Invité | 0 #21 |
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FantômeInvité
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Alors là, je regrette, Didier Super est un punk. Du moins, pour moi, c'est un punk poète!
Contribution le : 25/09/2005 14:59
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ImploWam | 0 #22 |
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Je suis accro
Inscrit: 04/08/2005 20:52
Post(s): 514
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Je ne sais pas si Super Dup, euh, Didier est punk ou pas, mais le topic (bien mal parti d'ailleurs) part en sucette...
Le super volcan de Yellowstone Tu es poussière et tu retourneras à la poussière Cette célèbre phrase extraite du livre de la Genèse confond à bon escient cendre (efer) et poussière (afar). La cendre évoque les résidus d'une combustion totale mais également les restes calcinés d'un corps. La poussière exprime un résidu, un ensemble de particules sans importance, leur comparaison exprimant la précarité de notre existence. Cette expression biblique s'applique très bien à notre sujet. Dans les années 1990, les paléontologues et les géologues ont découvert qu'il existe encore sur Terre un "super volcan" en sommeil de la dimension de ceux qui ont conduit à plusieurs extinctions massives... Cette découverte donna des sueurs froides à bien des scientifiques. En 1999, dans l'émission Horizon, la BBC diffusa un documentaire sur les super volcans du réalisateur anglais Marc Hedgecoe. L'émission sera diffusée dans le monde entier dans les cinq ans qui suivirent. Dans son film il posait la question de savoir si le fameux parc naturel de Yellowstone aux Etats-Unis n'était pas en réalité un super volcan en sommeil similaire à ceux qui conduisirent à plusieurs extinctions massives ? Ses conclusions furent sans appel : le Yellowstone devrait bientôt exploser, conduisant à... l'extinction de l'Homme. Le documentaire était tellement convainquant que plus d'un chercheur ont redouté l'impact de cette histoire et l'ont jugée irréaliste sans même étudié le sujet. Mais les faits parlent d'eux-mêmes et donnent en grande partie raison à Hedgecoe. En 2005, la BBC romança ce documentaire (Supervolcano), mais cette fois-ci le supervolcan explosa, le rendant plus réaliste encore... Voyons de quelles manières les scientifiques aboutirent à cette funeste conclusion. Des cendres sans volcan Le parc national de Yellowstone s'étend dans le Wyoming sur près d'un million d'hectares (88 x 95 km). En 1971, de violentes pluies se sont abattues à 500 km du parc, dans la région Est du Nébraska, l'état situé juste à l'est du Wyoming. A cette occasion le paléontologue américain Mike Voorhies de l'Université de Nébraska explora la région située à l'ouest de la ville d'Orchard et découvrit environ 200 fossiles de rhinocéros et d'animaux préhistoriques parmi lesquels des chameaux, des lézards, des chevaux et des tortues. Tous moururent brutalement il y a 10 millions d'années, la plupart alors qu'ils étaient encore jeunes et les femelles encore grosses. Puisqu'ils ne sont ni morts de vieillesse, ni dans des combats ou noyés, seule une catastrophe majeure pouvait expliquer cette hécatombe. Des fragments d'os furent envoyés au Prof. Karl Reinhard de l'Université de Nébraska pour analyse. Les squelettes étaient couverts d'un élément organique lié à la maladie de Marie, une maladie que les animaux peuvent contracter au contact de l'air et qui attaque les poumons un peu comme la pneumonie. Tous les animaux, sans exception, avaient été infectés. Dans le détail, on constata que leurs poumons n'étaient pas remplis de fluide comme dans le cas d'une pneumonie mais ils avaient été lacérés et remplis de cendres. Ces animaux avaient succombés sous un nuage épais de cendres volcaniques, crachant tout leur sang et se désséchant lentement dans d'atroces souffrances. Ce phénomène se rapproche des nuées ardentes sans toutefois en avoir les effets thermiques. Problème, l'état du Nébraska est formé de grandes plaines et n'abrite aucun volcan. Le plus proche, Bruneau Jarbridge, est éteint et se situe en Idaho à 1600 km plus à l'ouest. Aujourd'hui on y pratique le kayak et le canyoning dans des rapides qui atteignent localement la classe III et IV. Quant au Mont St.Helens, il est encore un peu plus éloigné, dans l'état de Washington, près de la côte Pacifique. Aussi loin que remontent les archives, le Nébraska n'a jamais été volcanique. Or la moitié du nord des Etats-Unis fut recouvert à cette époque d'une couche de 2 mètres de cendres ! Le ou les volcans devaient être des centaines de fois plus puissants que les volcans ordinaires. D'où cette cendre pouvait-elle bien provenir ? Nous savons que les cendres sont relativement lourdes par rapport aux poussières mais elles peuvent être transportées par le vent à quelques dizaines ou quelques centaines de kilomètres d'un volcan. En comparant les cendres d'Orchad à celle de Bruneau Jarbridge, le géologue Bill Bonnichsen de l'Idaho Geological Survey découvrit que les compositions minéralogiques des deux groupes de roches étaient similaires, comme si elles provenaient du même gisement. Et de fait, le canyon de Bruneau Jarbridge est principalement constitué de rhyolite et de lave, la même que celle que l'on trouve dans les roches jaunes de Yellowstone d'où le parc tire son nom. Il en vint à la conclusion logique que Bruneau Jarbridge était donc responsable de la catastrophe survenue à Orchad. Il s'agissait d'un super volcan. Jusqu'à présent les chercheurs s'étaient très peu intéressés à cette classe de volcan. Et pour cause. Tous pensaient que les super volcans tels ceux qui ont conduit à la formation des trappes du Deccan ou de Sibérie avaient disparu ou étaient en tous cas dans un profond sommeil et sans la moindre activité. On s'est longtemps demandé à quoi ils ressemblaient et s'il n'en restait pas quelques uns cachés sous la végétation ou noyés sous plusieurs mètres d'eau. Quant au public, c'est grâce au documentaire de la BBC qu'il entendit parler des super volcans pour la première fois. Les super volcans En deux mots, on peut dire qu'un super volcan produit des éruptions et des explosions d'une ampleur catastrophique, pour ne pas dire apocalyptique. C'est un événement majeur qui décime en général toute la population d'une région, sa superficie pouvant dans notre exemple couvrir les 2/3 des Etats-Unis et tuer des dizaines de millions de personnes en quelques minutes ! Personne ne peut concevoir une telle éruption car depuis que l'homme écrit ses mémoires, personne n'en a été témoin. Le Prof. Bill McGuire, volcanologue et géophysicien au Centre Benfield Greig de l'UCL, nous rappelle que les super éruptions sont souvent appelées "VEI 8" ce qui représente le degré 8 sur l'échelle d'indice d'explosivité volcanique VEI qui varie entre 0 et 8. Chaque degré représente une éruption 10 fois plus puissante que la précédente. Le Mont St.Helens par exemple fut classé VEI 5, paroxysmal. Pour vous donner une idée de sa puissance, il libéra une énergie équivalente à 27000 fois celle de la bombe d'Hiroshima soit plus de 100 kT de TNT, la même puissance que celle libérée par la bombe atomique de Storax qui explosa le 6 juin1962 dans le Névada ! Si on représente la quantité de matériel éjecté par un cube, l'éruption du Mont St.Helens représentait un petit dé de 1 cm3. Quand vous voyez les dégâts qu'il créa en pulvérisant tout un versant de la montagne, son énergie fut purement phénoménale. Si nous passons à la classe juste supérieure, une VEI 6 comme l'explosion du Santorin, cela représente déjà 125 cm3, soit un cube de 5 cm de côté. Son éruption fut qualifiée de colossale. La poussière qu'il dégagea que l'on appelle la colonne plinienne s'éleva jusqu'à la stratosphère, à 36 km d'altitude, le niveau de la couche d'ozone ! Maintenant asseyez-vous bien. Si on représente une éruption VEI 8 nous parlons d'une toute autre échelle. Il s'agit d'une éruption dite "méga-colossale" équivalente à celle de 1000 volcans comme le St.Helens simultanément, soit plus de 100 MT de TNT. Dans notre modèle réduit, la quantité d'ejecta représente un mètre cube ! Nous pouvons placer un million de petits dés de VEI 5 dans le volume qu'il occupe ! Actuellement, chaque année nous assistons à 50 ou 60 éruptions volcaniques à travers le monde. Ce sont essentiellement des VEI entre 0 à 3. Quasiment tous les volcans émettent des gaz nocifs comme le gaz carbonique et le dioxyde de souffre et parfois uniquement des cendres. La plupart éjectent de la lave relativement fluide contenant du gaz qui peut facilement s'échapper sans provoquer d'explosion. D'autres explosent en libérant des coulées pyroplastiques, mais les super volcans sont tout différents. Tout d'abord ils ne forment pas de dômes montagneux, mais des dépressions dans le sol. Bien que nous n'en ayons jamais observé en éruption, en étudiant les roches qui les entourent, les scientifiques sont parvenus à déterminer de quelle manière ils se formaient. Ainsi que l'explique le schéma présenté à droite, comme tous les volcans, tout commence par un colonne de magma qui monte des entrailles de la Terre. Ce magma peut stagner quelques millénaires dans le manteau à quelques centaines de kilomètres sous la surface, formant un point chaud. Sous certaines conditions, plutôt que de percer la surface, le magma s'accumule dans un lac sous-terrain et finit par faire fondre localement l'écorce terrestre, transformant la roche elle-même en un magma épais. On ignore exactement pourquoi, mais sous les super volcans se forme un vaste réservoir de roche fondue. C'est ce qu'on appelle la caldera active. Le magma est si épais et si visqueux qu'il emprisonne les gaz, conduisant à une augmentation colossale de la pression en quelques milliers d'années. Lorsque la chambre magmatique n'est plus en mesure de contenir cette pression, on assiste à une éruption explosive des centaines de fois plus puissante que l'écoulement normal du réservoir. Cet effet détruit le plafond de la chambre formant un énorme cratère qui peut atteindre une centaine de kilomètres de diamètre. Le volcan s'effondre et se transforme en caldera. Si la catastrophe se produit en mer, il se crée un tsunami et ce qui reste du super volcan risque d'être englouti sous les eaux. C'est ce qui s'est produit à Santorin et à Toba et certainement dans d'autres super volcans aujourd'hui éteints et indécelables. Le principal facteur qui détermine la taille des éruptions d'un super volcan est la quantité de magma disponible. Si un énorme volume de magma s'accumule sous l'écorce, nous avons potentiellement une chance d'assister à une très très grande éruption. Il existe à travers le monde quelques endroits qui réunissent les conditions géologiques pour créer des chambres magmatiques aussi vastes. On les compte sur les doigts d'une main et les chercheurs ne sont même pas sûr de pouvoir trouver tous les super volcans qui existent encore. Nous en connaissons au moins deux. Il existe à Sumatra un super volcan aujourd'hui situé au centre d'un lac baptisé Toba. Personne ne fut témoin de son éruption qui se produisit voici 74000 ans. Le second est plus étonnant, c'est le parc national de Yellowstone, aux Etats-Unis. On le connaît essentiellement pour ses paysages "d'enfer" : le lac arc-en-ciel de Grand Prismatic Spring qui doit ses couleurs à des cyanobactéries, les sources chaudes de Mammoth Hot Spring couvertes localement de slimes et son geyser Old Faithful, le Vieux Fidèle qui jaillit toutes les 65 à 92 minutes jusqu'à 55 mètres de hauteur. Mais de temps en temps, certains sentiers sont fermés au public en raison de l'activité thermale trop intense, preuve s'il en est que s'il peut se présenter sous des aspects attrayants, il n'en demeure pas moins capricieux. Restait à savoir pourquoi. Etude géologique de Yellowstone A partir du millieu des années 1960, les scientifiques ont réexaminé de près la géologie de Yellowstone, mais ils ne s'attendaient nullement à ce qu'ils allaient découvrir. Jusqu'à présent, on pensait qu'il s'agissait d'un site hydrothermal comme il y en avait en Islande mais qu'il n'était pas associé à un volcan. Le géologue Bob Christiansen et son équipe examinèrent le sous-sol de Yellowstone et mirent en évidence d’importantes traces de cendres compactes qui s'étendaient sur une épaisseur de 30 cm. Pour Christiansen, elles pouvaient être le produit de l’activité d’un volcan aujourd'hui disparu car il n'y avait a priori aucun volcan éteint ni de caldera de cratère visible, aucune dépression. Pourtant Christiansen était convaincu que Yellowstone faisait partie d'un ancien système volcanique, mais lui et ses collègues ignoraient où pouvait se trouver la caldera et tout spécialement quelles pouvaient être ses dimensions. Alors que nos géologues cherchaient des traces à travers le parc, par chance la NASA choisit le Yellowstone pour tester une nouvelle caméra aérienne infarouge destinée à l'exploration de la Lune. Pour la première fois, on vit le Yellowstone sous un nouvel angle très révélateur. Plus tard, des images furent prises par les satellites Landsat ainsi que depuis la navette spatiale. Si du sol Christiansen n'était pas parvenu à localiser la caldera, c'est parce qu'elle englobait pratiquement tout le parc. Et cela sautait aux yeux vu d'altitude. La caldera forme une dépression entre les chaînes de montagnes et s'étend sur une superficie gigantesque de 70 x 30 km du NE au SO à travers le Yellowstone. Tellement étendue, vue du sol la caldera est invisible, si ce n'est quelques contreforts montagneux de 30m d'élévation, et personne n'avait imaginé que cet endroit devenu une réserve naturelle abritait en réalité l'un des derniers super volcan en activité sur Terre. En fait les visiteurs marchent actuellement dans un volcan actif ! En analysant les carottes prélevées à travers le parc, Christiansen arriva à la conclusion que la dernière éruption de Yellowstone s'était produite il y a environ 630000 ans et aurait couvert de cendres la moitié de la surface actuelle des Etats-Unis. Il s'agissait donc d'un super volcan. On découvrit également que ce super volcan que l'on croyait éteint avait connu trois éruptions à des intervalles réguliers de 600000 ans : il y eu une deuxième éruption il y a 1.2 millions d'années et une troisième voici 1.8 millions d'années. Mais ce cycle signifie également que nous sommes aujourd'hui juste à l'époque où devrait avoir lieu l'explosion suivante, et même un peu en retard. Un autre événement allait confirmer le passé volcanique du Yellowstone. En 1973, le Prof. Bob Smith, volcanologue à l'Université d'Utah, étudia le site et y passa l'essentiel de sa carrière. A partir d'une île du lac Yellowstone, il observa deux choses inhabituelles. D'une part, un ponton que l'on pouvait habituellement utiliser se trouvait sous les eaux. D'autre part, à l'extrémité sud du lac, des arbres se trouvaient également les pieds dans l'eau sur une profondeur d'environ 30 cm. Pourtant, à sa connaissance, la hauteur du lac n'avait jamais vraiment changé. A l'époque il ne comprenait pas quelle pouvait être l'origine de ce phénomène. Smith demanda alors à la NASA de procéder à une étude minutieuse de la région pour comprendre ce qui était en train de se produire à Yellowstone. Suite à cette étude précise au millimètre près, il démontra que depuis les premières études géologiques effectuées en 1923, la surface du parc s'était soulevée ! Au milieu de la caldera le soulèvement atteignait 74 cm. Cela représentait une élévation d'un mètre en 75 ans si le taux d'expansion actuel se maintient ! Il n'y avait qu'une seule explication à ce phénomène : la chambre magmatique. Les scientifiques ont démontré qu'il existait à 8000 m sous le Yellowstone la plus grande chambre magmatique jamais découverte. Remplie de magma et de gaz dissous à haute pression, elle pousse lentement le plateau de la caldera vers le haut. Smith découvrit également qu'à une profondeur de 5 km, la chaleur dépassait 350°C. L'écorce devenait conductrice et ressemblait à du plastique. A terme elle ne pourra jamais supporter le stress provoqué par la pression et la chaleur du magma qui, rappelons-le est à 1500°C. En fait, les fumerolles, les sources hydrothermales et les geysers que l'on observe un peu partout à travers le parc représentent des fissures et des cheminées très localisées dans la caldera à travers lesquelles le super volcan "fuit" et libère lentement son excès de pression. Chaque année, toute la région subit en outre des centaines de secousses séismiques dont l'intensité est très variable, mais en moyenne relativement faible. Aujourd'hui, il est primordial que les chercheurs comprennent bien ce qui se passe à l'intérieur de la chambre magmatique parce que c'est la pression et la température du magma qui déclencheront l'éruption finale. Comme le dit Bob Smith, c'est comme si on demandait aux chercheurs de comprendre l'amorce d'une balle de fusil. C'est un projet très complexe mais qui peut tirer avantage de ce que l'on sait déjà sur les tremblements de terre. Les mesures séismiques effectuées dans le parc depuis 1973 permettent en effet de dresser la cartographie du sous-sol en analysant de quelle manière les ondes sonores se propagent dans le manteau (vitesse, déviation, accélération, etc). Les impulsions et leurs fréquences renseignent également les géologues en temps réel sur la manière dont la caldera se déforme et les failles se fracturent. C'est ainsi qu'on a découvert que la caldera se soulève d'environ 2 cm par an et retombe de manière périodique. On constate également que le nombre de séismes ne cesse d'augmenter avec des événements majeurs toutes les décennies. La cavité magmatique mesure actuellement 40 à 50 km de longueur pour 20 à 30 km de large et présente une épaisseur d'environ 10 km. Cette chambre est tassée dans un volume qui représente un tiers ou la moitié du parc de Yellowstone. Bob Smith et Christiansen ont vraiment découvert un redoutable géant. Quand se réveillera-t-il, personne n'est en mesure de le dire mais nous avons quelques idées sur l'humeur qu'il aura à son réveil. Simuler un super volcan Que se passerait-il si le Yellowstone explose ? Du fait que la chambre magmatique est gigantesque, l'éruption sera dévastatrice. Nous avons pour seule référence l'éruption du Santorin qui se produisit en mer Egée il y a 3650 ans. Bien qu'il ne s'agissait pas d'une VEI8, les indices relevés par le spécialiste du Santorin le Prof. Steve Sparks de l'Université de Bristol indiquent qu'un changement géochimique dramatique s'est produit à cette époque. Il y a 3650 ans à Santorin, à l'apogée de la civilisation Crétoise, la puissance du volcan s'est soudainement accrue. Au lieu d'entrer gentillement en éruption en crachant beaucoup de fumée, cette fois d'immenses blocs d'environ 2 mètres de diamètre ont été propulsés hors du volcan jusqu'à 7 km d'altitude et se sont écrasés sur le sol. Pour atteindre cette altitude, leur vitesse dû atteindre plusieurs centaines de mètres par seconde, environ 1000 km/h ! A cette vitesse, les impacts devaient être catastrophiques et inimaginables. Des simulations ont été réalisées par Steve Sparks à une échelle un trillion de fois plus petite avec des fluides emprisonnés dans une vasque en verre. De la résine de sapin simulait l'épaisseur du magma et de l'acétone simulait les gaz piégés dans le magma. L'acétone étant capable de dissoudre la résine, le système représentait relativement bien le cas de Yellowstone. Sparks créa le vide au-dessus de la vasque pour simuler la dépression qui se produit dans la chambre magmatique au moment où le volcan entre en éruption et lorsque les gaz volcaniques dissous se détendent. Lorsque le vide atteignit le liquide, il provoqua un changement drastique d'état du mélange. L'acétone dissout se transforma soudainement en gaz. Cela permit à la résine de se détendre, provoquant une explosion violente tandis qu'un immense nuage blanchâtre s'échappa de la vasque durant plusieurs dizaines de minutes. Ces expériences ont permis de découvrir que les gaz émergant de la solution contenaient une énorme puissance capable de canaliser ces flots explosifs. A l'inverse des super volcans, les volcans ordinaires n'ont pas de réservoir magmatique aussi vaste et les gaz piégés n'ont pas le potentiel de générer des éruptions aussi puissantes. Mais aucune expérience ne pourra jamais nous aider à répondre à la question la plus importante concernant le Yellowstone : quand aura lieu la prochaine éruption ? Pour y répondre, nous devrions observer des super volcans en activité pour valider les modèles car actuellement les scientifiques travaillent dans l'inconnu et ne savent pas vraiment quels paramètres choisir et pour quelle raison. On aimerait bien pouvoir le faire mais personne non plus n'a vraiment envie d'assister à un désastre global pour le savoir ! Tout ce que l'on sait c'est que ces simulations tendent à démontrer qu'à terme la chambre magmatique de Yellowstone va entrer en éruption en provoquant l'une des plus grandes catastrophes naturelles depuis l'extinction des dinosaures... Les effets d'un super volcan La super éruption du Toba survenue voici 74000 ans donna naissance à un lac dans la caldéra mesurant 100 km de longueur et 60 km de largeur. En deux mots, ce fut une explosion colossale dont les cendres ont été disséminées sur des milliers de kilomètres à la ronde. Les scientifiques commencent seulement à comprendre les effets de la libération d'autant de cendres volcaniques sur le climat de la planète. Si on analyse les carottes géologiques relevées aux quatre coins du monde au fond des océans et aujourd'hui précieusement conservées à l'Université américaine de Columbia, on peut découvrir ce qui s'est passé à l'époque où Toba explosa. Le Prof. Michael Rampino de l'Université de New York étudia ces échantillons et conclut aujourd'hui que la taille de l'éruption de Toba fut gigantesque. On parle ici de quelque 3000 km3 de matière qui furent éjectés du volcan. Cela représente environ 10000 fois la taille de l'éruption du St.Helens en 1980 que l'on considère comme l'une des plus importantes éruptions à ce jour. L'énergie libérée par la super éruption du Toba aurait été équivalente à 1 GT de TNT, soit environ 67000 fois la bombe d'Hiroshima. C'est une VEI 8 dix fois plus intense que le seuil minimum, produisant des effets similaires à celui de l'impact d'un astéroïde d'au moins 800 m de diamètre sur un sol granitique. A 2500 km de Toba on retouve dans le fond des océans une couche de cendre épaisse de 35 cm qui s'est déposée juste après l'éruption. Elle révèle que Toba provoqua un événement super volcanique d'une puissance bien supérieure à toutes les autres éruptions volcaniques connues jusqu'à aujourd'hui. L'analyse des cendres révéla que l'éruption fut riche en soufre et aurait libérée une énorme quantité de dioxyde de soufre et d'autres gaz jusqu'à la stratosphère, d'où ils seraient retombés sous forme d'aérosols composés d'acide sulfurique, affectant le climat de la Terre durant des années. Suite à l'éruption du Pinatubo en 1991, nous savons que les cendres transportées jusqu'à la stratosphère, à plus de 18 km d'altitude à cette latitude, ont obscurcit la lumière du Soleil et entraîné un refroidissement du climat à l'échelle mondiale. L'année qui suivit cette éruption, on assista en effet à une chute de la température globale moyenne de 0.5°C. En comparant la quantité de matière éjectée par le Pinatubo mais également le St.Helens (VEI 5), le Krakatoa (VEI 6) et le Tambora (VEI 7), Rampino a évalué la chute de température provoquée par le Toba à 5°C. A l'échelle du climat de la planète, une chute de 5°C représente un hiver global. Aux latitudes élevées (50-70°) cela représente un refroidissement de 15°C durant les mois d'été : l'Europe qui supporte 30°C parfois 40°C en été verrait tomber de la neige en juillet; on assisterait à un hiver volcanique. Les effets sur l'agriculture, sur la croissance des plantes et sur la vie océanique seraient catastrophiques. Ce temps hivernal où l'Angleterre, la Scandinavie et le Canada subiront un climat polaire devrait persister durant des années portant un coup fatal à beaucoup d'êtres vivants, animaux et végétaux. Mais quel serait l'impact sur l'homme ? La réponse n'est malheureusement pas inscrite dans les roches. Nous pouvons nous en faire une idée si nous remontons à l'époque où l'homme de Néanderthal dût affronter les grands froids il y a 75000 ans, durant la glaciation de Würm qui dura plus de 20000 ans. Mais ce sont des témoignages indirects (abris sous roche, peaux de bêtes et quelques ustencils grossiers). On peut en savoir plus si nous séjournons au Canada, dans les pays Scandinaves ou en Asie centrale en hiver; c'est à peu près le climat que l'Europe occidentale devrait supporter durant un hiver volcanique, mais avec des ressources beaucoup plus réduites et sachant que ces conditions climatiques et économiques très rudes dureront toute l'année. Quand je vous parlais de sueurs froides, cette fois c'est beaucoup plus concret... Les mitochondries au secours des anthropologues Ayant appris ce bouleversement écologique, deux professeurs spécialistes de génétique humaine à l'Université d'Utah, Lynn Jorde, généticien à l'Ecole de Médecine et Henry Harpending, anthropologue, ont relié cet événement à la question de l'évolution génétique des mitochondries, l'un des organismes les plus anciens et aujourd'hui totalement intégré à la biologie humaine. En analysant le taux de mutation de l'ADN mitochondrien au cours des âges, Jorde et Harpending s'aperçurent qu'un étrange phénomène émergeait de leurs résultats. Il s'attendaient à observer une taille relativement constante des populations, avec localement des pics de croissance et des périodes de stagnation voire de décroissance, y compris des mélanges de population. Or ils observèrent que la population humaine avait franchement diminué à une certaine époque. Cette observation confirma ce que pensaient déjà d'autres généticiens. On s'est longtemps demandé pourquoi l'humanité actuelle présentait un patrimoine génétique contenant si peu de variantes alors qu'il était si riche au départ ? Quel phénomène avait bien pu être à l'origine de cette évolution à rebours ? On constate en effet qu'aujourd'hui toutes les sociétés humaines, qu'elles vivent en Afrique, en Europe, en Asie ou en Amérique présentent pratiquement le même patrimoine génétique alors qu'en l'espace de cent mille ans nous aurions dû obtenir une diversité génétique bien plus abondante du fait des combinaisons génétiques. Quel pouvait en être la cause ? La réponse est qu'il y eut une diminution dramatique de la population quelque part dans le passé. Les scientifiques situent cet événement il y a moins de 100000 ans : un goulet d'étranglement eut lieu pour une raison qui restait à découvrir. L'ADN humain est si similaire aujourd'hui à travers les populations que les scientifiques en ont conclu qu'il y eut certainement une réduction catastrophique de la population par le passé. Comment l'imaginer ? Harpending prend l'exemple de la population actuelle qui est d'environ 6 milliards d'habitants. L'événement qui s'est produit correspond à une extinction quasi totale où seuls quelques milliers d'individus auraient survécu. En fait notre espèce était sur le point de disparaître. Mais en corollaire cela en dit long également sur notre évolution. D'une extraordinaire diversité antérieurement à l'éruption, nos ancêtres seraient passés par un goulot d'étranglement qui expliquerait la pauvreté de notre patrimoine génétique aujourd'hui. Concrètement, cela signifie que nous descendons tous d'une même famille. Selon Lynn Jorde, les mutations des mitochondries s'effectuent avec une grande régularité et le nombre de mutations peut servir d'horloge génétique pour dater les événements majeurs. Dans le cas de notre étranglement, Jorde et Harpending ont estimé qu'il s'était produit voici 70 ou 80000 ans. Reste à savoir quel événement a provoqué cette mortalité majeure qui ne laissa sur Terre que 5 ou 10000 survivants ? Jusqu'à présent les généticiens n'avaient aucune idée de ce qui avait pu causer cet accident. Henry Harpending commença alors une série de conférence dans les universités américaines pour discuter de ce "bottleneck". C'est à cette occasion qu'il fut invité par le Prof. Stanley Ambrose, paléoanthropologue à l'Université de l'Illinois pour donner une conférence à ses élèves. C'est en lisant l'histoire de l'étranglement de la population humaine et en se demandant qu'elle pouvait bien en être la cause qu'Ambrose trouva l'explication. Il communiqua immédiatement son idée à Harpending qui ne lut son message qu'une semaine plus tard. Ambrose parlait de la super éruption d'un volcan appelé Toba de Sumatra... Ainsi que nous l'avons dit, l'équipe de chercheurs partit de l'hypothèse que l'étranglement est survenu entre 70 et 80000 ans bien que cette date soit encore largement débattue. Le super volcan Toba explosa voici 74000 ans, juste au milieu de cette période. La super éruption de Toba aurait donc conduit à l'extinction de la plupart des êtres humains. Rappelons qu'à cette époque l'homme avait déjà conquit la plupart des terres immergées d'Afrique, d'Europe, d'Amérique et d'Asie, et voici 500000 ans la population comptait déjà plusieurs millions d'âmes. Avant l'explosion on pense que des centaines d'espèces d'hominidés plus ou moins ramifiées et affiliées vivaient sur Terre. Après l'explosion une seule espèce aurait survécu, celle qui aboutit à l'homo sapiens. Si les deux événements sont vraiments reliés, cela a des implications terrifiantes sur la future éruption de Yellowstone. Son éruption pourrait être de la même ampleur que celle de Toba et aurait un effet dévastateur, et pas seulement sur la région alentour, mais sur toute la Terre. Scénario de la super éruption de Yellowstone Pour Michael Rampino, la super éruption de Yellowstone serait entre 1000 et 2500 fois plus puissante que celle du Mont St.Helens, une puissance que le Yellowstone a déjà mis en oeuvre par le passé. Imaginez plus de 1000 volcans comme le St.Helens ou le Pinatubo entrant en éruption simultanément... L'explosion libérera dans l'atmosphère entre 1000 et 2500 km3 de cendres et de matière volcanique. Des blocs de magma incandescents de plusieurs mètres cubes tomberont sur le sol à une vitesse supersonique. En quelques minutes des centaines de milliers si pas des millions de personnes succomberont aux Etats-Unis, instantanément incinérées, pulvérisées. Les grandes plaines fertiles seront recouvertes de cendres. Si cela se produit en hiver les cendres se mêleront à la neige pour former des flots de boues, des lahars encore plus dévastateurs du fait de leur densité élevée et de leur plus forte inertie. En quelques jours le nuage de cendre atteindra le Golfe du Mexique. Le souffle de l'explosion transportera dans la haute atmosphère des milliards de milliards de tonnes de cendre, de poussière et de dioxyde de souffre qui obscurciront graduellement la lumière du Soleil. Le climat sera altéré à l'échelle mondiale en l'espace de quelques mois. Nous subirons un hiver volcanique continu qui durera plusieurs années. Les récoltes seront détruites durant plusieurs saisons voire durant plusieurs années, et en particulier les réserves de blé des Etats-Unis qui sont aujourd'hui le grenier à blé de toute la planète. L'effet économique sera catastrophique et il faudra sans doute une génération ou deux pour voir la vie renaître, soit un demi-siècle de privations durant lequel la vie sera excessivement pénible pour tout le monde ! Les plus pessimistes prédisent même que cet événement sera fatal pour l'humanité du fait qu'il n'y aura plus aucune ressource disponible avec tous les débordements sociaux que cette situation entraînera. Si cette théorie semble confirmée par les événements du passé, quelques scientifiques s'opposent à cette conclusion jugée trop ardie. Pour notre survie, espérons que ces derniers aient raison. Si cette théorie s'avère exacte, et elle semble a posteriori confirmée par plusieurs événements distincts, on comprend mieux pourquoi les scientifiques eurent des sueurs froides quand on leur apprit que Yellowstone était non seulement un super volcan, mais qu'il était prêt à se réveiller... Une histoire qui pourrait conduire à la 6eme extinction, celle de l'Humanité. Je serais tenté de dire que même dans un scénario aussi pessimiste, il ne faudrait pas s'inquiéter à outre mesure car il y aura toujours quelques survivants. Trêve de plaisanterie, vu l'état de la planète après cette catastrophe, il serait peut-être préférable que nous disparissions dans l'éruption, car j'aimerais autant conserver le souvenir de l'herbe verte et du ciel bleu ponctué ci et là de cumulus de beaux temps plutôt que de voir de l'herbe sèche, des arbres morts rongés par l'acide sulfurique, un ciel gris à perte de vue et devoir vivre le restant de ma vie dans le froid et sous les lumières artificielles L... Mais gardons espoir, car l'homme a toujours conservé son instinct de survie. J'espère que celà aura éclairé votre lanterne et que vos yeux ne piquent pas trop
Contribution le : 26/09/2005 01:04
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C'était le bon temps, c'était bien mieux avant... - Pour les gamins c'était, je l'imagine, un paradis, une grande aire de jeu... - En poussant les wagonnets dans les mines, t'imagines pas comme ils étaient joyeux... |
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TitScarabe | 0 #23 |
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Je masterise !
Inscrit: 07/06/2005 14:09
Post(s): 2618
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heureuse d'avoir lancé ce débat... tu nous a fourni là encore davantage d'informations ultra intéressantes... flippantes mais intéressantes !!! qui concordent d'ailleurs complètement avec ce que j'en avait dit...
il faut tout lire... (je m'adresse ici à ceux qu'un si long texte pourrait réfreiner...)
Contribution le : 26/09/2005 08:55
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by Brieman |
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GrosBill | 0 #24 |
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Je poste trop
Inscrit: 02/05/2004 21:49
Post(s): 12717
Karma: 77 |
Sujet pas clair,
Interet initaila du topic nul Dérive du topic.... On ferme...
Contribution le : 26/09/2005 10:01
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Le sujet est verrouillé