchis". J'suis persuadé que l'on peut tout gâcher, même si c'est infini.

Au plaisir de rediscuter de ça avec vous, camarade.

@Kevsler
Je l'ai déjà dit, quand on est d'accord, c'est pas pratique

Je ne dirai donc qu'une chose : la condamnation a perpuité, la douleur chronique, le locked-in syndrome prennent tous leur sens quand on est immortel :-?