Invité | 09/29 Black monday : Un Krack boursier sans precedent ? |
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FantômeInvité
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Bonsoir,
Voila, j’ouvre un debat sur ce qui se passe en ce moment. J’avoue avoir glane des infos ici ou la, mais mon ignorance dans le monde de la finance me donne envie d’en savoir plus aupres des membres koreusiens. Aujourd’hui c’est le black Monday aux USA, le parti republicain de la chambre des representants a refuse le projet de sauvetage de 700 milliards de $ propose par H. Paulson (secretaire du Tresor americain). Resultat : plongeon record de Wall Street et aggravation de la crise financiere mondiale. A la tele, un Paulson inquiet, tres inquiet, et un Bush furax, ce qui est loin d’etre rassurant. Les etablissements bancaires tombent comme des dominos , et pas des moindres, des prim’ banques : la Wamu il y a quelques jours, Wachovia aujourd’hui. Des institutions comme Goldman Sachs et Morgan Stanley, BOA, ont accuse des chutes records, sans parler de la Cleveland National City qui accuse une perte de 63.34% ! Les petroliers ExxonMobil et Chevron ont font egalement les frais. La crise fait apparemment boule de neige en Europe : Fortis en Belgique, Bradfort en angleterre, Dexia… Chute des indices boursiers, La Russie s’inquiete egalement tres serieusement. Quel est l’origine de cette crise ? Les fameux sub’ primes ? Refus abberant des republicains pour le sauvetage financier : Volonte politique ? Avons nous affaire au plus grand Krack boursier de tous les temps ? Allons-nous vers une crise economique mondiale sans precedent ? Quelles en seraient les consequences ? Quels seraient les moyens de sortir de cette impasse ? En remerciant par avance tous les participants
Contribution le : 30/09/2008 00:52
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Kazam | 0 #2 |
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Hum andrea... j'ai pas mal de documents qui "récapitulent" un peu tout ça, je pourrais les mettre à disposition.
Après c'est pas avec mon bac +1 de "droit/éco" que je vais t'expliquer ça clairement. Ce qu'il faut savoir, c'est que personne ne sait réellement ce qui se passe, et ce qui va arriver. to be continued...
Contribution le : 30/09/2008 01:11
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Djizeus | 0 #3 |
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Ouais... c'est à peu près ça... y'a qu'à attendre et voir quelles sont les décisions que les décisionnaires vont prendre... mais sans vouloir alarmer non plus, ça peut ne pas le faire du tout...
Quant au pouvoir d'achat et Cie, c'est mal barré... Bon... c'est du gros résumé peut-être pas précis et pas exact avec des mots peut-être pas justes, mais je crois que c'est ça... grosso-modo... à quelques détails près...
Contribution le : 30/09/2008 01:24
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Invité | 0 #4 |
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FantômeInvité
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j'ai rien dis...pis si en fait
La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a estimé que le rejet du plan "ne peut rester en l'état". "Il faut aller de l'avant", a-t-elle dit devant la presse. Un nouveau scrutin éventuel ne devait en tout état de cause pas intervenir avant jeudi, le Congrès étant théoriquement fermé lundi,mardi et mercredi pour cause de Nouvel an juif.
Contribution le : 30/09/2008 01:29
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Invité | 0 #5 |
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FantômeInvité
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Kazam, Djizeus : c'est clair que c'est un peu tardivement (alcoolise ?) en France pour aborder ce genre de sujet
edit : je confirme dingo, j'en ai egalement entendu parle ici. Ils auraient pu en tenir compte pour la date du vote.
Contribution le : 30/09/2008 01:29
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eider | 0 #6 |
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Citation :
andrea a écrit: Ca fait quand même la seconde fois après jeudi dernier qu'ils nous font ce refus... Ils abusent, sérieusement. McCain président serait véritablement du suicide. Citation : A la tele, un Paulson inquiet, tres inquiet, et un Bush furax, ce qui est loin d’etre rassurant. Je n'aime pas Bush, mais j'ai été sidéré, la semaine dernière, de voir à l'oeuvre le légendaire pragmatisme américain : Devant l'ampleur de la crise, il reconnaît que seules les nationalisations peuvent rattraper le coup, et renie en un discours toute une vie de philosophie politique conservatrice. Respect. Je ne sais pas si on pourrait voir ça en France. Comme quoi il y a une différence entre lui et le vétéran. Citation :
La Russie a fermé sa bourse pendant 3 jours après la chute de Lehman, car beaucoup trop volatile. Je crois que c'est parce que c'est une Bourse encore jeune, aux bases plus fragiles que les occidentales ou asiatiques. Effectivement l'Europe s'inquiète, et même le gouvernement français multiplie les réunions de crise alors même que récemment encore on affichait une sérénité de façade quant au danger pour les banques françaises. Citation : Quel est l’origine de cette crise ? Les fameux sub’ primes ? En partie, je ne sais pas si c'est la seule. L'impact des subprimes, c'est que les milliers de personnes qui ont acheté/vendu de l'immobilier en souscrivant des crédits-relais sont aujourd'hui incapables de rembourser, et de loin. L'immobilier a doublé en dix ans, et son prix se rajuste aujourd'hui. Du coup les banques ont perdu leurs prêts. Du coup Lehman Brothers a cédé. Et ça fait boule de neige : Les banques se mettent à flipper, ne prêtent plus à personne, ne se prêtent plus entre elles. Les subprimes datent de l'an dernier, mais apparemment l'inflation de 2008 a retardé l'impact en maintenant un semblant de hausse des prix immobiliers. Cette crise des subprimes est aussi la cause de la vague de suicides de particuliers qui touche les Etats-Unis, et dont on entend parler un peu ici : des types virés de chez eux parce qu'ils ne peuvent plus rembourser leur emprunt. Citation : Refus abberant des republicains pour le sauvetage financier : Volonte politique ? Ce soir " C dans l'air " sur France 5 (ici) traitait de la crise de l'immobilier en France, et le débat abordait aussi la crise financière, car justement on commençait à voir les banques européennes s'inquiéter, Fortis sauvée par une nationalisation, etc. Tout ça avant le " Black monday " Bref, un des intervenants (François Lenglet, du journal La Tribune) parlait de la crise de 1929, qui présentait un problème semblable sur le fond : Après une période de dérégulation de la finance, il y a un retour de balancier, tout le système financier s'écroule comme un chateau de cartes, et les économistes s'entredéchirent sur la méthode à suivre : 1) On laisse les banques dans leur merde, elles se sont ruinées toutes seules. 2) On sauve quand même les banques, les bonnes comme les mauvaises. Le problème c'est qu'on ne peut pas sauver "juste" les bonnes banques et laisser s'effondrer les mauvaises : Avec les investissements et prêts qu'elles se font entre elles, la faillite d'une banque fragilise ses voisines, et ça fait boule de neige. Le problème aussi c'est que l'aggravation de la crise rend de plus en plus de contrats viciés, les banques ont de plus en plus de prêts non remboursables. Et même les "bonnes banques" sont touchées, apparemment Freddie Mac et Fannie Mae avaient gardé une attitude assez responsable pendant que d'autres banques déconnaient à fond. Moralité, elles sont parmi les premières touchées. Je parlais de 1929 : Sur C dans l'air toujours, le type disait qu'à l'époque on avait tout laissé s'écrouler, et qu'il s'en était suivi une panne économique mondiale comme on sait. Aujourd'hui, on essaie de limiter la casse quitte à éponger les dettes des banques via les finances publiques (et un déficit américain qui explosera en conséquence). Sauf que visiblement les Républicains préfèrent la première solution, malgré les restrictions posées par les Démocrates (et qui déjà recommençaient à inquiéter les marchés). Tuez-les toutes, Dieu reconnaîtra les siennes. N'y a plus qu'à prier pour que les banques les plus solides et/ou les plus vertueuses tiennent le coup. PS : Impression un peu à chaud, c'est toi qui m'as appris la panique d'aujourd'hui à Wall Street. Et mon opinion est bien entendu sujette à caution, sur l'économie comme sur les Républicains, si quelqu'un a un avis plus approfondi je suis preneur également.
Contribution le : 30/09/2008 01:34
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Invité | 0 #7 |
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FantômeInvité
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Citation :
Parce que les banques ont prêté à des ménages surendettés.. Largarde va rappeler aux banques qu'il faut faire des crédits pour faire marcher l'économie...
Contribution le : 30/09/2008 01:40
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Invité | 0 #8 |
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FantômeInvité
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Merci pour ce long post eider.
Citation :
Lui il a fait comme wall street dans les sondages aujourd'hui. C'est la seule bonne nouvelle. Citation :
Et que ce soient les notres, je pense meme a sortir mes sous de la BOA, et pourtant la BOA c'est la premiere. Je suis sure de n'etre pas la seule victime de ce syndrome, ce qui n'arrange pas les affaires. @nicou : c'etaient des banques specialisees dans les credits "a risque", elles se devaient de s'assurer d'avoir les reins solides, ou alors qu'on les en empeche, mais je pense qu'il n'y a pas eu de surveillance etroite a ce niveau-la. Faut egalement comprendre que le particulier americain fonctionne enormement a credit, inconcevable pour nous. exemple : nouveau credit perso autorise sur les echeances deja payees de ta residence principale apres revalorisation de cette derniere, y'a qu'ici qu'on voit ca
Contribution le : 30/09/2008 01:45
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Djizeus | 0 #9 |
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Les bas sous le matelas, y'a qu'ça d'vrai !
(J'dis ça, j'dis rien.. j'ai pas d'argent alors je m'inquiètes pas)
Contribution le : 30/09/2008 01:46
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vanfredolina | 0 #10 |
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Citation :
Ptain mais lire ça, me fait autant marrer que m'énerver. Tous ces suiveurs de la pensée néo-classique qui martèlent que le marché se gère seul, s'ajuste lui même, bref cette idée érigée en dogme, le marché tout puissant qui se corrige seul, cette foi qui se base sur le système imaginaire de Walras et que les économistes ont et continuent de transposer au monde réel. Cette foi dont découle toutes les décisions économiques depuis des décennies et là, d'un coup, un élan d'hétérodoxie les prend soudainement, Bush, le 1er, qui reconnaît que les institutions ont un rôle à jouer, je dis pfffff!
Contribution le : 30/09/2008 01:58
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Invité | 0 #11 |
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FantômeInvité
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Tu peux repeter la question Vanfredo ? -tout-dou-ce-ment-
Stephanie de monaco ! J'ai la solution : [video]http://www.dailymotion.com/swf/k6cWKf5WqBV22a8I73&related=1[/video]
Contribution le : 30/09/2008 02:01
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Invité | 0 #12 |
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FantômeInvité
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Personellement et moi-même nous pensons que ce gros bordel est a grande echelle.
Ce qui ce passe pour les simples consommateurs que nous sommes tous : allons y gaiement : je veux acheter la derniere tele tip top, pas de probleme ,notre banque partenaire accepte sans probleme, jusqu’au jour ou les clients de peuvent plus payer. Donc idem pour des mega boites genre alacatel-lucent qui empruntent de la tune, la boite se rammasse la gueule car les actionnaires veulent encore plus de benefices ,donc on degage les salaries, la boite se ramasse et la banque avec.. horreur, malheur, appelez l'equipe du splendid.
Contribution le : 30/09/2008 02:39
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Phadeb | 0 #13 |
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Je résume un peu, au vu de la crise économique associée aux élections.
D'une part les théories républicaines de McCaine misent sur une politique étrangère orientée beaucoup (pour ne pas de dire exclusivement) sur une explosion des exportation, ce qui reviendrait à de la communication dans certains secteurs ou le taux du PIB américain est en décroissance. D'une autre part, Obama avec des théories libérales pour relancer la croissance y compris le financement des banques mondiales. Il faut comprendre ici une chose, une banque aussi grande est systématiquement en interdépendance avec d'autres centaines de banques, ainsi que des milliers de ménages et entreprises non financières américaines. Donc si une banque devait manquer de sources propres et diminuer son fonds de roulement, pour une seule suffirait, une hyper inflation peut se poser en tant que risque au niveau des ressources incorporelles, ce qui bien évidemment risque de faire éclater toutes les bulles inflationnistes, non seulement aux USA mais aussi dans le reste du Monde, et qui sera tenu pour responsable ? Les USA biensûr. C'est pour cela que le financement des banques a une part importante dans la relance de l'emploi et de la productivité au sein même de cette croissance hyper inflationniste américaine contemporaine. Bref, la crise éco est bel et bien présente, les taux boursiers sont extrêmement instables, et il suffirait d'un seul événement de dénaturalisation du capital pour faire chuter la plupart (pour ne pas dire toutes) les actions financières des plus grandes entreprises, et de ce fait, une grande part de leur financement direct, et Dieu sait si nous en avons fait les frais au moins 2 fois pendant le XIX ème. Bref, un Krach boursier est à prévoir, mais heureusement qu'il ne devrait pas être aussi mal géré (niveau inflation) que celui de 1873 ou plus récemment celui de 29. Si des réparties économiques sont mobilisés, le nom de "krash" ne pourra être employé, on parlera alors sûrement de crise économique modérée. C'est un passage obligée pour la croissance (certains pensent encore aujourd'hui le contraire)
Contribution le : 30/09/2008 05:06
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Kazam | 0 #14 |
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Cet article signé par le Président d' Euroland Finance,fin du moi de mai 2008 , donne des éléments explicatifs - et prédictifs- au sujet de cette crise dite des "subprimes".
"La crise des sub-primes, ou crise du sub-prime, (en anglais subprime mortgage meltdown) est une crise financière et boursière mondiale, déclenchée en 2006 par un krach des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis (les « subprimes »), révélée au monde en février 2007, puis transformée en crise financière mondiale à partir de l'été 2007. Les subprimes sont des crédits à risque comprenant les prêts hypothécaires, les cartes de crédit, les locations de voitures, accordés aux États-Unis à une clientèle peu solvable, sur la base d'une majoration du taux d'intérêt (« prime » appliquée à un emprunteur dont la solvabilité est « en dessous » d'un certain seuil) censée compenser les risques pris par le prêteur. Les remboursements d'emprunt immobiliers étaient limités au paiement des intérêts (déductibles aux États-Unis)[1], celui du capital étant souvent différé pour s'imputer sur le prix de revente du logement deux ou trois ans après, avec une plus-value tant que les prix de l'immobilier montaient, ce qui était le cas avant 2006. Ces prêts étaient majoritairement accordés à des conditions de taux d'intérêt variables. Le double mouvement de baisse des prix de l'immobilier aux États-Unis (dégonflement de la bulle immobilière) à partir de 2006 et de remontée des taux d'intérêt a conduit au défaut de paiement de nombreux emprunteurs, et donc à la mise en situation de faillite, ou de quasi-faillite, des établissements spécialisés aux États-Unis. D'autant que les prix des habitations sont tombés sous la valeur de garantie. La crise des crédits subprimes américains a conduit à une défiance au niveau mondial envers les créances titrisées (ABS, RMBS, CMBS, CDO) qui comprennent une part plus ou moins grande de crédits subprime, puis envers les fonds d'investissement, les OPCVM (dont les SICAV monétaires) et le système bancaire susceptibles de détenir ces dérivés de crédit. Soit un mouvement de réévaluation du risque et d'aversion au risque. De façon plus indirecte, la crise a provoqué à partir du 18 juillet 2007 une crise de confiance générale dans le système financier, une chute des marchés financiers et une crise de liquidité bancaire. De crainte que la crise ne touche la sphère de l'économie réelle, les Banques centrales ont été amenées à injecter des liquidités dans le marché interbancaire et à assouplir leur politique monétaire (la Fed en septembre 2007). Les conséquences de la crise, qui n'est pas achevée, restent encore difficiles à évaluer en ce début d'année 2008. Cependant, le 21 janvier 2008, la Bourse de Paris a chuté de 6,83%, du jamais vu depuis les attentats du 11 septembre 2001. details : partie emergee de l'iceberg ? C’est à dire ? - Ma conviction est que la crise actuelle est la conséquence d’éléments qui se sont mis en place depuis la crise Internet, il y a 6-7 ans. Il faut d’abord remonter au mois de mars 2000, avec l’explosion et le début de la chute du Nasdaq. Les Américains qui avaient beaucoup investi en bourse, commencent à s’appauvrir. C’est le premier assaut sur la croissance américaine Le deuxième assaut sur une croissance américaine déjà fragilisée survient un an plus tard, le 11 septembre 2001. Pour ne surtout pas donner cette victoire au terrorisme qui souhaitait faire plonger le système financier et l’économie américaine, et éviter la récession, les autorités monétaires américaines ont décidé d’investir massivement des liquidités. Leur objectif : créer une nouvelle bulle qui va permettre aux américains de s’enrichir artificiellement. La Fed a inondé les marchés d’argent à court terme quasiment gratuit, ce qui a favorisé la création d’une bulle de l’immobilier. Pourtant, à ce moment, le marché américain de l’immobilier est plutôt sain ? - Oui, parce que nous sommes en début de cycle. Les banques prêtent de l’argent aux ménages solvables qui achètent de l’immobilier à des prix raisonnables. Puis on amorce une deuxième vague. L’argent est toujours prêté à des gens solvables mais les prix de l’immobilier ont déjà beaucoup monté, ce qui permet de continuer à alimenter la croissance économique. Les escrocs entrent sur le marché lors de la troisième vague. Ils vendent de l’immobilier à des prix délirants à des ménages insolvables. Voilà l’origine des subprimes. Mais au-delà des subprimes, il y a d’autres raisons à la crise. D’abord, la collusion croissante entre les différents acteurs de la vie financière qui ont intérêt à entretenir cette bulle qui enrichit tous les intervenants de la chaîne, du courtier en prêts insolvables qui, lorsqu’il vend son prêt sait déjà qu’il va provoquer la faillite d’une famille, jusqu’au gestionnaire qui rajoute de la dynamite dans des fonds monétaires dynamiques. Leur objectif, quelque soit le prix à payer, est de retrouver en 2007 les niveaux de bonus atteints en 2006. Or dès début 2007, tout le monde sait que les conditions économiques ne sont plus là pour alimenter une nouvelle année de hausse sur les marchés financiers. Tout le monde connaît l’existence d’une bulle immobilière. Alan Greenspan, l’ancien patron de la Fed a prévenu plusieurs fois l’imminence d’une crise sur l’immobilier ; dès le mois mars le géant HSBC de mars a provisionné - une première- ses encours sur l’immobilier. Donc personne ne peut se réveiller aujourd’hui en disant qu’il n’a rien vu venir. Aujourd’hui, le discours officiel est de réduire la crise de cet été au problème très limité d’emprunteurs insolvables, qui coûtera tout au plus 150 milliards de dollars, et d’expliquer qu’il n’y a pas de problème économique majeur. Ce qui n’est pas le cas ? - En effet. Nous sommes, sur plusieurs points, dans une situation bien plus dangereuse que celle qu’on veut bien nous décrire. D’abord, nous sommes revenus dans la période post krach des années 87, dans un monde financier devenu tout puissant, autiste, et complètement focalisé sur des rémunérations devenues totalement démentielles. Ajoutez le fait que les victimes sont consentantes, puisqu’elles vont vers le gouffre, alors même qu’elles ont été prévenues. Cette crise est autant celle de l’immobilier que celle de l’avidité. Réduire sa lecture aux subprimes, c’est repartir vers une nouvelle crise puisque les mêmes causes produiront les mêmes effets. Ensuite, l’autre réalité que personne ne veut voir, c’est que l’économie américaine est aujourd’hui en crise, et que la croissance mondiale dépend encore beaucoup de la croissance américaine. Surtout, il y a la Chine. Parce qu’elle vit de la croissance américaine, parce que sa croissance dépend beaucoup de ses exportations vers les Etats unis, la Chine ne peut pas aujourd’hui supporter un ralentissement américain. On dit pourtant que l’économie chinoise est le principal moteur de la croissance mondiale… - On en est loin. Si les Etats-Unis entrent en récession, le vrai visage de la croissance chinoise apparaîtra : celui d’une croissance de bulle, virtuelle. Les taux de la croissance chinoise ne sont pas 12% comme on le dit partout, mais de 5%,4%, voire 3%. Le problème, c’est qu’on continue à faire croire aux gens que la Chine est un Eldorado, on les fait investir dans des usines qui tournent à vide et on construit de plus en plus d’usines pour attirer de l’argent et continuer à prendre des commissions. Un peu comme ce qui s’était passé au milieu des années 80 en Amérique latine. En réalité, les usines chinoises tournent aujourd’hui à moins de 70% de leurs capacités. Pour que les gens ne voient pas la réalité, on raconte que la Chine tiendra au moins jusqu’aux Jeux Olympiques de 2008, qu’elle ne peut pas laisser son économie s’effondrer avant cet événement. La Chine est pour moi la plus grosse mascarade de ces quatre dernières années. Le plus grand danger est l’explosion de la bulle chinoise. On s’en approche puisque la première digue, celle de l’immobilier qui tenait l’économie américaine à bout de bras vient de tomber. La Chine est donc un leurre ? - Non. Elle deviendra une grande puissance d’ici dix-quinze ans. Mais entre temps il y aura au moins cinq ans de trou noir. Comme cela s’est déjà passé pour Internet. Aujourd’hui, Internet est devenu une formidable machine. Mais entre temps, 80% des entreprises qui se sont lancé sur ce secteur ont fait faillite. Le krach chinois sera donc à l’origine du prochain Titanic financier? - Non. En Asie certains pays comme le Japon qui sont structurellement solides résisteront. Tout comme l’Europe. Je pense qu’aujourd’hui l’Europe, a les avantages de ses inconvénients. On lui a longtemps reproché ses 2% de croissance quand la croissance mondiale était de 5%. Mais si la croissance mondiale chute, l’Europe continuera à faire ses 2%. Ce sont les 2% de 450 millions d’habitants à très fort taux d’épargne, et avec globalement un endettement très limité grâce à Maastricht. A mon avis, il ne faut pas aller chercher ailleurs ce qu’on a sous la main. Dans les deux à trois ans à venir, les opportunités ne sont pas à chercher en Chine, en Asie, aux Etats-Unis, où dans les produits exotiques. Mais en Europe. Le vrai continent émergent c’est l’Europe, tout comme le vrai pays émergeant est la France. Je suis très positif parce que je sens chez nous une vraie libération des énergies et qu’il y a beaucoup à faire, même si nous sommes déjà bons dans le secteur des services et d’Internet." Marc Fiorentino, président d’Euroland Finance Source : Challenges
Contribution le : 30/09/2008 07:54
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Kazam | 0 #15 |
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Et bam
Un récapitulatif très bien foutu ! "La crise en questions LE MONDE | 16.09.08 1) Comment est née la crise financière ? C'est du petit marché des subprimes, du nom de ces crédits hypothécaires américains risqués, que tout est parti. Parce que des banquiers ont octroyé des crédits immobiliers à des ménages aux revenus très modestes peu solvables en calculant leur capacité d'emprunt sur la valeur de la maison achetée. Tant que les prix immobiliers progressaient ce système fonctionnait. Mais lorsque l'immobilier a commencé à se replier aux Etats-Unis en 2007, l'effet pervers de cette mécanique s'est enclenché. Les ménages n'ont plus été capables de rembourser leurs emprunts, et les établissements de crédit qui les avait accordés se sont effondrés. La crise s'est ensuite diffusée à tout le système financier par le canal de la titrisation, cette technique née dans les années 1970 consistant à transformer des prêts bancaires en obligations achetées par les investisseurs du monde entier. La crise est, d'une manière plus générale encore, la conséquence des excès observés sur le marché du crédit aux Etats-Unis. Dans les années 1990, la politique monétaire très souple - c'est-à-dire des taux d'intérêt très bas, rendant le crédit très peu cher - menée par le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Alan Greenspan, avait conduit à la formation d'une bulle spéculative à la Bourse de New York, notamment sur les valeurs Internet. Celle-ci avait fini par éclater au printemps de l'année 2000. Après ce krach, la politique monétaire de la Fed a de nouveau été assouplie pour permettre à l'économie américaine de se relever. Après les attentats du 11 septembre 2001, les taux d'intérêt ont même été abaissés à 1 %. Cette réduction du coût de l'argent a certes permis de stimuler la consommation des ménages américains, leurs achats de logements et les investissements des entreprises. Mais elle a aussi permis aux financiers de multiplier les mécanismes d'emprunts de plus en plus sophistiqués et de plus en plus audacieux. "Les crédits ont agi comme des stéroïdes pour doper la croissance américaine. Mais il y a eu overdose. L'Amérique est aujourd'hui en cure de désintoxication", explique Joseph Stiglitz, économiste, Prix Nobel d'économie en 2001. 2) Pourquoi la crise n'en finit-elle pas ? La crise dure parce qu'elle concerne désormais l'ensemble des crédits et non plus seulement le cadre étroit des crédits immobiliers à risque américains. Tous les types de crédits (automobiles, à la consommation, etc.) qui avaient été titrisés sont désormais touchés, soit un marché de plusieurs dizaines de milliers de milliards de dollars, très supérieur à celui du seul compartiment des subprimes (1 300 milliards). De la même façon, elle n'affecte plus seulement les établissements qui avaient accordé des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis. Elle touche tous les acteurs financiers qui ont investi, par le biais de la titrisation, dans les marchés du crédit (banques, hedge funds, assureurs, fonds de pension, fonds communs de placement...). Par ailleurs, la crise est alimentée par le sentiment de défiance qui perdure sur les marchés interbancaires. Plus personne ne sait trop précisément quelle est l'exposition des banques aux valeurs titrisées qui elles-mêmes ont bien du mal à être cotées ! Dans ces conditions, les banques rechignent à se prêter de l'argent entre elles, inquiètes à l'idée de ne pouvoir récupérer leurs fonds. Cette paralysie du marché monétaire grippe tout le système financier. 3) Faut-il craindre un effet dominos sur les banques ? Si Lehman Brothers, la cinquième banque d'affaires des Etats-Unis, a pu brutalement faire faillite, si la valeur de cette institution vieille de cent cinquante ans a pu s'évaporer en quelques semaines, alors, en théorie, aucune banque cotée en Bourse dans le monde ne peut s'estimer à l'abri. Ce constat doit être nuancé. Car les banques aujourd'hui les plus exposées et les plus fragiles sont aussi celles qui étaient hier les plus actives et les plus puissantes sur les marchés financiers. C'est le cas des grandes banques d'investissement de Wall Street (Morgan Stanley, Merrill Lynch, Goldman Sachs...) qui exerçaient une domination sans partage dans ce domaine d'activité. Les banques européennes, si l'on excepte les grands établissements suisses (UBS, Crédit suisse), étaient beaucoup moins spécialisés, ce qui aujourd'hui les protège. Au moins en partie. Elles bénéficient aussi de leurs activités de banque de détail qui elles restent très rentables et qui leur permettent d'éponger les pertes qu'elles ont pu subir avec leurs investissements hasardeux sur les marchés des subprimes. De façon plus spécifique, les banques françaises possèdent, en outre, des ratios de solvabilité élevés, ce qui leur garantit en théorie une bonne résistance face aux chocs financiers. Au-delà des craintes sur les banques d'affaires de Wall Street, c'est maintenant les inquiétudes sur les assureurs américains qui se font jour. Notamment sur AIG, dont le portefeuille d'actifs était lui aussi massivement investi en valeurs "titrisées". 4) Faut-il redouter un krach boursier mondial ? "Les marchés, lorsqu'ils sont livrés à eux-mêmes, sont susceptibles de se laisser aller jusqu'aux extrémités de l'euphorie comme du désespoir", écrit le financier milliardaire américain George Soros, dans son ouvrage La Vérité sur la crise financière (Denoël). Or, à voir les faillites bancaires se multiplier et la récession menacer l'économie des Etats-Unis et en Europe, les investisseurs ont de quoi perdre espoir. Pourtant, si cette crise financière est de l'avis des experts sans doute la pire depuis la grande crise de 1929 qui avait fait s'effondrer Wall Street de 46 % en deux mois, jusqu'ici, les marchés tiennent. Techniquement, un krach correspond à une baisse de plus de 10 % d'un indice en une séance. Or, à New York ou en Europe, les pires épisodes de panique se sont jusqu'ici traduits par des baisses relativement canalisées à moins de 7 %. "Depuis le krach de 1987, il existe des garde-fous qui empêchent les marchés de reculer trop vite, trop fort", explique Jean-Louis Mourier, analyste chez Aurel. En outre, l'abondance de liquidités mondiale, provenant notamment des pétrodollars et des injections d'argent par les banques centrales, évite des purges trop violentes. Aujourd'hui, les investisseurs parlent davantage de "krach rampant". C'est-à-dire d'une baisse continue du marché, sans rebond. Depuis janvier, la Bourse de Paris a ainsi reculé de 25,74 %, et celle de New York de 17,70 %. Les places des pays émergents relativement épargnées n'échappent pas non plus à la correction. Les places de Shanghaï et de Bombay ont perdu 61,72 % et 34,77 % de leur valeur en neuf mois. Aujourd'hui, la plupart des investisseurs s'attendent à ce que ce mouvement de baisse généralisée se poursuive, compte tenu de la détérioration de la situation de l'économie réelle. Moins de croissance, donc moins de profits pour les entreprises. 5) Pourquoi le reste du monde est-il touché ? Contrairement à ce qu'on avait pu espérer au départ, la crise des subprimes ne s'est pas limitée au territoire américain. "Les Etats-Unis ont réussi à exporter leurs problèmes partout dans le monde", remarque un gérant. M. Stiglitz observe, lui, que, dans une économie globalisée, il était illusoire de penser que le nuage des subprimes ne franchisse pas les frontières des Etats-Unis. L'accélération de la mondialisation financière, au cours des dernières décennies, a rendu inévitable ce type de contamination. Tout choc dans un pays - a fortiori aux Etats-Unis - se fait immanquablement ressentir partout sur la planète. Une sorte d'effet papillon. Des investisseurs du monde entier possédaient des dettes américaines titrisées. La Banque centrale de Chine détient ainsi 380 milliards de dollars de créances sur Fannie Mae et Freddie Mac. Et, pour la petite histoire, l'une des premières victimes de la crise des subprimes aura été, dès l'automne 2007, une petite ville du nord de la Norvège, dont la gestion financière était un peu trop audacieuse. 6) Comment la crise financière affecte-t-elle l'économie réelle ? Après avoir longtemps fait preuve de résistance, ce qu'on appelle l'économie réelle (la production industrielle, les investissements, l'emploi, etc.) a fini par être rattrapée par la crise financière. Le taux de chômage remonte depuis plusieurs mois aux Etats-Unis, tandis que la zone euro et le Japon ont enregistré des taux de croissance négatifs au deuxième trimestre. La crise financière - dont l'impact vient s'ajouter à celui de la flambée des matières premières - s'est diffusée à travers plusieurs canaux. Le premier est le renchérissement du crédit. Malgré les efforts des banques centrales pour apaiser les tensions sur le marché monétaire, les taux d'intérêt ont monté. Il est devenu plus coûteux pour les entreprises mais aussi pour les particuliers de se financer. Par ailleurs les banques, plus prudentes, ont elles-mêmes accordé moins facilement des crédits. Ce mécanisme, que les spécialistes désignent sous le nom de credit crunch (pénurie de crédit) est un frein puissant aux investissements et à la consommation, donc à la croissance. Un autre canal de diffusion de la crise financière est celui de l'effet patrimonial. La chute des marchés boursiers et de l'immobilier constitue une destruction de richesses qui là encore pèse sur le comportement des ménages et des entreprises. Enfin, de façon plus générale, l'instabilité du système bancaire et la crainte d'assister à un effondrement en cascade d'établissements de crédit pèsent sur le moral de tous les agents économiques. Ces derniers préfèrent attendre, avant de prendre des décisions, que la tempête se calme. D'où un risque de paralysie de l'économie. 7) Les pays émergents peuvent-ils résister ? La crise financière, qui ébranle les économies des grands pays industrialisés, a jusqu'ici relativement épargné les pays émergents. Au sein des "BRIC" (Brésil, Russie, Inde et Chine), la croissance ne montre pas de signes d'essoufflement marqué. Elle reste très élevée, notamment en Chine où elle flirte avec la barre des 10 %. Contrairement aux précédentes crises, qui avaient mis en évidence la dépendance des pays du Sud aux pays du Nord, la crise des subprimes semble révéler une plus grande autonomie de ces nouvelles puissances économiques. Celle-ci s'expliquerait notamment par la progression du niveau de vie des populations locales et la constitution d'une classe moyenne qui consomme davantage. Selon la Banque mondiale, en Asie de l'Est, le taux de pauvreté, de 80 % en 1981, le plus élevé du monde, est tombé à 18 % en 2005. L'idée selon laquelle la Chine et les autres grands pays émergents pourraient résister à la crise des subprimes n'est toutefois pas partagée par tous les économistes. "L'affaiblissement du capitalisme américain est un fait, mais les pays émergents sont plus fragiles qu'on ne le croit", tempère Jacques Mistral, économiste et membre du centre d'Analyse économique (CAE). Selon lui, la Chine notamment est encore très sensible aux fluctuations des économies occidentales. Les marchés américain et européens sont les premiers débouchés des exportations de produits "made in China". Quelles solutions à la crise ? Les économistes sont unanimes pour dire qu'on ne pourra pas enrayer une crise d'une telle ampleur en agissant uniquement sur la liquidité, c'est-à-dire en injectant de l'argent dans le circuit financier mondial, pour permettre aux banques de se financer. Toute la régulation du système financier mondial doit être repensée. Le débat se focalise autour de quelques grandes idées : la suppression des zones de non-régulation dans la sphère financière (les établissements de crédit hypothécaire américains) ; la mise en place de règles strictes pour les agences de notation qui évaluent les risques de crédit des entreprises (méthodologie, transparence, etc.) ; l'assouplissement des normes comptables internationales, assises sur la valeur de marché des actifs, qui ont accentué les effets de la crise ; le remplacement du G7 par un G20 associant les pays émergents, à même d'aider l'économie mondiale à sortir de la crise grâce à leurs excédents de liquidités ; en Europe, la mise en place d'une supervision bancaire européenne calquée sur le système européen de banques centrales et dialoguant avec les autres superviseurs mondiaux... Mais dans l'immédiat, il faut trouver une solution de sortie de crise. Deux écoles s'affrontent. L'une prône la mutualisation des pertes via la mise en place de systèmes de défaisance géants, qui permettront d'amortir les pertes. L'autre s'en remet à une gestion de la crise au cas par cas, en fonction du risque que représente une banque pour la stabilité d'ensemble du système financier. Pierre-Antoine Delhommais, Claire GatinoiS et Anne Michel"
Contribution le : 30/09/2008 07:57
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Kazam | 0 #16 |
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Allez, un p'tit dernier pour la route !
Neuf questions sur une crise complexe qui n'en finit pas [ 16/09/08 ] 1Comment une banque peut-elle faire faillite ? Plusieurs événements peuvent se conjuguer pour conduire à la faillite d'une banque. D'abord et avant tout, la perte de confiance des clients et du marché. Une banque repose d'abord sur la confiance. Quand celle-ci est rompue, la banque a du mal à faire son métier, à savoir emprunter de l'argent, recevoir des dépôts et prêter à des clients. La crise de liquidité qui peut s'en suivre peut être fatale si personne ne vient à sa rescousse. Des conditions de marché chaotiques favorisent un tel scénario. Les défaillances d'entreprises ou les difficultés de remboursement des clients emprunteurs gonflent les provisions de la banque jusqu'à l'amputer de ses bénéfices. Plus ou moins rapidement, son capital (fonds propres) s'amoindrit obligeant le régulateur bancaire à exiger une recapitalisation. Si la banque n'arrive pas à lever des fonds ou à trouver un repreneur pour la sauver, elle risque la faillite. 2Qu'arrive-t-il aux clients d'une banque en faillite ? Une banque d'investissement n'a pas de dépôts, ni de clients particuliers. En cas de faillite, ses clients (entreprises, fonds, investisseurs institutionnels, autres banques) ont des crédits et des dettes en tous genres qui passent a priori par pertes et profits... En revanche, si une banque de dépôts fait faillite, il existe en règle générale un fonds de garantie des dépôts en mesure de se substituer à l'établissement impécunieux. En France, ce fonds peut rembourser les clients à hauteur de 70.000 euros, ce qui assure une couverture intégrale à au moins 90 % des déposants. Doté d'un encours de liquidités d'environ 1,5 milliard d'euros, ce fonds repose sur un système d'adhésion obligatoire pour toutes les banques, ce qui n'est pas le cas pour tous les pays européens. En cas de sinistre important, le fonds pourrait emprunter auprès de ses adhérents ou encore accorder une garantie à une banque ou un pool de banques afin de refinancer une structure en difficulté. 3Pourquoi en est-on arrivé là ? Depuis qu'elle a éclaté en juillet 2007, la crise du « subprime » s'est propagée par un effet de domino. A l'origine, elle est partie des difficultés de remboursement des ménages américains insolvables - les fameux « subprimes » - à qui des spécialistes hypothécaires, échappant à toute réglementation, avaient trop prêté. Ces crédits immobiliers douteux ont « contaminé » certains pans des marchés financiers, comme celui de la titrisation, qui les avaient achetés sur la foi des évaluations par les agence de notation. Leur dissémination jusque dans des sicav ou des fonds monétaires dynamiques a provoqué une crise de confiance des investisseurs, qui a privé de liquidités des pans entiers des marchés obligataires et des institutions financières. Partant des ménages dont les maisons ont été saisies, l'incendie a donc remonté progressivement la chaîne : les prêteurs hypothécaires spécialisés, les banques, les rehausseurs de crédits, puis les agences gouvernementales américaines chargées de refinancer les crédits immobiliers Freddie Mac et Fannie Mae. Récemment, l'attention s'est à nouveau focalisée sur les banques d'investissement et les institutions financières possédant encore des portefeuilles importants d'actifs liés à la crise. Les banques centrales ont injecté des liquidités pour leur éviter d'avoir à consentir d'importants rabais et à enregistrer des pertes. Mais la recapitalisation des établissements bancaires pour compenser les 1.000 milliards de dépréciations attendues par le Fonds monétaire international (FMI) est inéluctable à terme. En poussant leurs valorisations à la baisse, comme pour Lehman Brothers ou maintenant l'assureur AIG, la Bourse estime qu'ils ne parviendront pas à lever d'argent frais, les fonds souverains étant plus prudents qu'auparavant. Sans généreux donateurs, c'est la faillite assurée. 4Pourquoi le gouvernement américain n'a-t-il pas racheté Lehman Brothers ? L'administration de George Bush avait facilité au printemps dernier la reprise d'une autre banque d'affaires, Bear Stearns, par l'un de ses concurrents JPMorgan Chase, en offrant à ce dernier une ligne de crédit de 30 milliards de dollars. Mais la situation était différente à l'époque : Bear Stearns n'avait plus accès à la liquidité, que la Réserve fédérale n'avait pas encore injectée, et c'est essentiellement la rumeur qui l'a faite chuter. En revanche, sauver le « soldat Lehman », qui affichait publiquement près de 80 milliards de dollars d'actifs à problèmes, aurait été pour le secrétaire d'Etat au Trésor, Henry Paulson, l'opération commando de trop. Pour des problèmes de coût, car la nationalisation des deux agences gouvernementales de refinancement Freddie Mac et Fannie Mae, décidée pour éviter un cataclysme sur le marché immobilier américain, coûtera au bas mot 200 milliards de dollars au contribuable. Et aussi pour une question de principe : Washington souhaite rappeler qu'il n'a pas vocation à repêcher toutes les entreprises privées en perdition. Un message sans doute aussi adressé aux constructeurs automobiles... 5Quels sont les risques pour les autres banques ? Considérables. Depuis déjà plusieurs jours, les difficultés de Lehman contaminaient d'autres établissements. L'annonce de sa faillite pourrait entraîner leur chute. Car les banques se prêtent de l'argent entre elles et nombre d'établissements ont consenti des crédits ou acheté des obligations à Lehman Brothers. Par exemple, les banques japonaises ont octroyé plusieurs centaines de millions de dollars de crédits à l'ex-géant de Wall Street. Dexia a annoncé hier être exposé directement « en risque de crédit sur des obligations à long terme et non garanties à hauteur de 500 millions d'euros » sur la banque d'affaires américaine. BNP Paribas estime son exposition « gérable » sans la chiffrer. 6Est-ce que les banques françaises peuvent faire faillite ? En théorie, oui. Dans la pratique, le système bancaire français bénéficie de mécanismes de protection. L'article L. 511-42 du Code monétaire et financier donne au président de la Commission bancaire, l'organe de contrôle des banques, le pouvoir « d'appeler aux actionnaires » à secourir une banque en difficulté. Les recapitalisations et les redressements de banques par l'Etat ont été nombreux au cours des vingt dernières années : la Banque Hervet (1993), la Comptoir des Entrepreneurs (1993), le Crédit Foncier (1996), Finindus (1998), la Société Marseillaise de Crédit (1998), le Crédit Martiniquais (1999). Le cas le plus emblématique est le Crédit Lyonnais (1995, 28 milliards d'euros d'actifs douteux). Un des rares cas de liquidation fut la Banque Pallas Stern en 1995. Ses actionnaires avaient refusé la demande de soutien des autorités de tutelle. 7Quelles vont être les conséquences pour les économies ? La disparition simultanée de deux banques de Wall Street signe vraisemblablement la fin d'un modèle pour les banques d'investissement et, par conséquent, la remise en question de modes de financement qui avaient largement contribué à la croissance économique mondiale des dernières années. Alors qu'entre 1950 et 1980 chaque dollar supplémentaire de croissance du PIB des pays de l'OCDE avait été accompagnée par la création de 1,5 dollar de crédit, cet effet de levier avait atteint 3 dollars en 1990 et 4,5 dollars en 2007 grâce aux marchés de la titrisation. Ces titres, adossés à des actifs, ont représenté 70 % des 4.500 milliards de hausse des marchés de dette entre 2000 et 2007. La crise va faire disparaître ces effets de levier, rendant inévitable un « credit crunch » de grande ampleur. 8Où va-t-on ? Quelles sont les prochaines étapes ? Difficile de prévoir quand même le très avisé patron de la Réserve fédérale affirmait, en juillet 2007, à l'aube de la crise, que les pertes liées au « subprime » s'élèveraient in fine entre 50 et 100 milliards de dollars. Un peu plus d'un an après, celles-ci dépassent largement les 512 milliards de dollars et le compteur ne semble pas encore prêt d'être arrêté... Pourtant, les banques centrales ont ouvert largement leurs guichets pour permettre aux banques de se refinancer quand elles ne trouvaient plus de liquidités sur les marchés. Elles ont aussi baissé leur taux d'intérêt, surtout la Réserve fédérale américaine - de 5,75 % en août 2007 à 2 %. Les banques ont peu à peu déprécié leurs actifs adossés au « subprime » et provisionné leurs risques, affichant de lourdes pertes pour nombre d'entre elles. La montagne d'actifs douteux n'a cessé de faire des victimes en s'écroulant progressivement. A peine Lehman en faillite et Merrill Lynch avalé, voilà que les yeux sont tournés vers l'assureur américain AIG. 9A qui profite la crise ? Malgré plus de 512 milliards de dollars de dépréciations passées dans les comptes des institutions financières depuis son démarrage l'an dernier, la crise n'est pas perdue pour tout le monde. Les gérants de fonds d'arbitrage (« hedge funds ») qui ont fait les bons paris peuvent tirer des fortunes de ces situations de détresse. L'un d'eux, John Paulson, qui n'a aucun lien de parenté avec le secrétaire au Trésor américain, a empoché personnellement 3,7 milliards de dollars en pariant sur l'éclatement de la bulle immobilière. Les encours des fonds de cet ancien banquier de Bear Stearns sont ainsi passés de 7 à 28 milliards de dollars cette année. De même, Greenlight Capital a longtemps parié sur la chute du cours de Lehman Brothers. Les investisseurs institutionnels plus classiques comme Pimco adoptent parfois des stratégies similaires. Son gérant vedette Bill Gross a dégagé 1,7 milliard de dollars de plus-values en misant sur le sauvetage de Freddie Mac et de Fannie Mae par Washington. L. B., A. D. ET L. F" http://www.lesechos.fr/info/finance/4772614-neuf-questions-sur-une-crise-complexe-qui-n-en-finit-pas.htm Désolé pour le "flood", si c'est pas utile, dites le et j'édite tout ça ( parce que j'en ai encore d'autres sous le coude )
Contribution le : 30/09/2008 08:05
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Zertyy | 0 #17 |
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Serial Locker
Inscrit: 22/01/2007 23:42
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Karma: 5721 |
Apres la façon pavé de Kazam !
Voici la façon de Zertyy ! cliquez ici : http://picasaweb.google.com/rue89.com/Babasubprime#slideshow
Contribution le : 30/09/2008 09:58
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Invité | 0 #18 |
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FantômeInvité
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Merci pour tes pavés Kazam!
Ils font bien mal à lire mais ils sont vachement intéressant. /me est content qu'il n'est plus à la Fortis
Contribution le : 30/09/2008 13:09
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Berousky | 0 #19 |
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Je poste trop
Inscrit: 26/03/2005 16:39
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Merci pour ton raté Zertyy!
Il fait bien marrer à lire mais il est vachement intéressant. /me est content qu'il n'ai plus de frottis
Contribution le : 30/09/2008 13:19
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Invité | 0 #20 |
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FantômeInvité
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DEXIA a été sauvée, mais les deux dirigeants ont démissionnés.
Contribution le : 30/09/2008 13:38
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