Féminisme, tout reste à faire (doc arte)

@alvein a écrit:

Citation :

Parce qu'il n'y a pas d'homme dans ce secteur.

Je t'invite à brandir la pancarte "nous voulons plus d'assistants paternels ♂" à la prochaine manif féministe comme ca, les autres pauvres femmes qui doivent s'occuper des enfants peuvent changer de carrière et devenir CEO :D

@-Flo- a écrit:


C'était ma dernière intervention dans ce topic, et ma dernière interaction avec toi. La coupe est pleine.

vivaberthaga a écrit:Il est toujours possible de converser avec des gens dont les opinions sont issues d'une vraie volonté de réflexion identiques à soi-même. Ignorons les radotages s'apparentant plus que souvent à du prosélytisme digne de l'opus dei ceux qui nous remettent en question et veulent confronter les idées.

Si j'avais lu "Féminicène" avant de co-écrire "Le Monde Sans Fin", ce dernier aurait évoqué une autre conséquence majeure des kWh, malheureusement absente de notre ouvrage : l'émancipation des femmes.

De quoi ! Si les femmes ont vu leurs conditions s'améliorer un peu partout dans le monde depuis 2 siècles, et singulièrement en Occident, c'est avant tout parce qu'elles l'ont réclamé et obtenu, non ?

Ce que soutient l'autrice de ce livre très intéressant, c'est que des causes bien matérielles (qui ont de fait précédé les mouvements revendicatifs) ont été indispensables à l'évolution passée, derrière lesquelles on va trouver des kWh en embuscade partout.

Il y a d'abord la baisse de la mortalité infantile, qui limite le nombre de grossesses, pendant lesquelles les femmes sont encore plus physiquement en situation d'infériorité par rapport aux hommes.

Cette baisse a été permise par la hausse de la production alimentaire, elle-même fruit de l'industrialisation naissante (colliers de trait, charrues, charrettes ont pu être produits en grande quantité), par l'amélioration de la prophylaxie (les réseaux d'eau potable et les égouts demandent des pompes et des tuyaux industriels), et par la vaccination, les antibiotiques puis la contraception hormonale (or la recherche médicale et la production de vaccins et médicaments vont avec une société productive sur ses besoins élémentaires).

Vient ensuite la facilitation "mécanique" des tâches domestiques (machines à laver, réfrigérateurs et conserves, cuisinières à gaz, couches jetables...), où là aussi l'énergie est indispensable.

Enfin il y a la tertiarisation de l'emploi, qui supprime tout avantage lié à la force physique pour l'essentiel des activités salariées désormais (ce qui est vrai même pour nombre d'emplois industriels, car le ou la pilote d'une ligne de production composée de machines à commande numérique n'a pas vraiment d'avantage lié à la taille de ses biceps).

Or, cette tertiarisation est la conséquence de l'abondance énergétique (ca c'est largement expliqué dans Le Monde sans Fin).

Puisque l'émancipation des femmes été largement permise par l'Anthropocène (d'où le titre du livre), elle est en danger dans un monde en contraction énergétique et de ressources, conclut Vera Nikolski.

Etre féministe aujourd'hui, c'est alors oeuvrer avant tout pour maintenir autant que possible les conditions matérielles de l'émancipation malgré les contraintes physiques à venir.

Et, pour cela, il est moins structurant de "protester" publiquement que de se mettre au centre du dispositif matériel lui-même, plaide l'autrice, qui exorte en conséquence les femmes et les filles à devenir ingénieures du nucléaire, médecins, ou encore industrielles et agronomes.

Que l'on adhère ou pas à la conclusion, cet ouvrage très documenté place la "libération des femmes" dans le temps long et les flux physiques, et, par les analyses qu'il propose et les questions qu'il pose, est une lecture à recommander, évidemment !

@alvein a écrit:
Et faut vraiment que tu arrêtes de déformer mes propos.