Monsters - Poésie en mouvement

Salut Koreusien(ne)s,

Comme une petite brise au milieu de ces temps houleux, je vous propose ce petit court métrage que j'ai réalisé avec mon équipe à Method Studios NYC.


Monsters - Motion Poetry

Construit autour d'un poème de Dorothea Lasky, c'est un mix de plusieurs techniques d'animations 3D et d'algorithmes (développés dans les logiciels Maya et Houdini) s'appuyant sur des "flow curves" pour donner ce style de peinture façon Van Gogh.

Notre but initial était d'atteindre un rendu illustratif avec une complexité visuelle et un mouvement constant que nous n'aurions pas pu accomplir avec de l'animation traditionnelle (cell animation).

Le poème de Dorothea Lasky traduit :

"Monsters"

Ceci est un monde où il y a des monstres
Il y a des monstres partout, des ratons laveur, des sconces
Il y a des opossums dehors, il y a des monstres dans mon lit.
Il y a un petit monstre, c'est le mien.
Je parle à mon petit monstre.
Je donne du bacon a mon petit monstre, mais cela ne lui suffit pas.
Je lui dis, shh shh, ne grogne pas petit monstre!
Mais il grogne, bon sang, comme il grogne!
Et il veut quelque chose de moi,
Il veut mon âme.
Et finalement, je lui donne mon âme étincelante
Et alors qu'il mange mon âme étincelante, nous ne formons plus qu'un
Alors je regarde au fin fond de ses yeux, et je ne vois que du blanc
Et ensuite je ne vois que du brouillard, et le blanc que j'avais vu avant n'était autre que du brouillard
Et il n'y a que du brouillard dans les yeux des monstres.

Très très beau. Félicitations.

Mais j'aurais bien aimé comprendre le contexte de ce poème.

@Asmodeus Merci!

N'ayant moi-même pas écrit ce poème, je ne peux donner que mon interprétation, bien qu'on puisse le lire de plusieurs façons différentes :

Imagine-toi un soir dans ton lit, quand tu avais 5 ou 6 ans, et les sons familiers de la maison et ceux d'étranges animaux dehors se mélangent alors que tu glisses dans le monde des rêves.

Pas mal de gens me demandent si le denouement est tragique alors que je ne la perçois que comme l'abandon reticent de la conscience au sommeil.

Le magazine Stash vient de publier un article si ça t'intéresse :
http://www.stashmedia.tv/unleashing-dorothea-laskys-monsters/

@cheezbaguette Je n'ai jamais pensé que le dénouement était triste. J'avais ma compréhension que je jugeais naïve, qui se rapproche de celle que tu as donnée, mais je me demandais s'il fallait comprendre autre chose derrière, par exemple en ayant connaissance du contexte historique ou personnel de l'auteur au moment de l'écriture de ce poème.

En tout cas, je persiste à dire que c'est techniquement et visuellement très réussi, on se prend dans l'histoire, dans le flux, si j'ose dire, sans avoir l'impression que ce style et ces graphismes sont là simplement pour faire une démonstration technique, mais qu'ils contribuent activement à la narration et que toute autre représentation de ce poème serait désormais indigne d'en exposer la beauté.