Enquête sur les Data Brokers

Hello les koreussiens,

Dans le cadre de mon mémoire, je mène une petite enquête sur ce qui s'appelle des Data Brokers (aka "courtiers en données"). :bizarre:

J'ai confectionné un petit sondage anonyme (où l'on vous donnera plus d'infos sur les Data Brokers, pas de panique).

Ce serait bien cool si vous pouviez remplir ce questionnaire (5 min max!).

Le lien: https://docs.google.com/forms/d/1QwCYQ46QtpuQ_rk0nfSC1Ilyfjf6AdN_o_MC4W_qDHE/viewform?usp=send_form#start=invite

Je suis désolé, c'est en anglais (je fais mes études en perfide albion).


Tous les commentaires sont bienvenus

J'ai hésité longuement sur le plus gros risque lié aux data brokers ^^

Done, bon courage pour le mémoire !

Merci Sloth !

Je comprends, je me suis moi même pas mal tâté.

J'espère que ça t'a donné un peu envie de creuser le suejet

Répondu ! Et intéressé par les réponses, voire par le mémoire. Quel est son sujet plus précisément ?

Formulaire rempli, j'attend de savoir ce que tu vas faire de mes données :lol:

Merci à tous les deux d'avoir répondu, ça aide vraiment! N'hésitez pas à partager


Le titre du mémoire est "Data Brokers: regulation to the test of Big Data".

Je suis parti du constat qu'aux US il y a un débat assez ancien (années 90) sur les data brokers (qui existent en « analogique only » depuis moultes années).

J'ai remarqué qu'en Europe, le sujet n'était pas posé de la même manière. Certes le marketing prédictif ou ciblé est un sujet pour les autorités publiques, mais ces entreprises comme acxiom ou experian, sortes d'intermédiaires, ne sont que très, très (très) rarement mentionnés. Et quand de tels acteurs sont évoqués, c'est de façon extrêmement simpliste. Il y d'ailleurs a un problème de définition dès le début...

Pour faire simple, je me suis dit que ce qui était gênant et nouveau avec ces acteurs, était leur utilisation du "big data" (outils et analytics). Comme je ne peux étudier toute la réglementation données personnelles, je me suis concentré sur les données reliées à la santé, car il y a de gros enjeux.

Il y a un exemple assez fameux, celui de l'entreprise Target. En gros, une jeune lycéenne s'est retrouvée enceinte, et a voulu le cacher à sa famille. Sauf que Target à remarqué que les femmes enceintes, à un certain moment de leur grossesse, changent leurs habitudes de consommation. Target à donc très classieusement envoyé à l'adresse de la jeune lycéenne des coupons de réduction destinés à une femme enceinte. Le père, vivant sans femme apparemment, non encore mis au secret par sa fille, s'énerve contre Target au motif qu'il est indécent pour Target de proposer des produits pour femme enceinte à une lycéenne. C'est sa fille qui finira par cracher le morceau.

L'autre gros enjeux est plus vicieux encore, c'est celui des décisions qui sont prises sur vous, basées sur des infos pécho chez des data brokers (pour raccourcir). Les données de santé, il faut bien savoir qu'un mec mal intentionné peut bien vous faire chier. C'est pour ça qu'aux US leur utilisation est très réglementée. Mais tout comme les données financières, les lois US sont largement inefficaces pour encadrer les data brokers, qui ne tombent tout simplement pas sous le coup de ces lois. C'est ballot hein. En gros, les bases de données des data brokers sont un peu en open bar, et ça fait pas mal flipper les autorités américaines. Ce qui m'inquiète, c'est qu'en europe c'est "tout va bien circulez", alors que ces mêmes acteurs sont bien présents sur le sol UE... Il y a d'autres exemples d'enjeux, plus axés sur la recherche et la santé publique, ou même la surveillance.


Le mémoire devant être juridique, après avoir expliqué ce qu'était les data brokers je m'attaque à un gros morceau: en quoi ces activités sont elles étranges au regard du principe de "fairness" (dans la directive données perso, c'est un principe fondamental, et fondamentalement flou). Je vais voir pourquoi, en gros, la régulation actuelle à cet endroit est "challengée" par le big data tel qu'utilisé par les data brokers. L'analyse est sur le régime juridique Européen et US. Je passe vite sur ce point, c'est de la technique juridique principalement. L'idée c'est de conclure que c'est trop le bordel, et qu'à priori, c'est loin d'être "fair" vu le faible niveau d'information (la base de tout pour moi) des gens (d'où le sondage . Une fois expliqué ça, je vais essayer de montrer que cette utilisation du big data et par les data brokers génère un autre problème juridique: comment qualifier le "préjudice" subit par "les gens". Préjudice prédictif? Est ce que ça veut dire quelque chose? Est ce que la vie privée est vraiment atteinte, au regard des techniques d'anonymisation utilisées, du nombre de données collectées qui ne sont en fait pas personnelles du tout.

Ensuite, je vais proposer et évaluer des solutions. Même si le régime UE est évidemment plus efficace, il a aussi ses limites. Je vais étudier les propositions de certains de se concentrer moins sur la collecte des données, que sur les usages qui en sont faits (les profils "inférés" par les "algorithmes" disons). Un mec plutôt balèze appelé Daniel Solove a montré les limites du "self management" , c'est à dire le fait qu'on laisse à l'individu le soin de tout s'occuper lui même (lire les privacy policies, exercer son droit d'accès, rectification etc...) Je vais parler de ça. Ensuite, il y a une théorie qui m'amuse bien car elle vient du droit publique, c'est en anglais ce qui s'appelle le "due process". En gros, il s'agit de pouvoir contester quand une décision vous touche. C'est pas pour contester le fait d'avoir une pub pour nike au lieu d'une pub pour disney. Quoique, à grande échelle, certaines populations peuvent être stigmatisées par des "algotyhmes"... Cette idée d'information avant une décision a déjà été creusée, mais très peu reliée au big data (par deux types en tout). Je vais essayer de continuer le délire, tout en me demandant : est vraiment nouveau comme idée? Est ce que le droit européen n’est pas un peu déjà basé là-dessus ?

Donc voila, j'espère que l'étude de ce qui se fait aux US sera intéressant pour les européens. J'espère qu'on pourra au moins se baser sur mon mémoire pour dire "ok on en sait p’tetre vraiment pas assez".


Ce mémoire à beaucoup de limites, et je vous fais grâce de la version in extenso de mon intro. En gros je remets le débat dans un contexte épistémologique et je parle de transitions industrielles, et d'état de "flux" dans laquelle se trouve notre régulation.

Pour les warriors qui sont arrivés jusqu'ici, bravo, vous venez de vous taper 949 mots

Ça a l'air intéressant, tu étudies dans quel domaine ?

Je serai curieux de lire le mémoire, surtout sur la partie juridique (je me destine à bosser dans le droit des affaires, niveau culture juridique ça peut être très utile)

Bien sûr, je vous balancerai un lien vers le mémoire (15 000 mots, 50 pages en gros).

Je fais un LL.M en "Computer and communications law". Droit des télécom, droit de l'informatique, et données perso/vie privée.

Si tu as des questions d'orientations, n'hésite pas en M.P.

Ravi que ça t'intéresse

C'est bon je suis full orienté, je prête serment en 2016 pour devenir avocat fiscaliste C'est juste pour satisfaire ma curiosité perso.

Allright!

Il y a un truc que j'ai pas eu le temps de creuser, c'est justement la fiscalité des données perso, et avant ça, leur valorisation économique. Il y a pas mal de trucs sur le sujet sur les internets d'ailleurs.

Pas encore le CRFPA pour ma part, on verra ça l'année prochaine, j'peux pas tout faire:p (bravo pour l'avoir passé en tous cas!).

Si t'es à Paris, fais signe à l'occaz!

@Kazam : Vaste sujet, mais passionnant ! Et présenté visiblement avec passion.

Le problème quand on veut commencer à réguler les algos, c'est qu'il faut parvenir à mettre le nez dedans. Ce qui est quasiment impossible à l'heure actuelle, d'une part parce que chaque acteur garde jalousement la formule secrète qu'il a si durement élaborée, et d'autre part parce que même en y ayant accès, il serait très difficile pour un juriste d'en comprendre toutes les subtilités.

C'est notamment le problème qui se pose en ce moment avec Google sur un autre sujet qui est celui de l'enquête de la Commission Européenne visant un éventuel abus de position dominante dans le domaine du search.

Quoi qu'il en soit, je suis très curieux de lire le fruit de ton travail.

@-Flo-

Effectivement. Je suis assez sceptique sur l'idée de "réguler les algo". Je ne sais pas bien ce que cela veut dire d'ailleurs. Pour le coup de google, je n'ai pas encore regardé le détail.

En amont, il faut comprendre l'écosystème (oui, j'adore les mots trendy).

Pour avoir une idée de la complexité:

#bonlàçavaencore


#lemondedumarkettingcestcompliquéenfait


==> plus d'explications ici: http://chiefmartec.com/2015/01/marketing-technology-landscape-supergraphic-2015/


Si quelqu'un à des contacts dans cette industrie (data brokers/marketing), j'aurais plein de questions à poser

:bizarre:

J'voulais participer mais je me suis retrouvé coincé avec l'anglais.
Je ne comprenais pas le sens de certaines phrases.

Désolé

@Poum45
ah mince.

Tu peux m'envoyer en MP ce qui bloque si tu veux !

Je n'ai pas le temps de faire une version française... et ma fac prendrait 15 000 ans à donner son approbation. (j'ai du passer par un comité éthique et blablabla pour pouvoir poster ce mini sondage erf).

Si le sujet te botte, tu peux lire cet article, en Français
http://www.infohightech.com/les-courtiers-utilisent-des-milliards-de-points-de-donnees-pour-profiler-les-americains/

** double post **

Je ne comprends pas trop l'anglais mais je ne suis pas sourd:-o
Pas obligé de répéter :lol:

Sérieux, je suis une quiche, la première page était à ma portée mais après:-o Je nageais

@Poum45

Déso

Un formulaire en Français est prévu ?

J'aime le sujet car je suis en plein dedans en ce moment. Le coup de la femme enceinte/jeune mère de famille c'est un classique.
La "Digital Mum" est LA cible e-commerce que l'on va pouvoir toucher à un instant facile à cibler de sa vie. C'est le moment de recrutement idéal.

Les méthodes s'affinent tous les jours et le big data permet des trucs géniaux pour nous industriels... J'ai un fournisseur emarketing qui a mis au point une solution business capable de toucher le bon consommateur, au bon endroit au bon moment pendant ses courses en ligne en se basant sur des critères comme ses achats passés, ses habitudes, celles des autres, son parcours sur le site, l'évolution de son panier ( et bien d'autres) pendant la commande actuelle. Quand l'algoryrthme détecte le bon moment "hop" il lui balance une réduction immédiate sur ton produit. Le taux de transformation est juste hallucinant. On recréé de l'impulsion sur internet dont ce n'était pourtant pas le domaine de prédilection.


Bref sujet passionnant en ce qui me concerne d'un point de vue business dans la mesure ou le big data permet de cibler les bons conso aux bons moments mais par contre je ne comprends pas le but de ton étude. C'est quoi la finalité ?

@angetocard,

Je vais manquer de temps pour traduire en Français. Je ne peux que te conseiller un combo entre google trad et linguee



@DjuLiTo,

Merci pour ta réaction, cela confirme ce que j'ai lu jusqu'ici. Et avec quelles données ton fournisseur nourrit il son algo?
Je serais ravi d'échanger en MP


Le but de mon étude c'est de voir 1/ de quoi on parle? (il y a un soucis de définition), 2/ est ce que les régimes de protection de la vie privée sont adaptés? 3/comment juridiquement ils sont remis en cause et 4/ quelles solutions apporter.

Un mémoire de 15 000 mots ne peut avoir qu'un but très humble. Je dirais qu'en tout premier, je souhaite attirer l'attention sur le problème. Je vais essayer de ne pas avoir un parti pris exclusivement pro "privacy" ou pro "business", mais de montrer comment se construit l'équilibre entre ces deux objectifs, comment il sera amené à évoluer etc...

C'est vaste, mais le débat peut commencer très vite. Par exemple, l'industrie des data brokers (et leurs clients), disent souvent qu'il n'y a pas de problème car jamais leur services/IT/ou profiles ne font référence à une personne en particulier. Ils mettent en avant l'utilisation de techniques de hachage, de numéro d'identification unique etc etc pour se soustraire à l'application de la loi.

Mon avis, c'est qu'avant de juger de quoi que ce soit, il nous manque des informations sur l'écosysteme des data brokers, surtout en Europe.