Invité | 1 #41 |
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FantômeInvité
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@Vassili-Zaistev
Honnêtement, ça me fascine tout ce que tu expliques. Pas comme une bête de foire, rassure-toi, mais plutôt parce que je me dis que l'altérité prend des chemins décidément très surprenants et intéressants. Le pire, c'est que je me suis déjà occupé de gens handicapés (aveugle, handicapés psycho-moteurs, autistes, troubles d'hyperactivité, retards mentaux, un peu d'asperger aussi) et je suis très souvent avec des gens qui ont des troubles dys de toutes sortes, donc j'ai eu l'occasion d'expérimenter un peu et d'échanger à ces sujets, mais je suis toujours déboussolé par la perception du monde que ces gens peuvent avoir. C'est quand même extraordinaire de ne pas penser à boire et de ne même pas ressentir la soif autrement que par les maux de tête que la déshydratation peut provoquer. Pour ma part, la plupart du temps, je m'hydrate par pur réflexe instinctif, c'est rare que je m'aperçoive que j'ai soif parce que je bois sans trop m'en rendre compte. Les seules fois où la déshydratation m'a causé des maux de tête, c'est après une cuite. Ne pas m'apercevoir que je me déshydrate signifie que je suis dans un état "anormal" pour moi, par rapport à mon état ordinaire. De même, s'il a pu m'arriver de parler par le biais d'intermédiaire, c'est dans des situations hors normes. Alors que pour toi, c'est juste la réalité de ton quotidien. Tu es comme ça. Tout ce que tu racontes me fascine d'autant plus que j'ai connu quelques personnes qui ont des schizophrènes dans leur famille ou qui bossent avec, et qui m'ont un peu expliqué ce que signifiait concrètement ce type de handicap. Et certaines choses que tu me décris me font penser à ces schizophrènes : la réalité de leur être intérieur, de leur "moi" (à défaut d'un meilleur terme), de leur perception du monde et de leur expérience sensible du monde est tellement différente de celle de beaucoup d'autres gens que ça crée un fossé difficile à franchir pour les autres, parfois même impossible, ce qui amène à l'incompréhension et parfois aux tensions. Et pourtant, ces schizophrènes obéissent à une logique qu'ils comprennent, ou du moins qu'ils vivent comme quelque chose de normal car c'est tout ce qu'ils connaissent et perçoivent du monde.
Contribution le : 28/02/2020 00:30
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Invité | 2 #42 |
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FantômeInvité
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A la fin de ce topic, la moitié d'entre nous vont se diagnostiquer autistes
Contribution le : 28/02/2020 07:32
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Invité | 5 #43 |
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FantômeInvité
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Contribution le : 28/02/2020 07:39
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Invité | 0 #44 |
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FantômeInvité
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Citation :
J'aime beaucoup la psychologie et je me souviens avoir dit un jour à un psy que j'étais vraiment complexe dans mon fonctionnement et en tant que passionné de psychologie, le sujet d'étude que je suis est plutôt intéressant. Mais je n'arrive pas à le retranscrire sur le long terme, j'ai déjà essayé, je continue d'essayer, parce que ça peut aider des personnes, comme les parents d'enfants autistes qui se demandent "ça lui fait quoi ceci ou cela" ou "que ressent-il quand il fait ça ?". Citation : Le pire, c'est que je me suis déjà occupé de gens handicapés (aveugle, handicapés psycho-moteurs, autistes, troubles d'hyperactivité, retards mentaux, un peu d'asperger aussi) et je suis très souvent avec des gens qui ont des troubles dys de toutes sortes, donc j'ai eu l'occasion d'expérimenter un peu et d'échanger à ces sujets, mais je suis toujours déboussolé par la perception du monde que ces gens peuvent avoir. Le début de ma passion pour la sociologie ( qui va souvent de paire avec la psychologie ) a été par la fascination des autres. Je me souviens par exemple à l'école, assis sur un banc, sous un préau, en retrait, passer toutes les récréations à observer les groupes et la façon dont ils interagissaient. J'essayais de comprendre les paramètres qui entraient en jeux : "alors, si lui fait ceci, ils vont réagirent comme cela...", "s'ils eux font ça, il va se passer ça dans le groupe" etc. Finalement ça ne m'a pas servi tant que ça car je n'arrive pas à être faux. Mais je ne peux pas être totalement vrai non plus, sinon je ne sors quasi pas de "moi" justement et les conséquences pourraient être pires que ce que j'aurais voulu éviter. J'ai la chance d'avoir une copine qui fonctionne comme moi et du coup tout est tellement simple. Citation : C'est quand même extraordinaire de ne pas penser à boire et de ne même pas ressentir la soif autrement que par les maux de tête que la déshydratation peut provoquer. Pour ma part, la plupart du temps, je m'hydrate par pur réflexe instinctif, c'est rare que je m'aperçoive que j'ai soif parce que je bois sans trop m'en rendre compte. Les seules fois où la déshydratation m'a causé des maux de tête, c'est après une cuite. Ne pas m'apercevoir que je me déshydrate signifie que je suis dans un état "anormal" pour moi, par rapport à mon état ordinaire. De même, s'il a pu m'arriver de parler par le biais d'intermédiaire, c'est dans des situations hors normes. Alors que pour toi, c'est juste la réalité de ton quotidien. Tu es comme ça. En fait je peux parler aux autres, mais il faut que cela soit dans une espace connu où j'ai pu préalablement analyser toutes les issues probables. C'est pour ça qu'en groupe je vais parler de sujet que je connais et si je sens que ce ne sera pas possible, je ne vais pas aller dans ce groupe - bon, en fait je vais éviter même si on va parler du sujet qui m'intéresse, mais bien moins. J'aime le sport par exemple, parce que c'est très codé. Mais je sais que les problèmes de coordinations ( ? ) empêchent beaucoup d'autistes de faire du sport alors que pourtant, ça serait assez idéal. Citation : Tout ce que tu racontes me fascine d'autant plus que j'ai connu quelques personnes qui ont des schizophrènes dans leur famille ou qui bossent avec, et qui m'ont un peu expliqué ce que signifiait concrètement ce type de handicap. Et certaines choses que tu me décris me font penser à ces schizophrènes : la réalité de leur être intérieur, de leur "moi" (à défaut d'un meilleur terme), de leur perception du monde et de leur expérience sensible du monde est tellement différente de celle de beaucoup d'autres gens que ça crée un fossé difficile à franchir pour les autres, parfois même impossible, ce qui amène à l'incompréhension et parfois aux tensions. Et pourtant, ces schizophrènes obéissent à une logique qu'ils comprennent, ou du moins qu'ils vivent comme quelque chose de normal car c'est tout ce qu'ils connaissent et perçoivent du monde. Oui c'est assez proche finalement sans l'être non plus. Vu l'image qu'on les gens de la schizophrénie, je préfère ne pas l'être et être asperger, même si on ne choisit pas ce que nous sommes bien sûr. Citation :
J'aime bien ce genre d'humour "nul" justement. Citation :
En fait c'est possible. Si quelqu'un me lit et sent une familiarité avec ce que je dis, ma façon de le dire, ma façon d'interagir, il y a des chances qu'ils se sentent sinon bien, au moins dans une sorte de sécurité que l'aspect familier peut apporter. Alors que les autres vont plutôt s'écarter en se disant "oui d'accord, mais c'est bizarre quand même" puisque cela leur sera étranger donc étrange. J'a une concentration d'aspergers autour de moi assez impressionnante surtout quand on sait que je fuis les groupes ou lieu où il y a des aspergers en général. Le fait de suivre une chaîne d'asperger comme ça est assez nouveau par exemple pour moi. Donc oui c'est possible que certains se reconnaissent parce qu'ils sont aussi aspergers.
Contribution le : 28/02/2020 12:16
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Riwanon | 2 #45 |
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Je viens d'arriver
Inscrit: 12/04/2015 16:14
Post(s): 46
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@Avaruus
Citation : Ah oui en effet, ça doit paraître étrange aux interlocuteurs qui ne te connaissent pas bien. Mais ça n'arrive que si tu invites des gens chez toi, ou tu as aussi eu ce comportement à l'extérieur ? Je suis la copine en question et je viens te répondre pour te donner des informations un peu plus précises que celles de Vassili, puisqu'il n'a pas de vision extérieur de la situation. Déjà, ça arrive dans n'importe quelle situation (chez lui ou dehors) où on se retrouve avec une ou plusieurs autres personnes. Perso je m'en rends compte parce que ça me gêne beaucoup* : concrètement, il s'adresse à une personne tout en me regardant moi. Dans ces moments-là j'ai plein d'idées qui me passent par la tête du genre : "Mais regarde-la, elle va croire que tu n'en as rien à faire d'elle et va mal le prendre". Ou pire : "Si tu lui parles en me regardant moi, la personne va finir par se dire qu'en fait tu me parles à moi et se sentir exclue"... et c'est donc déjà arrivé que la personne s'en aille en pensant qu'il n'en avait rien à faire d'elle et qu'il voulait juste parler avec moi. Ou à table : il parle à une personne, mais en me regardant, alors la personne finit par se lever pour débarrasser ou faire autre chose puisqu'elle croit qu'il s'adresse à moi. Et du coup, si on est débout, ça m'arrive de m'éloigner un peu en faisant style que je vais faire autre chose pour qu'il se remette à regarder la personne avec qui il parle. Je le vois qui continue un peu à me regarder et puis à une certaine distance il est obligé de me lâcher du regard et de regarder la personne en question (je ne fais ça que s'il est avec une personne qu'il connaît un minimum, sinon j'ai plutôt tendance à reprendre la conversation en regardant bien la personne pour que son regard à lui suive le mien et retourne vers elle). * Ça me gêne parce que je suis phobique sociale. Je le suis de moins en moins ces derniers mois, mais pendant des années c'était très fort et c'était donc compliqué émotionnellement pour moi d'attirer l'attention. Je le précise parce qu'on pourrait se dire "Mais on s'en fout de ce que les autres penses, tu te prends la tête". En théorie oui, en pratique on fait comme on peut. Bref, et j'ai trouvé ça fou quand j'ai compris que non, il ne remarquait pas qu'il me regardait moi en parlant aux autres. Et je ne pense pas qu'il le fasse seulement avec moi, mais avec toute personne "référente" au moment de la discussion. Si je suis là, je suis sa personne référente. Mais je me dis qu'il doit sûrement le faire avec son frère par exemple, s'il se trouve avec lui et une autre personne. C'est juste qu'il regarde la personne qu'il connait le mieux, peut-être parce que c'est la plus sécurisante.
Contribution le : 28/02/2020 19:35
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