La_Koukouille | 1 #21 |
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@Vassili44
J'ai un peu mieux relu ton premier texte. Déjà, moi je trouve qu'il y a pleins de signaux au vert. Tu semble entouré de personnes qui te soutiennent, tu es capable d'introspection, tu as déjà expérimenter des méthodes de soin, tu es dans une démarche et une volonté de changement. C'est déjà bien plus que ce qu'on voit chez beaucoup de phobiques. Tu parles d'expositions progressives. C'est intéressant, mais ce n'est qu'un outils dans une thérapie. Mais qu'en est-il de la restructuration cognitive? De l'analyse des schémas? Des méthodes de désensibilisation? J'ai l'impression que ce travail n'a été fait que partiellement. Si c'est une forme de thérapie qui te convient, ne vaudrait-il pas le coup de la reprendre? La durée des effets du soin n'est jamais infinie, et il est normal qu'il puisse y avoir des rechutes. Mais en principe, ce que tu as appris sur le travail que tu as fait auparavant sera rapidement réactivé. Ton voyage à vélo semble avoir été une super expérience. Mais d'un point de vue thérapeutique, j'y lis certaines limites, similaires à d'autres exemples que tu donnes. Je m'explique, dans une bonne exposition, il ne doit pas y avoir de choses rassurantes, d'objets contraphobiques. Pas la copine qui rassure, pas de pensées refuge, pas de SOS médecin. Sinon, c'est contreproductif, puisque tu associeras la diminution de l'angoisse à l'objet : la pensée, la copine, le médecin. Et non pas à la situation. Au contraire, il aurait été intéressant de poursuivre le trajet à vélo une fois le couvre feu dépassé*. De laissez monter, puis repartir, l'angoisse une fois chez toi sans appeler le médecin. Ce sont tes comportements, tes pensées, ton entourage rassurants qui ont rendus inefficaces tes expositions, qui restent néanmoins très courageuses. Je balance ça comme ça, et je ne te dis surtout pas d'aller demain balade sur une barque au milieu d'un fleuve. Mais si tu as envie de reprendre des exercices d'exposition, il faut qu'ils se fasse dans objet contraphobique, et d'une durée suffisante (généralement on dit une heure) pour que l'angoisse vienne, atteigne son plateau, puis diminue. On ne quitte une situation d'exposition qu'une fois que l'angoisse a diminuée. Donc si demain tu as envie d'aller chez le médecin à vélo, fais le. Mais avant, note tes pensées et tes croyances sur un papier. Puis sort, et laisse la panique arriver. Essaie, toutes les minutes ou toutes les deux minutes de t'arrêter, et de noter ton état de panique sur une échelle de 1 à 100. Accepte là, et laisse la s’apaiser.. Quand elle retombe en dessous de 40%, tu rentres chez toi, pas avant. Et cela, sans tes refuges en imagerie mentale ou l'appel a ta copine. Si cet exercice te convient, il faudra ensuite le répéter. Quand il n'y aura plus de panique, tu passeras a une situation plus difficile. Et si tu ne t'en sens pas capable, alors chercher des situations plus simples. Mais j'insiste, même si tes écrits et les échanges ici te font du bien, rien ne remplacera un bon thérapeute. --------- *il y a l'exercice de la fleche descendante qui peut être interessant. Dans l'exemple du vélo après le couvre feu, tu peux essayer de te dire "ok, c'est quoi le pire qu'il puisse m'arriver?", et te reposer la question à chaque réponse. "ok, c'est quoi le pire qu'il puisse m'arriver?" : que je me fasse controler "ok, c'est quoi le pire qu'il puisse m'arriver si je me fais controler?" : avoir une amende "ok, c'est quoi le pire qu'il puisse m'arriver si j'ai une amende?" etc, etc. Souvent, au bout d'un moment, on tombe soit sur l'idée qu'il ne va rien arriver de dramatique, soit une idée qui, si elle est formulée, sera perçu comme irrationnelle "ok, c'est quoi le pire qu'il puisse m'arriver si j'ai une amende?" : je ne vais pas pouvoir payer l'EDF, ils vont me couper l’électricité, je ne vais pas pouvoir rester dans mon logement, je vais me retrouver à la rue et du coup perdre mon boulot et ma copine.
Contribution le : 12/03/2021 13:48
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Vassili44 | 0 #22 |
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@La_Koukouille,
Merci. Je me rends compte que je ne m'y prends pas forcément de la même manière et je l'avais souvent formulé comme un "il faudrait me mettre (endroit qui me fait le plus peur) et comme ça je guérirai sans doute" dans le sens où je n'aurais plus de refuge. Je sais que je ne le ferais pas mais bon, c'est juste que dans les faits je suis peu confronté directement à ce qui me fait vraiment peur. Durant mon voyage quand il m'est arrivé d'avoir peur, d'être coincé en quelque sorte, j'ai cherché à m'en éloigner et je m'accrochais à ce qui me rassurait. Même s'il m'est arrivé une fois de me stopper et de repartir quand je me sentais de nouveau bien. Une autre fois, en pleine nuit, je regarde où je suis sur mon téléphone pour des questions pratiques (je préparais par où j'allais passer le lendemain) et puis je me rends compte que je suis au milieu de nulle part (enfin, que le village le plus proche n'est pas très proche et qu'il n'y a pas grand chose autour de moi). Donc l'angoisse monte, pas autant que j'aurais pu le croire, puis se calme assez rapidement. Mais je n'étais pas dans une situation très redoutée non plus. C'est vrai que ce genre de situation est assez rare. Le fait que je ne suive pas plus de séance est un problème financier. Les séances à tarif réduit sont à 60 €, c'est une grosse somme pour moi. Citation : Donc si demain tu as envie d'aller chez le médecin à vélo, fais le. Mais avant, note tes pensées et tes croyances sur un papier. Puis sort, et laisse la panique arriver. Essaie, toutes les minutes ou toutes les deux minutes de t'arrêter, et de noter ton état de panique sur une échelle de 1 à 100. Accepte là, et laisse la s’apaiser.. Quand elle retombe en dessous de 40%, tu rentres chez toi, pas avant. Et cela, sans tes refuges en imagerie mentale ou l'appel a ta copine. C'est un trajet que je connais bien donc il y a de grandes chances pour que ça se passe même plutôt bien. Même si j'ai de l'appréhension. Je ne sais pas si je peux faire sans imagerie mentale car je me fais souvent des scénarios rassurants. Quand je suis allé déposer mon vélo, dernièrement, pour le réparer, je me suis retrouvé dehors, à pied, loin de chez moi et j'ai commencé à paniquer. Je devais penser à la pièce pour le bus au cas où, même si je ne me sentais pas de le prendre vu que je préférais en plus affronter. Mais je me disais que je pouvais entrer dans un magasin si besoin, puis que ça n'allait pas m'aider puisqu'ils ne pourraient rien faire. Tout semblait s'écrouler et pourtant ça s'est calmé. Du coup, je me suis accroché au fait que ça se calme. Même si après les pensées sont revenues, qu'il n'y avait plus de magasins ni rien, mais je me suis dit que j'allais pouvoir faire baisser l'angoisse si jamais. Citation : Mais qu'en est-il de la restructuration cognitive? De l'analyse des schémas? Des méthodes de désensibilisation? J'ai l'impression que ce travail n'a été fait que partiellement. Si c'est une forme de thérapie qui te convient, ne vaudrait-il pas le coup de la reprendre? Ici, ce sont de voir quelles sont les pensées qui viennent ? Les peurs redoutées ? Les comportements adoptés ? Ce qui rassure, ce qui fait peur ? Je n'ai pas beaucoup abordé ces points car je n'ai pas fait beaucoup de séances. Aussi, au bout d'un moment je n'avais plus vraiment, à proximité, de situations qui me faisaient peur : il m'aurait fallu un grand pont, du brouillard, un avion, une très grande plage, aller sur la côte etc. Je n'avais pas de voiture, là j'en ai c'est sûr que je pourrais faire certaines choses, mais c'est pas toujours simple de se dire qu'on va aller dans de beaux endroits pour travailler ça au lieu d'en profiter. Surtout si l'on est accompagné. J'avais pensé à la réalité virtuelle parce que j'ai peur comme en vrai (enfin j'ai très peur) quand je vois ici une vidéo avec un avion, quelqu'un qui saute en parachute... donc je suppose qu'avec des lunettes ce serait bien pire. Mais je souffre aussi de cinétose (sinon ne serait pas marrant ^^). Je ne peux plus jouer aux jeux vidéo à cause de ça (ce n'est pas plus mal de toute façon).
Contribution le : 12/03/2021 15:30
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La_Koukouille | 0 #23 |
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@Vassili44
La réalité virtuelle, disons que ça permet de travailler des expositions au cabinet en présence du thérapeute. Mais à part ça, c'est un peu gadget. On peut travailler in vivo, en imagerie mentale, avec des images ou des vidéos, les choix sont multiples et je trouve suffisant. Pour le coût, je comprend. Si ce n'est pas possible, voir peut être avec un médecin généraliste ou un psychiatre qui pratique la TCC. Tu auras un remboursement pour tout ou partie. Peut être les CMP, les centres médicaux psychologiques, mais je suis pas certain qu'on y trouve facilement un praticien. Tu habites ou? On peut essayer de regarder ensemble ce qu'il y a dans ton coin. Pour le travail de restructuration cognitive, l'idée est d'identifier les pensées et émotions associées au stimulus et qui déclenche le comportement problème. On peut par exemple utiliser l'exercice des colonnes de Beck ou des cercles vicieux de Cungi, qui se pratiquent assez bien seul. Ou d'autres modèles plus complet d'analyse fonctionnelle qui se feront avec le thérapeute. L'idée, c'est identifier dans ces pensées automatiques, celles qui te viennent à l'esprit en situation d'agoraphobie, ainsi que celles qui te viennent lorsque tu anticipes cette situation. On remonte ensuite ta logique de pensée, puis tes schémas profonds. La dedans, il y a quelque chose qui dysfonctionne, qui n'est pas réaliste. Qui peut être associé à des biais cognitifs. Le but d'une restructuration, c'est d'amener à modifier ces pensées dysfonctionnelles. Pas de les faire disparaitre, mais de les rendre plus souples, moins extrêmes. Bien sur, toujours parce qu'on part de cette théorie stimulus-pensées/émotion-comportement. Du coup, si pas de pensées dysfonctionnelle, pas de comportement problème. Dans l'agoraphobie, avec ou sans trouble panique, le modèle cognitif n'est pas a négliger. Par exemple, les sujets ont souvent une forme de catastrophisme dans l'interprétation de leurs sensations corporelles, ce qui peut induire l'attaque de panique. Il peut aussi y avoir un déficit dans le processus attentionnel, avec une hypervigilance des détails dans son environnement pouvant être interprété comme un danger. Je dis ça parce qu'à te lire, tu sembles avoir assez bien accès à tes cognitions, et ça en fait un bon matériel de travail. Pour la question des expositions, tu le verbalises bien : tu as vécu des situations ou tu as laissé venir l'angoisse, tu as constaté qu'il y avait un plateau, et tu as constaté que tu finissais par te calmer. C'est ce type d'exercice qu'il faut répéter. Il ne faut jamais l'éviter. On dit qu'on s'expose à la situation phobogène, mais en fait en réalité, on s'expose à son angoisse. Une expo sans angoisse, c'est une expo foirée.
Contribution le : 12/03/2021 16:09
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Swe_33 | 0 #24 |
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@Vassili44
Ne t'en veux pas de prendre le temps d'expliquer tout cela car c'est très intéressant, en particulier pour ceux qui sont étrangers à ces angoisses. Juste une question par curiosité: c'est ps possible de t'aménager une voiture e mode "refuge" ? Genre une camionnette dans laquelle il y aurait lit, réchaud, bouffe lyophilisé, et autre bricole pour vivre un peu tranquillement ? Un coin un peu cosy qui plus est. Cela ne te permettrait pas de bouger où tu veux ?
Contribution le : 12/03/2021 16:25
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Vassili44 | 0 #25 |
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@La_Koukouille,
Beaucoup de termes que je ne connais pas. Je vis près de Rennes donc pas dans un trou paumé. J'aimerais bien faire des exercices oui. En fait, quand je repense à l'origine de mon agoraphobie je vois une image. J'en parle car elle symbolise plein d'épisodes qui ont suivi par la suite par l'émotion, non par le fait. Je vais m'expliquer. Un jour, j'étais en vacances en famille (enfin je crois). Je ne sais plus où était le reste de ma famille, mais ma mère était dans l'appartement avec moi. Je m'amusais sur le canapé à me mettre à l'envers, donc la tête sur les coussins où l'on s'assoie et j'essayais de me balancer avec les pieds en l'air. Je restais comme ça. Je redescendais. Puis, à un moment donné, le sol et le plafond se sont si bien confondus que je n'arrivais plus à les différencier. Je n'arrivais donc plus à choisir la direction à prendre, à revenir dans la position initiale. Je ne sais même pas si j'en ai parlé à ma thérapeute... Pour moi, je reste persuadé que ma peur agoraphobique découle de ça. Parce que c'est épisode a marqué le début de choses que je ne pouvais plus faire - ce qui ne veut pas dire que je n'avais rien avant, je crois que j'avais déjà une claustrophobie. De là, je ne pouvais plus - ou sinon avec appréhension - me retrouver avec la tête à l'envers. Pour finir l'histoire, ma mère est venue me sauver. Donc il y a ici l'idée de l'aide extérieure. Je reste persuadé que c'est l'origine parce que mes plus grandes peurs d'agoraphobie ne prennent que trop bien la forme de cette peur : plus la terre et le ciel se confonde et plus j'ai peur ; ma peur se manifeste par une incapacité de retour au niveau de mes sens et que je me perde sans pouvoir m'en sortir sans aide. Donc on a bien la confusion entre ciel et terre, le non retour - comme la peur de m'envoler, c'est toujours le terme qui venait et j'ai eu cette peur-là avant l'agoraphobie, la peur de me retrouver en parachute et de monter sans pouvoir descendre (alors que généralement on a la peur plutôt inverse, enfin de s'écraser alors que moi le sol qui se rapproche me rassure dans les vidéos). Il y a aussi la peur de ne pas avoir de l'aide. Ce jour-là, je pense qu'il y a eu une rupture et que mes sens, dans mon esprit, m'ont trahi. Donc je suis en hyper contrôle en essayant et tout ce qui nuit à mes sens me fait peur en gros. Plus tard, je ne pouvais pas dormir sous un mur penché (un toit) parce que en me réveillant j'allais chercher un point refuge -> point de repère plat et auquel je m'attends -> pas le trouver et paniquer. Encore plus tard, ça a empiré. Je n'aime pas le noir complet généralement (aujourd'hui ça va mieux) à cause de ça. J'ouvre les yeux la nuit, je ne sais pas où je suis -> je panique. Donc pour éviter ça je dois me dire avant de dormir, quand je ne suis pas chez moi "je suis ici, chez telle personne," pour que cela crée un rappel quand j'ouvrirais les yeux pendant la nuit. Ca m'arrive encore, mais la panique du réveil est moins important qu'elle ne l'a été. Pendant une période, chaque nuit ou presque, le même scénario se répétait : j'étais dans ma chambre (enfin chez mes parents, je ne considérais pas trop cette chambre comme ma chambre) -> j'ouvrais les yeux au milieu de la nuit (ça pouvait être le matin, c'était au milieu de MA nuit vu que je travaillais de nuit) -> je ne visualisais pas de point de repère -> je paniquais beaucoup, je me dressais sur mon lit et je bondissais de mon lit pour aller au pied du lit puis me mettait à ramper à la recherche d'un repère. On m'aurait filmé ça aurait été... surprenant ! Et je pense que tout ça est lié. Je ne sais pas si plus tard une émotion n'est pas venue se fixer à cette peur première car, quand je pense à ma plus grande peur agoraphobique je suis simplement très triste. Une grande et profonde tristesse m'envahi et me vient cette impression d'être si seul. Je le formule ainsi, par la solitude et je répète souvent cette phrase (vraie qui plus est) que je vis dans un monde où je pourrais mourir sans que cela change la vie de qui que ce soit et que la Terre entière ne s'en apercevrais pas. Cette émotion de solitude me vient surtout en voyage et est accompagné de larmes (alors que je ne pleure quasi jamais sinon). Mais ce sont des larmes de tristesses et de soulagement. Tout ceci est étrange ! Mais c'est sans doute lié à une sorte de déracinement. Le fait que je ne vive pas du tout le genre de vie que j'aimerais vivre. Dans le sens où j'aurais voulu être entouré de gens, avec la famille, une sorte de village je sais pas où j'aurais pu vivre au milieu des personnes sans entrer en interaction sociale (car trop fatigante), bref, à mille lieu du monde de vie que l'on a la plupart aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, c'est quelque chose qui revient et c'est greffé à cette peur. Je ne pense pas que ce soit central du tout. Ce que j'ai décris ici est récurrent. Ce n'est pas une sensation ressentie une fois, c'est ce qui se passe tout le temps. La peur n'a pas évolué dans les représentations qui y sont associées. ------- Concernant les expos, oui, pour moi quand j'ai bien peur je me dis "ok, là on bosse" mais c'est vrai qu'avant cette crise qui a tout changé, j'avais pas vraiment de peur dans ma vie à part les peurs sociales vu que je suis phobique social aussi (et d'autres peurs encore). J'avais oublié de répondre à une question indirecte que je m'étais posée pourtant. Ce qui se passerait dans le pire des cas. En fait, ce serait, si j'étais dans un lieu sans pouvoir me réfugier, un malaise. Du coup, j'imaginais une boucle : je perds connaissance -> je me réveille -> j'ai peur -> je reperds connaissance -> je me réveille -> j'ai peur -> je reperds connaissance etc. ------- @Swe_33, En fait oui ce serait possible. Mais dans l'absolu, je ne suis pas sûr que ça me permettrait de voyager beaucoup plus en admettant que je puis mener à bien ce projet. Ici, le refuge prend un sens trop littéral vis-à-vis de ce qu'est un refuge pour moi, même si c'est vrai que mes "refuges" ressemblent beaucoup à l'idée qu'on se fait des refuges. Pour ma copine, un humain est un refuge (mais peut aussi être l'anti-refuge d'ailleurs) alors que ça ne ressemble pas forcément à l'idée qu'on se fait d'un refuge. J'avais aussi parlé de demi-refuge, en plus de l'inconstance des lieux refuges qui peuvent évoluer. Mais vu que ça n'évolue pas beaucoup, je ne vais pas en parler ici. Donc la voiture est plus un demi-refuge dans le sens où ça va m'aider à me rassurer, mais que ça ne suffira pas à elle seule à le faire. Une camionnette ce sera un peu la même chose. La voiture (ou la camionnette) peut m'aider de façon pratique à rejoindre à point refuge plus rapidement. C'est pourquoi j'ai moins peur en voiture qu'à vélo et plus peur qu'à pied qu'à vélo. C'est selon la rapidité avec laquelle je peux rejoindre un lieu refuge sans compter que la présence de l'objet va plus m'ancrer au sol et me rassurer. Si on compte en temps : mettre 10 minutes avant de rejoindre un point refuge en voiture ou à vélo c'est à peu près la même. Après c'est sûr que la voiture me ramènera plus vite chez moi qu'à vélo, c'est indéniable, donc la camionnette peut aussi me rassurer. C'est aussi que mon idée de voyage est plus un voyage que je fais à vélo et que je me sens plus libre ainsi. Avec une camionnette je pourrais faire plus de choses, tout en étant limité, c'est sûr, mais il y aura des contraintes également et je serais moins exposé qu'à vélo. Donc il y a du pour et du contre. Le fait que je ne puisse pas me payer une camionnette et qu'en plus je préfère le vélo a réglé la question. Mais un jour peut-être que je pourrais voyager de cette façon-là, ça serait sympa aussi.
Contribution le : 12/03/2021 16:50
Edité par Vassili44 sur 13/3/2021 14:37:26
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La_Koukouille | 1 #26 |
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@Vassili44 tu sembles bien identifier ce qui est à l'origine du trouble, dans ton enfance.
Il y a un truc aussi, c'est que tu interprètes des sensations physiques et émotionnelles comme les prémices d'une attaque de panique. Tu as associé les deux. Du coup, quand tu commences à les ressentir (je sais pas, peut être une sensation d'étouffement, le cœur qui s’accélère, des sueurs, ou autre), tu as des pensées anticipatrices d'une crise, d'un malaise, d'une attaque de panique, qui va arriver. Du coup, ça renforce les symptômes, comme un cercle vicieux. C'est probablement à ce moment là, tu as une conduite d'évitement : tu quittes le lieu, tu appelles ta copine, ou le médecin, tu imagines ton refuge, etc. Cette conduite d'évitement te soulage. Or, toute chose qui soulage est assimilé par le cerveau comme une récompense (ce qu'on appelle un renforçateur négatif). Et une récompense augmente la probabilité de renouveler le comportement qui en est à l'origine. Ici l'évitement. Et c'est pour cela que tu en as autant, et que ça se dégrade. Bref, la dedans, il y a aussi l'idée de dés-associer l'idée d'avoir une attaque de panique aux sensations désagréables, mais surmontable, liées à la peur ou à l'anxiété, ou simplement aux sensations physiques qui s'y apparentent. Histoire que le cerveau comprenne que cette tachycardie, ok elle n'est pas agréable, mais elle n'est pas grave. Elle n'est annonciatrice de rien du tout. Je sais pas si je suis bien clair, c'est pas facile d’expliquer comme ça. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y à aussi des exercices, différents de l'expo in vivo aux situations phobogènes, qui eux visent à s'exposer aux sensations désagréables à l'origine de ta panique. Sans qu'il n'y ai panique. Par exemple, et ce ne sont que des exemples sortis de la tête d'un mec qui ne te connait pas hein. Mais, tu dis que la perte de sens de l'orientation pourrait être l'origine. Sur une échelle de 1-10, quelle serait ton degrés de peur, d'anxiété, et la probabilité de faire une crise si : - Tu fais le poirier contre un mur - Tu rentre sous ta couette la tête la première - 30 secondes d'apnées dans ta baignoire - 30 secondes d'apnées à la mer/dans un lac - qu'on te fasse tourner sur une chaise, que tu te relève et que tu marches - un vol en parapente - un manège type grande roue - un manège à forte sensations
Contribution le : 14/03/2021 09:13
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La_Koukouille | 1 #27 |
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Si ça t'interesse, voici une liste de bouquins qu'on retrouve dans les recommandations de l'asso fr de TCC, liés à l'agoraphobie. Peut être serait-il interessant que tu te balades dans les résumés et les avis, et que tu en choisisses un.
Faire face aux paniques - Peyré F. Faire face à l’agoraphobie - Peyré F. Maîtrisez vos peurs. Vaincre la panique et l'agoraphobie. - EMERY JL Pas de panique - Gérard APFELDORFER Attaques de panique et agoraphobie - Servant D.
Contribution le : 14/03/2021 15:48
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Vassili44 | 0 #28 |
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@La_Koukouille,
Merci pour ton message, ça m'aide beaucoup. Je suis allé hier à pied à la boulangerie qui est à 2/3 kilomètres de chez moi et je suis allé sans les médicaments que je prenais pour me rassurer vu qu'ils ne me servaient de toute façon pas. Quand j'ai noté mes pensées avant de partir ça donnait ceci : - Peur d'être coincé et de ne pas trouver de refuges ; - Cela dit j'ai plutôt confiance que les sensations physiques baisseront si je me mets à avoir peur. Je partais donc avec pas mal de confiance malgré tout. J'étais la plupart du temps à moins de 40 % ( souvent entre 30 et 40 % ) où ça montait plus je m'éloignais de chez moi. J'y suis arrivé sans crises alors que je pensais en faire quand même. Une fois sur place je devais attendre que les clients avant moi soit servi et là j'ai eu la pensée "si je fais une crise maintenant c'est le pire moment" donc je suis monté à 50 % voire 60 mais ça n'a duré que 10 secondes même pas. Puis en sortait c'est retombé entre 10 et 20 % pour baisser à moins de 10 %. Il y a des moments où je n'étais clairement plus anxieux mais content d'être là, dehors, et j'en profitais. La marche à pied est plus difficile dans mes peurs car, comme je l'avais déjà dit, c'est plus dur de rejoindre un lieu sécurisant, c'est-à-dire chez moi. Mais j'avais déjà fait des exercices à vélo durant la semaine où j'allais suffisamment loin pour que je ne puisse pas rentrer comme ça si facilement et où je marchais à côté de mon vélo laissant venir à moi des sensations, sans doute normale mais qui peut parfois me rendre un peu anxieux si je suis déjà pas super bien de base. Et vu que ça allait je me suis dit que du coup ça irait sans doute aussi à pied sans en être sûr non plus. Les sensations quand je commence à faire une crise sont : - picotement dans les jambes -> jambes deviennent plus légères et j'ai la sensation de m'envoler (avant de comprendre que j'étais agoraphobie je pensais que j'avais la peur de m'envoler et quand je tapais "peur de m'envoler" dans Google je ne trouvais aucun témoignage dessus) ; - quand ces picotements et cette sensation de décoller apparaît je vais chercher à me retenir à quelque chose ou me protéger avec un toit quelque chose comme ça et la peur va faire que mon cœur va partir directement à battre très très fort comme la peur que j'ai quand je me réveille (réveillais) la nuit et que je ne reconnaissais plus où j'étais. C'est bien ces sensations-là que j'évite. Et je peux me faire des coups de flippe avec ça même chez moi. Si je fixe un peu le plafond et que tout d'un coup je n'arrive plus à dissocier chaque partie de la pièce et que je ne sais plus où je suis, là je n'ai pas la sensation de picotements, je passe directement à le cœur qui bondit dans ma poitrine et ma respiration qui fait un "ah" aspiré, comme quand on a peur d'un coup. Je sursaute quoi. Citation : C'est probablement à ce moment là, tu as une conduite d'évitement : tu quittes le lieu, tu appelles ta copine, ou le médecin, tu imagines ton refuge, etc. Cette conduite d'évitement te soulage. Or, toute chose qui soulage est assimilé par le cerveau comme une récompense (ce qu'on appelle un renforçateur négatif). Et une récompense augmente la probabilité de renouveler le comportement qui en est à l'origine. Ici l'évitement. Et c'est pour cela que tu en as autant, et que ça se dégrade. Ah ben oui clairement, j'ai à ce moment-là une technique d'évitement. Au début j'appelais ma copine, ce que je fais encore mais moins. Quand je voyage à vélo souvent je sais que ce ne sera pas utile dans le sens où elle ne pourra pas m'aider là où je suis donc j'essaie juste de rejoindre un village, des maisons quelque chose comme ça si jamais j'ai peur. Citation : Par exemple, et ce ne sont que des exemples sortis de la tête d'un mec qui ne te connait pas hein. Mais, tu dis que la perte de sens de l'orientation pourrait être l'origine. Sur une échelle de 1-10, quelle serait ton degrés de peur, d'anxiété, et la probabilité de faire une crise si : - Tu fais le poirier contre un mur -> 10 - Tu rentre sous ta couette la tête la première -> 0 je pense - 30 secondes d'apnées dans ta baignoire -> Si je fais l'exercice avec ma tête légèrement penchée en arrière, je pense monter à 5 ou 6. - 30 secondes d'apnées à la mer/dans un lac -> si je ne vois pas la surface (parce que le lac est trop trouble) ça peut montrer haut, je dirais 5 ou 6. - qu'on te fasse tourner sur une chaise, que tu te relève et que tu marches -> si c'est dans un lieu sécurisant, ça va, je peux être proche de 0, si c'est dans un grand espace, alors là je peux vite monter à 7 ou 8 je pense. - un vol en parapente -> 10 (je peux là même avoir des sensations de début de malaise rien qu'en y pensait). - un manège type grande roue -> ça j'aime bien je pense. - un manège à forte sensations -> C'est plus un manège dans lequel je suis coincé (attaché physiquement) et si en plus on peut avoir la tête à l'envers et si en plus ils maintiennent la position quelques secondes, alors là on est sur un bon gros 10. Il y a ceux qui battent tous les records dont le poirier au milieu d'un grands espaces. Mais là je parle vraiment de grands espaces où il n'y a rien autour de moi et encore pire si c'est plat. Je crois que là je meurs si ça m'arrive. J'ai déjà été mal plein de fois rien qu'en y pensant. J'ai encore le level au-dessus. Mais celui-ci je ne le dis jamais tellement il me fait peur. Citation : Si ça t'interesse, voici une liste de bouquins qu'on retrouve dans les recommandations de l'asso fr de TCC, liés à l'agoraphobie. Peut être serait-il interessant que tu te balades dans les résumés et les avis, et que tu en choisisses un. Merci. La psy m'avait conseillé celui-ci "Maîtrisez vos peurs. Vaincre la panique et l'agoraphobie. - EMERY JL" que j'ai depuis pas mal de temps maintenant. Je ne l'ai pas lu entièrement, non pas qu'il n'est pas intéressant, mais parce que c'est un livre qui demande des mises en pratique et que je ne voyais pas comment faire pour suivre les exercices proposés vu qu'à ce moment-là je n'avais pas de voiture ni rien. C'est vrai que ce n'est pas facile non plus de me confronter à mes peurs qui peuvent être donc l'avion, le brouillard, les grands espaces (il faut beaucoup rouler pour en trouver autour de chez moi), parachute, parapente (choses comme ça), manège (bon là j'avais pas totalement conscience d'avoir cette peur-là), pont (il y a bien le pont de St Nazaire mais je me disais que si je faisais une crise dessus je pouvais provoquer un accident de la route), la montagne etc.
Contribution le : 14/03/2021 19:11
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Vassili44 | 0 #29 |
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Voilà,
Je ne peux pas dire que je n'ai pas avancé sur le sujet. Mais je ne suis pas plus libre que je l'étais au moment d'écrire ce sujet, peut-être même moins. Je ne sais pas quoi faire.
Contribution le : 23/08/2022 15:49
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Baba-Yaga | 0 #30 |
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Je poste trop
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@Vassili44
Tu as déjà songé à l'EMDR ?
Contribution le : 24/08/2022 10:44
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M'en fous, j'ai gagné ! |
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Vassili44 | 0 #31 |
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@Baba-Yaga,
Oui faudrait que j'essaie, mais mes traumas sont assez vieux..
Contribution le : 24/08/2022 13:33
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NeZeiQei | 0 #32 |
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Contribution le : 28/08/2022 21:00
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Wiliwilliam | 2 #33 |
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La loi c'est moi
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Citation :
Bonjour, si tu veux commenter le forum sans lire les autres, je te suggère de créer un blog.
Contribution le : 28/08/2022 22:29
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>> Récompenses si tu passes en article << |
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Vassili44 | 1 #34 |
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Citation :
Je ne comprends pas bien pourquoi tu dis que c'est la peur de la foule alors que ce n'est pas ça du tout. Je suis agoraphobe depuis pas mal d'année et je n'ai peur de la foule que depuis peu de temps. D'ailleurs dire qu'on a peur de la foule dans l'agoraphobie c'est comme dire qu'on a peur des ascenseurs dans la claustrophobie, c'est un raccourci. Ce n'est bien sûr pas la foule qui fait peur, pas plus que l'ascenseur, mais le fait d'être coincé et de ne pas pouvoir s'échapper. Cette distinction entre peur d'un objet, d'une situation et des sensations que ça provoque fait partie du processus de guérison puisque lors des expositions, je ne cherche pas spécifiquement un lieu (même si ça pourra être le cas bien sûr), mais plus des sensations que je ressens et qui me font peur. C'est d'ailleurs pour ça que quand j'ai eu une attaque de panique le long d'un halage en étant coincé par l'eau et par un grillage à ma droite, j'avais ensuite peur dans l'ascenseur, sur la rocade, dans un bus, dans le métro... parce que je retrouvais cette sensation d'être coincé même si, à première vue, entre un ascenseur et un chemin de halage, ça n'a pas grand chose à voir.
Contribution le : 28/08/2022 23:21
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-JoJo- | 0 #35 |
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Salut,
J'ai connu l'agoraphobie pendant quelques semaines durant une crise de sevrage aux benzos (style Xanax). Oui, c'est un des symptômes courant quand on arrête de prendre un benzo trop abrutement. Heuresement, c'est passé au bout de quelques semaines mais ça a été les plus durs semaines de ma vie donc je comprends ta souffrance. As-tu essayé de te faire diagnostiquer pour trouble d'anxiété généralisé et éssayer un anti-depresseur comme Paroxetine?
Contribution le : 29/08/2022 04:05
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Vassili44 | 0 #36 |
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@-JoJo-,
Salut, je n'ai pas essayé de me faire diagnostiquer pour le TAG même si un médecin m'avait dit que j'en souffrais il y a déjà longtemps. Je n'y avais pas prêté plus attention que ça à ce moment-là tellement ça me paraissait évident que j'étais anxieux. Je ne connaissais pas l'anxiété que je connais aujourd'hui qui peut être bien plus élevé que ce que je vivais à ce moment-là. La solution médicamenteuse apparait comme étant une solution quand le reste ne fonctionnerait pas. Bon, vu que je suis apparemment dans la même situation depuis tout ce temps, on peut se dire que ça ne fonctionne pas. Alors que même si rien semble avoir changé ou assez peu en surface, au fond, je ne suis plus le même du tout et sur bien des aspects. Pour parler de l'anxiété, j'ai compris par exemple qu'il constituait le socle de ma vie depuis très longtemps et que ce que je pensais comme faisait partie de ma personnalité ne l'était pas du tout. S'ajoute à ça d'autres complications notamment des traumas etc. Bref, je suis en train de revoir toute ma vie, notamment mon enfance. C'est pour ça que ça peut sembler échouer alors qu'en vérité je fais de très gros progrès, même s'ils ne se manifestent pas de façon extraordinaire dans ma vie. Au moment où j'ai écrit le message ici il y a quelques jours, je m'attaquais à un très gros morceau, pas forcément de la bonne manière d'ailleurs, ce qui m'a remis dans une situation de détresse. J'ai beau lire sur le sujet, j'ai beau en connaitre bien plus qu'avant, ça ne m'empêche pas de mal m'y prendre. Mais ces "erreurs" et ce qui peut sembler être des "rechutes" m'apprennent toujours quelque chose sur moi et sont sans doute ce qui m'est le plus précieux dans ma thérapie. Donc ceci explique pourquoi je ne songe pas prendre d'anti-dépresseur. Pour avoir vécu d'ailleurs une période de très fortes angoisses (déréalisation et tout ce qui va avec) calmées par les médicaments (un neuroleptique pour être précis) je pense que c'est pire qu'une longue période comme je le vis où l'on a pris le temps d'intégrer ce que l'on vit et d'en apprendre plus sur soi. L'inconnu est ce qu'il y a de plus terrifiant. Quand je dis "pire", je parle du potentiel traumatisant, bien sûr, c'est toujours pire de voir sa vie autant réduite pendant des années. Si tu ne l'as pas fait, je pense qu'il peut être vraiment important de savoir ce que tu as vécu dans le détails. Parce qu'il se peut que tu t'imagines des choses qui ne sont pas réalistes. Enfin, je dis ça, mais sans savoir si c'est une bonne idée te concernant. J'imagine bien qu'on n'a pas forcément envie de retourner dans ces aspects un peu morbides de notre vie. C'est juste ce que je me conseillerai si je pouvais revenir en arrière.
Contribution le : 29/08/2022 16:08
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-JoJo- | 0 #37 |
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@Vassili44
Ton anxiété n'est pas rationel et vient probablement d'un déséquilibre chimique dans ton cerveau (serotonine, dopamine, norepinephrine, and gamma-aminobutyric acid (GABA). Et donc rien à avoir avec ta personalité. Vois un psychiatre. D'où seuls les médicaments peuvent aider qui vont remettre en équilibre tout ça. C'est quelque chose dont tu ne peux régler tout seul, comme un diabète. Aucune honte. Le problème des anti-deprésseurs est que ça prend du temps à trouver celui qui te convienne. Non seulement un anti-dépresseur met un mois avant de faire de l'effet, mais tous les anti-dépresseurs n'agisse pas de la même manière sur chaque personne. Il faut être patient. Mais qu'est que tu as à perdre? En attendant, pour un effet immédiat, tu as toujours les benzodiazépines type Xanax, Valium... qui directement te donneront un effet de bien-être. Cependant, à éviter de les prendre quotidiennement si tu ne veux pas souffrir de dépendance physique avec crise de sevrage comme moi. Une question, quand tu bois de l'alcool, est-ce que ça te calme/guérit temporairement de ton anxiété? Benzodiazépines et alcohol agissent tous les deux sur le GABA dans ton sysème nerveux. Il y a aussi la piste du TDA (trouble de déficit de l'attention), qui est un manque de dopamine dans le cerveau, qui est aussi souvent la cause donc des anxiétés, dépression, insomnie et addiction.
Contribution le : 30/08/2022 07:33
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Vassili44 | 0 #38 |
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@-JoJo-,
Merci pour la recommandation d'anti-dépresseur. C'est vrai que je suis réticent à la prise de médicament pour plusieurs raisons. C'est sans doute assez complexe. Je pense que je dois avoir des bénéfices secondaires à mon mal-être car derrière ça j'ai l'impression qu'il n'y a plus rien. Sans compter que ma passion de la psychologie et de l'écriture est nourrie par l'étude que je fais de mon propre cas. Ca peut être un frein. Je vois mon médecin bientôt, je lui en parlerai. Je prends un axio à l'occasion, mais c'est très rare.
Contribution le : 30/08/2022 17:55
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-JoJo- | 0 #39 |
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Citation :
Quand je te lis, tu as l'air d'être au bout du trou. Qu'as tu à perdre. Vois tout de suite un médecin, enfin un psychatre, pas ton médecin du village, et parle lui de tout ce que tu viens de nous dire. Il saura quoi te donner, mais je pense que là, il faut vraiment que tu te fasses médicamenter, et si tu as les moyens aussi suivre une thérapie avec un psychologue.
Contribution le : 31/08/2022 03:15
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Vassili44 | 1 #40 |
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Je vis des moments difficiles, je ne le cache pas, mais aussi de beaux moments. Depuis le message envoyé ici, où j'étais au plus mal, j'ai été 20 fois heureux. Les hauts sont très hauts et les bas parfois très bas selon ce que je traverse. Je suis une TCC (quasi tout seul) et une thérapie. Je traverse donc des épisodes douloureux liés à mon enfance, c'est la partie difficile, mais aussi des moments magiques parce que j'ai enfin l'impression de recoller les morceaux entre le gamin que j'ai été et l'homme que je voudrais devenir et que je suis en train de devenir. Ce dialogue se passe par la souffrance. Je ne perçois pas la souffrance psychologique comme une mauvaise chose, mais plutôt comme une opportunité de changer. Bien sûr, il m'a fallu plus e 20 ans pour le comprendre. J'ai passé ma vie à rejeter cette partie de moi qui avait pourtant des choses à me dire, mais que je ne voulais pas entendre. Aujourd'hui, un dialogue est en train de se créer. Je ne veux pas le compromettre par la prise d'un médicament. Mais ce n'est pas la seule raison. Lors des expositions, je ressens des choses, ce sont d'ailleurs ces sensations et ressentis que j'explore et c'est ce que je recherche à vivre à travers mes expositions. Je parle d'exposition car c'est ce que je fais en TCC, mais en vérité, je m'expose à plus que ça dans ma vie. Tout ce que je ressens de désagréable, je prends le temps de l'observer et de lui laisser sa place, tout comme ce que je ressens d'agréable d'ailleurs. Imaginons que je prenne un anxio lors d'une exposition, comment je peux ressentir des sensations et donc travailler dessus si je les ai tues ? Je pense qu'il en va de même pour les anti-dépresseurs. Si je progresse avec les médicaments, ça pourrait me donner l'impression que c'est grâce à eux que j'ai pu y arriver. C'est ce que j'ai lu comme conseil d'ailleurs dans un livre que je lis et que je suis. Rien n'indique également que ce que je fais ne fonctionne pas. Le fait que je souffre face à une peur n'est pas signe que ça ne fonctionne pas, je vois plus ça comme le signe que je fais face à une peur difficile et que ma souffrance est l'indicateur de cette peur profonde, que je touche juste. Ca ne veut pas dire que je dois aller douiller pour rien, là j'avais été trop fort dans la démarche, c'est pour ça que c'était trop dur. Je vois des situations où j'allais mal, j'avais des ressentis désagréables que j'ai pu traiter par l'exposition. Comment j'aurais fait si je ne les avais pas ressentis ? Je pense aussi qu'une partie de mon comportement actuel est lié à un héritage, notamment de mon père en ce qui concerne la colère, l'impulsivité et d'autres choses dans le genre. Je crois qu'une partie de tout ça est comportemental. J'ai sans doute besoin de me prouver que je peux dépasser ce que lui n'a pas réussi à dépasser. Je pense vraiment que c'est possible d'ailleurs. Rien ne prouve le contraire, rien ne prouve que la piste médicamenteuse est la seule qui peut fonctionner chez moi. J'ai eu de longues périodes de mieux-être où j'avais lâché les médicaments. Je pense donc que c'est encore possible. Mais je garde néanmoins la piste des anti-dépresseurs, si jamais tout ce que j'aurais pu essayer ne fonctionnerait pas, tout comme je m'autorise à prendre un anxio quand je ne peux plus faire face à ce qui m'arrive.
Contribution le : 31/08/2022 21:03
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