Violences aux tribunal de Melun

C'est un monde très particulier, très fermé. Je dirais que la profession est trop vieille et n'est plus en phase avec notre époque. Suffit de voir les avocats emmerdés avec les réseaux sociaux et les décisions de certains conseils de l'ordre qui estiment que ça porte atteinte à la déontologie (parfois à raison mais souvent à tort).

C'est important d'avoir un bâtonnier et des membres du Conseil qui ont de l'expérience mais dans les petits barreaux c'est une plaie, bien souvent ils sont trop conservateurs et à coté de la plaque (j'entends sur les évolutions 2.0 par exemple). Ils "gèrent" la profession comme ils l'ont assimilé : il y a 20 ans. Ça change doucement mais ça reste un métier de vieux (un pourcentage élevé de jeunes avocats quittent la profession dans les 3 à 5 ans de leur prestation de serment).

Combien de fois tu peux assister à un cours d'un avocat réputé qui te bassine avec des principes déontologiques mais aussi sociaux/moraux/légaux et qu'il ne les respecte pas lui même... Il y a l'Avocat et l'homme en somme. Suffit de voir un pénaliste (qui pour le coup est connu sur toute la France) qui ne prend que des stagiaires/collaboratrices femmes (et jolies forcément) et qui se permet des vannes/réflexions sexistes et révoltantes... Ils campent une position de force qui leur permet de jouer aux pachas (le collaborateur n'a pas de contrat de travail, du jour au lendemain tu peux te faire virer sans ménagement, wallah le principe de délicatesse du fameux Code de Déontologie...) parce qu'ils savent que c'est difficile de trouver du boulot pour un jeune avocat sans expérience et qui ne peut donc pas s'installer seul (surtout en droit privé/pénal).


Je ne parle même pas du service public de la justice. Les magistrats sont ahurissants mais globalement ont une vraie considération pour le métier et ne sont pas ennemis des avocats parce qu'ils ont la même formation (à part leur passage à l'ENM). Mais quand tu dois bosser avec les fonctionnaires c'est autre chose, la concentration de branleur au m² est pas mal pour y avoir fait des stages.

ouai on est d'accord, c'est précisément avec stupeur que je redécouvre l'adage popuplaire "ce sont les cordonniers les plus mal chaussés".


Reste qu'au travers du récit (à pondérer bien entendu) on ne peut qu'admettre que Scippiliti était un Don Quichotte, et que le Bâtonnier semblait vraiment l'avoir pris en grippe.

J'en suis à "rien que d’y penser, je dois réfréner à grand peine une violence qui me noue les tripes." [suite à sa condamnation de mai 2015]
C’est exactement comme les condamnés d’autrefois qu’on transportait en charrette jusqu’au lieu du supplice sous les huées de la foule. Et ce sont des avocats qui font ça à un avocat. Non, je ne le vivrai pas. Non.
Dès ce moment, je n’ai plus qu’un but : gagner du temps. Je fais appel pour que la décision soit suspendue, mais je me prépare à ce que j’ai prévu pour cette hypothèse depuis toujours."


Pour moi la préméditation ne fait pas de doute. L'avocat se sentant acculé, n'a pas vu d'autre issue.

"Mais je n’en ferai rien. J’ai été trop discrédité, trop piétiné. Maintenant je veux en finir."

@benboo Mais c'est mieux de le faire passer pour un homme violent et arriéré comme ça y'a plus d'questions, y'a plus de soucis... tout va bien en France dans la meilleure des Frances !

(j'parle pas de complots ou quoi que ce soit, hein... j'préfère calmer les ardeurs de certains)

C'est précisément pour cela que j'ai créée le topic.

On va bien voir comment les médias traitent l'info.

Même s'il faut prendre des précautions vis à vis de son ressenti qui n'est pas objectif (vu qu'il est concerné), il témoigne cependant de certains "dysfonctionnements" assez stupéfiants.

Arrivé à la page 36...
Les quelques critiques formulées à l'égard de la justice qu'il connaît intimement laissent de plus en plus de place à des annecdotes sur "les loubards des quartiers sensibles qu'il faudrait tenir avec plus de fermeté".

S'il n'est pas inintéressant d'illustrer la timidité de la justice face à des émeutiers, l'insistance et l'analyse politique faites de la manière dont il faut traîter les "jeunes de quartiers sensibles" réduise l'intérêt de la démarche à un discours sécuritaire classique...

Il aurait pu garder son opinion politique pour lui et ne pas relater des faits "vu dans la presse" son témoignage aurait mieux servit le dessein annoncé en préambule.

... Je continue mais j'ai la désagréable sensation de ne pas lire ce qu'il annonçait...

[EDIT] Page 63... Je me suis lassé de cette suite d'annecdotes futiles qui le font passer pour une victime valeureuse d'un système oppressant... C'est peut être le cas mais il y a vraiment beaucoup de récits complètements inutiles...
Exemples :
-"Les greffières qu'il faut remercier avec des chocolats mais une fois il y en a une qui m'a fait une copie de dossier en un temps record"
-"je lisais un truc sur Napoléan parce que j'ai une culture historique folle, j'en débattais intelligemment avec un confrère aussi intelligent que moi. Mais un autre est passé et à siffloté d'un air moqueur: les avocats sont dans leur grande majorité des imbéciles sans culture, contrairement à moi."

Son geste est peut être motivé par une vraie oppression... mais le ton de son récit, ses positions politiques, et ses annecdotes... Son geste mettra en valeur un texte qui le desservira plus qu'il n'accablera ses oppresseurs...

C'est la première partie ça, il revient en large sur les magistrats, puis les avocats, puis le fisc après.

"(Le suicide seul ne sert à rien. Cet homme n’est pas le premier à le faire, quelques jours plus tard personne ne s’en souvient. Pour susciter une prise de conscience il faut faire un grand bruit)"

A la lecture globale, on ne pense pas à l'issue actuelle mais il laisse des petites phrases par ci par là qui bout à bout sont assez explicites.

p203/240, je poursuis.

@Safire et @Sloth j'ai la même "lecture" (pour ne pas dire "analyse" que vous).

Comme si la tentative de meurtre et le suicide était déjà dans son subconscient.

Ses remarques sur les "jeunes de banlieue", en effet, ne sont pas impartiales. Il n'empêche que c'est aussi, d'une certaine manière une part de "réalité". Reste que la critique aurait du être faite au système judiciaire (et pas que).

Si l'on considère un jeune comme un fruit et qu'on le place dans une corbeille où il y en a un pourri il finira pourri.
La différence étant que le jeune a un libre arbitre et pas le fruit. Si le fatalisme est possible, il faut cependant le pondérer. Pour ce qui est du manque d'autorité, malheureusement les derniers évènements (blocage A1, incendie dans le village) lui donnent, en partie, raison, au moins sur l'absence totale de dissuasion de l'Etat de Droit.