La crise des agriculteurs

La droite fait de la merde.
La gauche fait de la droite.
Mais je ne pense pas que la merde fasse de la gauche.


pouet pouet

Le problème fondamental de l'agriculture sur notre territoire est aussi applicable sur bons nombres de principes. Le simple fait qu'on utilise et restons aujourd'hui dans un modèle de production, pensées, philosophie d'un temps où ça marchait bien. Mais où la réalité actuelle nous met au pied du mur puisque tout a évolué. Sauf que beaucoup s'enlisent dans cet immobilisme et pensent encore que c'est en restant à l'ancienne méthode que ça va s'arranger. Erreur.

Les gros problèmes de la crise agricole c'est quoi en fait ?
_ Un modèle de production unilatéral qui ne fonctionne plus
_ Des supermarchés qui plument les producteurs en se gonflant leurs marges et en étant peu équitables sur la répartition des bénéfices
_ Une concurrence mondiale moins à cheval sur les qualités de production

Sur deux de ces trois problèmes des solutions pourraient être trouvées.

En l'occurrence, diversifier la production des agriculteurs (ne plus uniquement travailler les récoltes, le bétail pour le vendre, mais aussi le travailler et produire autre chose que la matière brute). Cette pluralité des productions, beaucoup de producteurs commencent à s'y aventurer. Et même s'ils ne sont pas crésus, ils ont la tête un peu plus hors de l'eau que de vendre à perte et survivre uniquement des subventions Européennes. En produisant du fromage en plus de vendre du lait, en faisant son pain en plus de distribuer ses céréales... Ce qu'il faut avant tout, c'est que le producteur prenne conscience aussi qu'il ne peut plus rester sur le modèle à l'ancienne, de l'exploitation de sa ferme et rien d'autre. A tort ou à raison cela dépend de chacun, mais c'est la réalité du monde d'aujourd'hui. Ou tu étoffes tes compétences ou activités, ou tu survis tout juste, ou tu te noies.

Pour la grande distribution maintenant, c'est quelque chose où je soutiens complètement les agricoles. C'est une honte sans pareil de constater le peu de reversements qui leur ait redistribué par les grandes surfaces. Si quelque chose devrait et doit être changé, c'est bien là-dessus. Et il ne tient qu'à eux de pouvoir aussi se rapprocher des producteurs locaux pour proposer plus de produits frais de la région.

Quant au problème de la concurrence mondiale, c'est difficile à gérer. D'un côté on pourrait se dire qu'on pourrait uniquement vendre national, mais dans ce cas on se couperait de liens commerciaux avec de nombreux pays. Car si on reçoit de nombreuses denrées, on en envoie aussi beaucoup. Et suspendre le commerce d'une ressource couperait nécessairement l'export de l'autre.
Maintenant sur les méthodes de production, à chaque pays d'avoir une éthique, mais en l'absence de législation mondiale stricte et commune, il sera difficile de faire avec. D'où la nécessité de trouver d'autres solutions si celle-ci est peine perdue.

Quant au marché du "bio" (que je mets entre guillemets puisqu'il englobe un peu trop de principes), je pense qu'on aimerait tous consommer sain, local. Mais nous n'avons pas tous la chance d'avoir le temps d'aller au marché du coin, et la solution de rabat vers les grandes surfaces est pour beaucoup devenu nécessaire. Moi-même je ne passe que par le Drive pour mon alimentation, aussi peu diversifiée soit-elle, et je passe par ce mode de consommation car je n'ai pas le temps d'aller ailleurs. Pourtant je ne consomme que des aliments non modifiés, et même si ce n'est pas la fraîcheur d'un produit de marché, je trouve mon compte dans le rayons fruits et légumes.

Mais là aussi je ne serais pas contre savoir que cette pomme provient d'un verger local ou national. Cependant je me pose moins la question sur l'achat de mes bananes (bah oui, on peut pas tout avoir non plus).

Le tout est de trouver un équilibre. Equilibre entre la justesse de répartition des ventes entre les producteurs et distributeurs, le commerce entrant et sortant, et les produits disponibles à la vente ente ceux issus de l'import eu ceux produits localement.

Je m'y perds sans doute et répète certainement les mêmes choses au fur et à masure, mais chacun a de l'eau à verser dans son vin. Et même s'il est regrettable que les agriculteurs en soient arrivés à ce point, il n'est plus rare d'en voir se débrouiller autrement que de juste gueuler. Oui il faut qu'ils gueulent, mais comme tout à chacun, il faut aussi être capable de trouver d'autres solutions constructives, et ne pas rester que sur des idéaux passés.

Personnellement, je n'irai pas plaindre un agriculteur qui est entré récemment (je ne blâme pas les anciens qui n'apprenaient que l'agrochimie et la production intensive dans les écoles agro des années 70) dans le système conventionnel/intensif qu'on connait aujourd'hui.

Tu sais normalement à quoi t'attendre, être le larbin des industriels (c'est clairement ça), ne pas contrôler tes marges, n'avoir de chef d'entreprise que le nom. Si tu as du acheter un gros tracteur que tu n'arrives pas à rembourser, parce qu'il fallait trainer le pulvé de 36 mètres ou la charrue 8 socs, c'est ton problème, fallait ouvrir les yeux et mieux choisir ton système, vient pas pleurer.

J'ai aujourd'hui la conviction que le métier durable d'agriculteur va passer par la production biologique (ou du moins "raisonnée", même si je n'aime pas trop ce terme), en étant le plus autonome possible (produire son aliment à la ferme, faire de la vente directe dans la mesure du possible, etc.).

Et quand je vois la FNSEA et ce cher Xavier Beulin qui prône tout sauf ce genre de système, et la grande majorité des agriculteurs syndiqués qui adhère à ses idées, j'avoue que ça me dépasse complètement (pour ceux que ça intéresse, Fabrice Nicolino a sorti un super bouquin intitulé "Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture", et dans lequel il dit "êtes-vous capable aujourd'hui de me citer un syndicat qui tue ses adhérents?". J'ai trouvé ça très proche de la vérité).

Mais au delà de ça, le problème est difficile à régler à l'échelle nationale, tant les politiques agricoles et environnementales se décident au niveau Européen. Je ne vois pas ce que va pouvoir proposer le gouvernement comme mesure durable à son échelle aujourd'hui.

Citation :

Groupe France Agricole.

Pour ma part je suis du coté IA.

Citation :


zut j'avais oublié de te répondre

et les solutions il y en a peu , favoriser le commerce de proximité en créant des coopératives pour vendre plus facilement

Citation :

Malheureusement impossible à mettre en oeuvre pour 99 agriculteurs sur 100 (trop d'offre pour la niche que cela représenterait, problème lié au transports pour ceux n'habitant pas près de villes assez conséquentes pour y installer ce genre de système, problème lié à la transformation, etc, etc.).

@Iksvihii C'est marrant, je suis assez d'accord avec toi sur plusieurs points.

Ce qui se passe pour les agriculteurs, c'est la preuve de l'échec des politiques libérales. Pour la simple raison, qu'il y a de fait une inégalité de base dans le marché entre le petit agriculteur qui est obligé de vendre et les grossistes (qui peuvent éventuellement contrôler le marché en s'accordant sur les prix).
C'est la même chose qui se passe pour le prix des billets d'avion, un siège libre ça coute cher donc il doivent absolument vendre et c'est pour ça que parfois on peut trouver des billets très peu cher. Ce marché là est aussi est faussé à la base mais en notre faveur.


Pour faire le lien avec la loi travail, le kif absolu de l'idéologue libéral, ça serait un marché du travail similaire à celui des agriculteurs. Où tout les ouvriers seraient auto-entrepreneur et seraient employé par les entreprises à la journée au prix du marché.
Et je pense vraiment pas caricaturer leur idéal.


Donc perso, je pense vraiment qu'il y a moyen pour l'état (pas celui qu'on a en ce moment) de contrôler le marché sans gaspiller, en poussant intelligemment et progressivement à plus de bio, et ce sans faire du maoïsme ou que la France deviennent la Corée du Nord. Après effectivement, c'est interdit par l'Europe parce que l'état qui contrôle le marché c'est mal. Alors, j'ai beau me sentir sincèrement Européen, il y a bien un moment où il faudra faire quelque chose. Et je préférais qu'on le fasse avant que le FN s'en charge.