Pédagogie

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L'enfant comprend "Si je n'y arrive pas, mon papa va m'abandonner". Ce sont les prémices d'une anxiété de performance.

Il fait du chantage à l'abandon. Pour un enfant, d'autant plus à cet âge, perdre son parent c'est mourir. Les parents sont tout le monde de l'enfant. Étrange pédagogie.

Il vaut mieux, je pense, l'accompagner, l'enfant saura se détacher de lui-même s'il se sent suffisamment sécurisé.

Idem, pas du tout ma conception des choses.

Je te trouve plutôt sévère @Vassili44. On ne peut pas être aussi affirmatif sur les conséquences psychologiques d'une expérience comme ça. Je sais que tu as une longue expérience de certaines démarches qui t'ont appris beaucoup de choses pas seulement théoriques,

Mais il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que le père et l'enfant, il y a aussi la personne qui filme (la mère ?) et audiblement quelqu'un d'autre. Puis le père ne se met pas hors de vue, donc on est loin d'une situation d'abandon (même si je pense que le père va juste un petit peu loin pour l'exercice).

Il ne faut peut-être pas confondre épreuve et traumatisme. Je suis d'accord qu'un jeune enfant perçoit les choses de manière beaucoup plus sensible, comme tu l'expliques, mais on ne peut pas passer son enfance à lui épargner toute épreuve.

Ce qu'on voit dans la vidéo, c'est un enfant qui mobilise ses ressources pour solutionner une situation inédite, peut-être désagréable sur le coup, mais qui lui servira quand il sera en âge de prendre sa propre vie en charge.

Quand j'avais un an et demi, il m'arrivait de tomber, comme tous les bébés, et j'avais pris l'habitude de rester là à attendre que ma mère vienne me relever. C'est la solution que j'avais trouvée pour revenir à la station debout. Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais je peux vous dire que sans le savoir, ma mère ne m'a pas rendu service en confirmant à chaque fois que c'était une bonne stratégie, puisqu'à chaque fois elle intervenait. C'en était pas une.

Faut-il se rappeler que ce monde est assez dur et que ce n'est pas en passant l'enfance à éviter les épreuves qu'on apprend à y survivre puis y vivre ?

il ne l'abandonne pas: il reviens le démêler et puis avance et l'attend un plus loin et finalement le félicite d'y être arrivé par ses propres moyens.
ça s'appelle de l'éducation. rien de dramatique, et puis chacun est libre d'éduquer comme il l'entend.
ça me fait penser à ça :

Le vieil homme, le garçon et l'âne

la démarche de le laisser faire, je comprend
du coté pédagogie ce qui me choque un peu c'est que le père ne lui parle pas, et même physiquement il est stoïque (son expression de visage fait limite peur), en principe si tu veux encourager ton enfant à faire, tu lui expliques que tu sais qu'il peut y arriver seul, et que tu lui laisses prendre son temps, ou si tu es muet (j'en sais rien pour ce gars), au moins un sourire (ou alors il est aussi paralysé du visage ?)

Bref, je trouve le gars un brin flippant/robot :s

Pour ce que tu dis alfo, effectivement, quand un enfant tombe, le relever direct, c'est d'une part risquer de passer à coté d'une information importante (où a-t'il mal ? Est-il etourdi ? Est-il capable de prendre des appuis ? Etc.) et aussi le privé de la chance de se relever seul et de surmonter cette difficulté
Perso à la crèche, contrairement à mes collègues, je me précipite pas quand un enfant tombe, je verbalise sa chute (oh je vois que tu es tombé, je viens te voir. Relève toi pour me montrer où tu as eu mal. Etc.), et je me met près de l'enfant... maintenant quand les enfants chutent et que je suis là, y'a bien moins de pleurs, et ils sont tout à fait capable de venir me voir (sauf bien sur s'ils se sont vraiment fait mal ^^ là je vois que l'enfant est en difficulté, je l'aide)
Quand c'est mes collègues ... L'enfant reste à pleurer au sol jusqu'à être dans ses bras, même pour une mini chute

@alfosynchro,

En vérité, tu le sais bien, que ce soit sur ton commentaire, mais surtout sur cette vidéo, j'aurais des choses et des choses à dire, car ce sujet, je le connais un peu, et surtout il me passionne ou il m'a passionné.

Mais je me dis "À quoi bon ?". Je sais que tu es très à l'écoute, mais malgré tout, je vois mal l'impact qu'un message pourrait avoir ?

Enfin, c'est contradictoire parce que justement, j'ai laissé mon premier message pour son impact. Ce n'est pas tant une contradiction obsessionnelle qu'une façon de dire, à certains lecteurs (ou lectrices) que s'ils pensent que ce n'est pas normal, d'autres pensent comme eux. Parfois c'est suffisant, je ne sais pas si c'est nécessaire par contre.

J'ai passé des années à défendre plein de choses sur Internet et je ne sais pas si ça valait la peine. J'ai longtemps rêvé d'avoir la connaissance que je possède (plus ou moins) pour défendre les enfants et maintenant que je pourrais l'avoir, je n'en vois plus l'utilité.

Je ne fais pas exprès de détourner la conversation vers mon ressenti de la conversation, mais je n'arrive plus trop à m'empêcher de réfléchir à ce que je suis en train de faire avant de le faire, pas dans tout ce que je fais, mais surtout dans ce que j'ai fait des années durant. Crise existentielle que veux-tu...

Des millions de gens pensent que cette méthode pédagogique est bonne et même si ce que je pense est juste, je me demande pourquoi je devrais l'étaler ici ou ailleurs. Quel intérêt ? Qu'est-ce que j'espère obtenir ou créer ou changer ? Et y parviendrais-je ? Qu'est-ce qui me donne cette impulsion, cet élan ?

Ce ne sont pas des questions auxquelles je demande des réponses, c'est juste ma façon de répondre à ton message. Je trouve plus juste cette réponse que celle que j'aurais pu faire, habituelle, avec arguments et tout, disons plus en accord avec mon état d'esprit actuel.

Bonne soirée.

Personnellement je suis d'accord avec @Vassili44.

Je vois souvent des parents faire du chantage à l'abandon et je trouve ça assez moche. Des parents qui, lorsque leur enfant ne les suit pas, finissent par dire : "Bon et bien tant pis je m'en vais" et font semblant de partir sans un regard en arrière.

Je ne juge pas parce qu'au début, j'ai fait l'erreur de faire ça plusieurs fois, mais je m'en suis voulu. Ça place le gosse dans un sentiment d'insécurité assez sévère je trouve : il constate que son parent est tout à fait capable de le laisser ici sans se retourner. Que c'est une option.

Pour ce qui est de la vidéo, le père finit par s'asseoir plus loin, c'est donc moins grave, mais il se passe quand même de nombreuses secondes pendant lesquelles l'enfant est en panique à l'idée de le voir s'éloigner et potentiellement l'abandonner là. Comme le dit @Cyril-Fiesta, il y a des façons de faire... Le gars ne dit rien, n'est absolument pas encourageant sauf à la fin où il le félicite.

Je ne pense pas que la vidéo doive être présentée comme un exemple de pédagogie, c'est la chose qui me gêne ici je crois. Le mieux aurait été d'expliquer la situation au petit : "Je n'ai pas besoin de t'aider parce que je sais que tu vas y arriver, donc prends ton temps, je t'attends là-bas." Pas de panique, une meilleure confiance en lui.

Bref.

“Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même, Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, Car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier. Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ; Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable.”

Khalil Gibran

Là il n'y a pas d'abandon, le parent reste toujours dans le champ de vision de l'enfant, donc rien de "véritablement" traumatisant pour lui ici.