Une personne claustrophobe dans un ascenseur

Une personne claustrophobe se retrouve enfermée dans un ascenseur
Je suppose qu'elle est claustro, car je ne comprends pas sa réaction sinon

C'était vraiment la meilleure chose à faire.
J'espère pour elle qu'elle est encore parmi nous...

@Koreus Il sagit d'une femme apparemment sourde et muette qui n'etait jamais monter dans un ascenseur.

Ici la video ou on voit l'intervention des pompiers pour la sortir de la cage d'ascenseur

Techniquement, elle était déjà sortie de la cage toute seule.

C'est le châtiment pour oser porter des crocs !

@Grobreaker

C'est quant même étrange car même sourd, muet et n'ayant jamais pratiqué d'ascenseur, t'en as quant même au moins vu quelques fois à la TV. Surtout qu'elle a pas l'air d'avoir 10 ans. Donc ça supposerait qu'en plus d'être sourde, muette, sans pratique d'ascenseur, au cours de ses au moins 20 ans d'existence, elle n'a jamais vu la TV ni lu un bouquin qui parle d’ascenseur. Je suppose que ça doit exister dans certains coins reculés mais ça fait quant même un sacré combo.

Il y a aussi la possibilité qu'elle ai une autre pathologie affectant le développement cérébral et qu'elle n'ai pas du tout compris la situation ou comme le dit Koreus qu'elle aie été prise d'une peur panique qui lui a retiré toute analyse logique de la situation.

Je n'avais qu'une crainte en regardant la vidéo, c'était que l'ascenseur redémarre pendant qu'elle essayait d'en sortir.

Quelle idée, quand-même !

Comme dirait Marie Thérèse : "c'est horrible, vous allez vous faire broyer !!!!"

Oui en effet c'est bizarre de sortir et de se retrouver dans le noir dans un couloir étroit, on y est claustro aussi...

"l’anxiété n’est plus raisonnable, elle n’obéit plus à la logique, elle devient envahissante et nous rend vulnérables"

source: https://www.francetvinfo.fr/sante/medicament/angoisse-mal-etre-panique-phobie-quand-faut-il-s-inquieter-lorsqu-on-a-des-problemes-d-anxiete_2767645.html

Du coup on fait nawak !

@Fabiolo Il y a encore des millions de personnes dans le monde pour lesquelles la télévision est un luxe, voir même qui n'ont jamais entendu parler de la télévision.
De plus, entre voir un ascenseur à la TV et dans la vie réelle, il y a une grosse différence.
Sans explication, un ascenseur reste une petite pièce "magique" qui mène vers d'autres pièces.
Il y a sûrement encore des personnes comme ça en France pour lesquelles des technologies banales leurs sont totalement étrangères.

@lebibix,

Pour ajouter de l'eau à ton moulin. Ce sont, je pense pour la très large majorité sinon tous, des traumatismes qui remontent à la surface. En fait, quand on a peur d'un lieu, ce n'est pas le lieu qui fait peur en lui-même, mais c'est parce qu'il provoque une sorte de reviviscence traumatique : il rappelle un évènement traumatisant passé.

Si je suis coincé dans un ascenseur, j'ai peur parce que je suis inaccessible aux autres. Ca me remet dans une posture traumatisante ou, face à mes peurs, mes parents n'ont pas su répondre, ils ont été indifférent à ma peur ou/et on eu une réaction de panique face à elle en mode "je sais pas quoi faire".

D'ailleurs, non seulement j'ai le traumatisme qui va créer la peur, mais en plus je vais avoir envers moi-même la même réaction que mes parents ont eu envers moi, en me disant "je ne sais pas quoi faire", paniquant face à ma propre peur.

Pour faire court, la solution c'est de réintégrer le traumatisme, c'est-à-dire de le vivre. Le trouble panique nous remet dans un état de vulnérabilité, c'est l'état parfait pour revivre les émotions bloquées, même si c'est d'une violence inouïe. Si vous n'avez pas vécu des problèmes psychiatriques graves, si vous n'êtes pas suivi, vous irez faire quelques tours en hp croyez-moi. Quand on n'a pas vécu ça, je pense qu'on ne sait pas ce que le mot "peur" veut vraiment dire...

Enfin, une fois que les émotions ont pu se vivre et se réguler, le traumatisme disparait et le lieu qui faisait peur devient un lieu anodin et même souvent (pour mon cas), un lieu de profonde sérénité. Car finalement, dans ce lieu, il y avait une partie de nous que nous avions refoulé : ce lieu symbolise plus tard cette rencontre et la paix qui s'est faite entre ces deux parties de nous-mêmes.

Ce mécanisme n'est pas exclusivement réservé aux claustrophobes ou aux agoraphobes, nous sommes tous plus ou moins traumatisés (ou presque) et extrêmement nombreux à être déconnectés de nos émotions. Ce qui explique nos colères, nos frustrations... : ce sont des émotions bloquées, c'est ça qui rend mal. Une émotion qui vit ne fait pas de mal, ça fait un bien fou au contraire.

Voilà, j'ai essayé d'apporter un peu de lumière sur ce sujet qui me tient à cœur puisque j'ai vu que ça semblait t'intéresser.

Bonne journée Lebibix !

Citation :

Yes, merci pour ton apport ! La névrose, les phobies...
merci à toi pour toutes ces explications.

@Vassili44 super cool comme explication !
Est ce que ca s'applique aussi aux phobies "légères" (je sais pas si c'est encore considéré comme une phobie du coup)?
genre quelqu'un qui a globalement peur des araignées, sans pour autant faire une crise cardiaque a la simple évocation du mot

@nobrain,

Merci. En fait ça tombe bien car j'ai eu la phobie des araignées. Donc je peux parler du mécanismes à peu près. Pour commencer, l'agoraphobie et claustrophobie font partie des phobies dites complexes, donc qui vont avoir des causes multiples et des formes multiples également comme vu plus haut. La cause n'est pas liées directement à l'endroit et la manifestation d'une peur sont multiples : ayant une claustrophobie, j'ai peur d'être piégé dans un ascenseur, dans un embouteillage, dans une situation sociale, au téléphone etc.

J'avais lu que la claustrophobie était un sous-genre de l'agoraphobe par ailleurs. Beaucoup d'agoraphobe sont claustrophobes, peut-être tous ? Puisque la peur dans l'agoraphobie c'est de ne pas pouvoir s'échapper, qui est la même dans la claustrophobie. Je pense que la claustrophobie spécifie simplement la forme d'agoraphobie.

Donc pour les araignées, c'est une phobie simple, qui serait donc liée directement à la peur qu'elle nomme : j'ai peur des araignées, car j'ai vécu un évènement avec des araignées ou/et j'ai des croyances qui ont engendré cette peur.

J'ai aussi peur des chiens -> j'ai été mordu par un chien. C'est simple.

Pour les araignées, quand j'étais enfant je n'avais pas peur d'elles donc je pouvais essayer de jouer avec. Même si je n'ai pas le souvenir de l'avoir fait. Une fois, ma tante me voit en train de regarder une araignée, m'approcher et sans doute pensait-elle que j'allais la toucher et elle me dit "ne la touche pas, tu sais qu'une piqûre d'araignée ça va vraiment très mal !".

De là, j'ai commencé à m'en méfier et ma croyance a commencé à se développer comme quoi les araignées c'est dangereux et ça peut faire très mal. Quand je voulais toucher une araignée, je m'en rends compte aujourd'hui, j'avais comme une petit film dans ma tête où je me voyais être "piqué" par l'araignée et ressentir la douleur. Et ce film s'est répété encore et encore et encore car je n'avais jamais cherché à le remettre en question et d'autres part. De plus, plus je le répétais et plus je le renforçais, si bien que j'avais même fini par avoir la sensation de sentir la douleur que ça pourrait me faire par anticipation. À cela s'ajoute le fait qu'avec le temps, avec les films, les peurs des autres et l'imagination, j'avais rendu cette image anticipatrice, plus complexe dans son scénario, donc plus prenante, plus phobogène en réalité.

Ceci ressemble énormément à l'agoraphobie car j'ai aussi une scénario qui défile comme ça, les traumatismes aussi font ça, même si lors du trauma, je l'ai vécu, le film qui défile est bien plus réaliste et totalement envahissant.

À son paroxysme, vers la vingtaine, dès que je savais qu'il y avait une araignée chez moi, je pleurais et j'appelais ma copine pour qu'elle vienne l'enlever.

Par hasard, quelques années plus tard, je suis tombé sur une vidéo sans doute sur la 5, où il y avait un gars qui représente l'archétype du survivaliste, je sais pas comment dire ça autrement, le mec qui peut survivre dans la jungle etc. C'est important que ce soit ce type de mec je pense, car ça a joué sur la suite.

Alors, il parle longuement sur les araignées, bien plus longtemps que normalement. Et il en parlait, tout en manipulait des grosses (mygales) pour expliquer leurs comportements, si oui ou non elles sont dangereuses, en quoi elles pourrait l'être et notamment qu'est-ce qu'il faudrait faire pour qu'elles mordent, le tout en les manipulant assez "brutalement" en disant que même ça, ça ne suffisait pas, qu'il faudrait qu'il les bloque pour que là elles peuvent mordre etc. Il a dit d'autres choses rassurantes bien sûr.

Après ça, j'ai été, sans doute la journée-même, dans mon garage et j'ai joué avec le type d'araignée qui m'aurait fait pleurer quelques années auparavant, allant même jusqu'à la mettre sur moi, jusqu'à un certain point où je ne pouvais plus.

Je ne savais pas quelles étaient les thérapies pour en guérir, mais je venais d'en appliquer sans le savoir les principes de base à s'avoir déconstruire les croyances et s'exposer à son rythme. J'aurais pu poursuivre pour vraiment être rassuré là-dessus, mais je ne l'ai pas fait.

Aujourd'hui, si je vois une grosse araignée chez moi, soit je la laisse, soit je la sors, ma peur est plus raisonnable, même si elle n'a pas totalement disparu. En tout cas, on voit bien ici qu'une phobie simple comme celle-ci se traite très facilement comparé à une phobie complexe.

@Vassili44 @nobrain Vos messages me rappellent la lecture d'un livre très complet sur le sujet :
Christophe André : Psychologie de la peur: Craintes, angoisses et phobies.
(je vous laisse rechercher).
Le psychiatre faisait bien la distinction, dans le cas des araignées, entre dégoût (insectes) et peur.

Et dans un autre domaine, du même auteur, un livre qui m'a été précieux :
Imparfaits, libres et heureux : Pratiques de l'estime de soi.
Super base pour travailler la confiance en soi.

Après... et malheureusement, connaitre les mécanismes de la peur, ou du manque de confiance en soi, n'est qu'une première étape.

@lsdYoYo,

Merci ! J'ai La peur des autres de Christophe André. Pas lu entièrement, juste le début, mais déjà je le trouve vraiment bien.