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Sebmagic
Les mathématiques et leur réputation
 7  #1
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Bonsoir,

Certains le savent, je suis prof de maths depuis bientôt 10 ans et je voulais aborder ce sujet sur le forum afin de récolter différents avis.

Ce n'est pas une chose nouvelle : lorsqu'on évoque les mathématiques dans la vie, la majorité des réactions suscitées n'est pas très positive. Grimaces, mauvais souvenirs du prof aux cheveux gras et de laborieux calculs, éternelle remise en question de leur utilité dans la vie de tous les jours, etc.

J'ai encore vécu cette expérience dimanche lors d'un covoiturage, où le gars me demandait ce que je pouvais bien trouver à cette discipline et de quelle manière je pouvais justifier mon intérêt pour elle.

Dans ce topic, j'aimerais dépasser le simple stade un peu débile du "ouais bah moi j'ai jamais réutilisé un compas de ma vie !! Et pourtant, je suis pas con mdr (compas, pas con, t'as capté)" ou encore "Le théorème de Pythagore pour acheter une baguette de pain ça sert quand même à rien lol." (sachez que, la pita étant un pain libanais, il peut être intéressant de reconnaître une pita gore chez le boulanger).

Le sujet de ce topic n'est pas de discuter de l'utilité des mathématiques (ce qui pourrait faire un autre sujet car c'est passionnant), mais bien de la réputation des mathématiques en France (ou tout autre pays auquel vous appartenez). J'ai besoin de récolter des avis pour enseigner mieux voire autrement (ce que je tente de faire depuis plusieurs années par bien des biais, mais parfois de façon vaine).

Pour ceci, je voudrais lancer quelques questions, auxquelles vous pourriez répondre - ou pas, peu importe - pour m'aider à comprendre le point de vue des élèves (et des gens en général) sur cette matière.

1) Sans réfléchir, quels sont les 5 premiers mots qui vous viennent à l'esprit lorsqu'on évoque les mathématiques ?

2) Quels aspects des mathématiques vous plaisent / vous déplaisent ?

3) Quels sont les soucis majeurs de l'enseignement des maths en France ?

4) De quelle manière auriez-vous pu vous intéresser davantage à la matière ?


Voilà merci beaucoup à celles et ceux qui prendront quelques minutes pour me parler de leur relation avec cette discipline qui divise (badum tsss).

Contribution le : 29/06/2022 23:35
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Le_Relou
 3  #2
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Ce qui suit n'est que mon ressenti :

1) Sans réfléchir, quels sont les 5 premiers mots qui vous viennent à l'esprit lorsqu'on évoque les mathématiques ?
nombre, équation, probabilité, trigonométrie, programmation
édit : @Sebmagic  tu as précisé sans réfléchir et ce qui évoque les mathématiques, il faut croire que j'ai été bien formaté 😃


2) Quels aspects des mathématiques vous plaisent / vous déplaisent ?
les maths sont tout autour de nous



3) Quels sont les soucis majeurs de l'enseignement des maths en France ?
Les enseignants, malheureusement.... pour avoir bosser durant trois ans en tant que tice j'ai constaté que les élèves ont besoin d'être stimulé par l'amusement et/ou le défi et malheureusement il y a des (jeunes - middle age) profs qui sont trop vieux dans leur esprit ce qui bloque une majorité d'élève. qui n'y trouvent aucun intérêt (car  d'après mon ressenti :  les maths ça demande quand même beaucoup d'imagination


4) De quelle manière auriez-vous pu vous intéresser davantage à la matière ?
Une petite dame, ma prof de 1ere C (  en 2nde je traînais à 9 de moyenne en maths c'était pas gagné ) qui m'a vraiment donné goût pour cette matière... et pourtant c'était loin d’être un canon de beauté et de cool attitude mais elle a su déclencher chez moi un intérêt pour cette matière, (en toute honnêteté : les proportions de ses courbes m'ont fasciné...)  et ses explications étaient limpides...elle aimait ce qu'elle enseignait et surtout était patiente. Elle nous faisait souvent des tests à 5 points pour voir si on avait compris la leçon / partie de leçon précédente.  elle m'a marqué et pourtant ça fait plus d'un quart de siècle. j'ai eu 14 en maths au Bac sans ça j'étais bon pour refaire une année.

Contribution le : 30/06/2022 00:17

Edité par Le_Relou sur 30/6/2022 23:23:12
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Sebmagic
 1  #3
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Merci pour ta réponse @Le_Relou !

Bon, je n'ai pas prévu de refaire mes courbes pour l'instant... Mais je retiens l'idée de cool attitude même si je pense déjà l'appliquer. Je comprends aussi cette idée du "vieux prof" même si le prof en question est jeune en âge. J'en ai tellement croisé, des vieux collègues qui font le même cours soporifique depuis 30 ans et qui ne se remettent jamais en question, j'espère ne pas finir comme ça.

Amusant que t'aies cité 5 thématiques mathématiques à la première question.

Contribution le : 30/06/2022 00:43
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-Flo-
 2  #4
Je poste trop
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1) Sans réfléchir, quels sont les 5 premiers mots qui vous viennent à l'esprit lorsqu'on évoque les mathématiques ?

Problèmes, réflexion, outils, logique, algèbre.

2) Quels aspects des mathématiques vous plaisent / vous déplaisent ?

J’adore les jeux de type casse-tête et énigmes, et donc j’adorais les mathématiques pour ce côté où on t’exposait un problème, et il fallait trouver les bons outils et les bonnes méthodes pour en venir à bout.
Le truc que j’aimais par dessus tout, c’est la géométrie, parce que c’était en plus de ça très visuel et ça permettait donc d’avoir conscience très directement de ce que tu faisais.

Mais ça c’était au début… Ensuite à partir du lycée, on est peu à peu entré à mes yeux dans un autre mode, où il ne s’agissait plus que d’apprendre par cœur des méthodes et de les appliquer sans avoir la moindre idée de ce à quoi ça pouvait bien servir.
Alors j’ai fait plein de produits vectoriels, j’ai dérivé des tas de fonctions, et bien d’autres trucs dont je ne me souviens même plus et pour lesquels je ne comprenais absolument pas la finalité. Et c’est devenu barbant au possible, uniquement machinal.

3) Quels sont les soucis majeurs de l'enseignement des maths en France ?
4) De quelle manière auriez-vous pu vous intéresser davantage à la matière ?

Je vais répondre aux deux questions à la fois, et d’une manière qui va visiblement te déplaire car tu sembles vouloir évacuer ce sujet, mais pour moi c’est un grave échec si quelqu’un à qui tu enseignes un truc n’a aucune idée de son utilité. Tout devrait partir de là.

Pour faire une analogie avec un autre type de formation, c’est un peu comme si on te présentait un nouveau logiciel en commençant directement par te montrer comment s’en servir, et que tu prenais bêtement en note toutes les étapes de clics à reproduire pour refaire exactement ce qu’on t’a montré. Sans qu’en préambule on t’ait expliqué à quoi allait te servir ce logiciel, et notamment à quel problème auquel tu peux être confronté cet outil sera une réponse.
Tu vas juste retenir que tu pars d’un point A et qu’on attend de toi que tu arrives à un point B, en reproduisant la séquence d’actions qu’on t’a montrée. Sans que ça n’ait aucun sens pour toi. Aucune chance pour que tu sois intéressé, et donc aucune chance pour que tu retiennes quoi que ce soit à long terme.

Donc en gros, ce qui moi m’a manqué à partir d’un certain niveau, ce sont des exemples concrets d’application pour donner un sens à ce qu’on me demandait. J’aurais 100 fois préféré passer plusieurs heures à étudier un cas complexe avec une histoire concrète, qui nécessite de faire appel à la notion qu’on essaie de me faire acquérir même si elle ne représente qu’une petite brique du cas étudié. Plutôt que de me faire faire des dizaines de fois le même exercice strictement limité à cette notion et dénué de tout contexte.

Contribution le : 30/06/2022 01:47
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Sebmagic
 0  #5
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Merci pour la réponse @-Flo- !

Je comprends tout à fait ta dernière partie et ça ne me déplaît pas. Je parlais plutôt de l'utilité des maths dans la vie quotidienne, plutôt que dans la résolution de problèmes mathématiques.

Je pense que l'utilité des maths est un point crucial qui fait que la matière est mal appréhendée par tout le monde et c'est pourquoi j'ai volontairement insisté sur le fait que "l'utilité" des maths était un autre sujet.

Il y a, je pense, un problème dans la vision des mathématiques par la plupart des gens / élèves, et c'est sûrement dû à un problème de communication dès le plus jeune âge.

En soi, les mathématiques n'ont pas à être utiles, et c'est la grande différence entre cette discipline et les autres matières scientifiques. Les maths, c'est plus une question de créer une théorie, puis de démontrer des choses à l'intérieur de cette théorie, la creuser au maximum pour voir ce qu'elle a à cracher.

Les applications extérieures des mathématiques ne sont pas l'objectif principal, parfois même les théories qui sont inventées ne servent pas du tout "au quotidien". Puis, 150 ans plus tard, elles trouvent enfin leur application. Ou pas.

Intéressant en tout cas. Je sais que l'aspect "utile dans la vie" est une préoccupation récurrente chez mes élèves, beaucoup ont besoin que ça serve à quelque chose.

Contribution le : 30/06/2022 02:52
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Tarkheena
 2  #6
Je viens d'arriver
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1. Platon, hôtel, "e" bizarre qui s'appelle j'sais plus comment, fonction, intégrale

2. Plaît: les idées qui vont tellement à l'encontre du bon sens que tu sais pas quoi en faire. Du genre l'idée d'un ensemble infini plus grand qu'un autre ensemble infini.

Déplaît: passer des heures sur un truc sans arriver nulle part, et sans comprendre c'est quoi l'intérêt.

3. Les notes. Pareil que dans toutes les matières. T'apprends plus pour le plaisir d'apprendre. T'apprends par obligation d'avoir une bonne note. Ca sape toute la joie de l'apprentissage, et un jour tu te réveilles en tant qu'adulte et tu te dis mais en fait j'adore apprendre des nouveaux trucs. T'avais juste oublié ce sentiment à cause des années de matraquage à l'école. J'imagine que j'suis pas le seul à adorer l'apprentissage mais à avoir détesté l'école... C'est déjà insatisfaisant quand t'as des bonnes notes, mais c'est encore pire quand t'es pas doué dans une matière. Quand t'y mets pas mal d'effort et que les notes ne suivent pas, à un moment t'y prends plus plaisir; et du coup t'y mets moins d'effort; et du coup tes notes baissent. 'fin bref, le cercle vicieux. C'est à chier les notes. Et concrètement y'en a pas vraiment besoin avant la toute fin de l'enseignement secondaire voire le début de l'enseignement tertiaire.

4. Faire le lien avec d'autres domaines, comme la philo, le monde empirique, l'esthétique, l'histoire. Du genre j'me souviens avoir étudié les nombres premiers, mais personne ne m'a expliqué le lien avec la suite harmonique. J'étais féru de musique; et ça ça m'aurait tout de suite interpelé. Donner un peu de contexte; même juste des anecdotes sur les gens qui ont développé des théorèmes et dans quel contexte ça a été fait. Ca devrait pas être trop compliqué vu que parmi les mathématiciens y'a eu pas mal de personnages hauts en couleurs. Donc pas forcément montrer l'utilité des maths, mais créer des liens avec d'autres domaines d'intérêt que les élèves peuvent avoir.

Pour faire le lien avec la question 2 et ce qui me déplait, ben concrètement j'ai jamais pigé l'esthétique des maths, et pourtant ça a l'air d'être fondamental pour les mathématiciens. D'où surement le fait de pas comprendre l'utilité de passer des heures à essayer de résoudre un problème. J'pourrai passer ma vie à faire des gammes ou à bidouiller des compositions musicales, parce que je vois très bien les aspects esthétiques liés à ça. Par contre en maths...j'vois juste le mathématicien à côté en train de bander devant un tas de symboles et je vois absolument pas ce que lui il y voit. Après comment changer ça en tant que prof...je botte en touche.

Et sinon ben au final j'ai fait un bac S spé maths, et j'm'en suis très bien sorti. Sauf que j'ai toujours pas compris en quoi c'est censé être intéressant comme matière... Comme quoi, on peut y arriver et toujours pas en voir l'intérêt. J'en suis pas fier mais bref, c'est juste une constatation.

Contribution le : 30/06/2022 06:31
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dylsexique
 2  #7
Je masterise !
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Avant de répondre, j'aimerais partager que je ne suis pas entièrement d'accord avec ton diagnostique ("les gens trouvent que les maths, c'est nul").

Oui, je pense que les maths rebutent de par leur difficulté. Mais je ne crois pas que la population percoive cette discipline comme inutile pour autant.

Bien au contraire. On vit à l'ère de l'hyper-rationnel (je sais, on dirait pas) avec la science comme courant de pensée largement majoritaire en occident — les maths étant la discipline maîtresse de toute science.
Je suis certain que la population accorde plus de crédit que jamais dans notre histoire à l'équationisme et à la quantification du réel.

Même les gens qui n'aiment pas les maths disent "c'est mathématique" (ou "c'est logique") pour appuyer la certitude qu'ils ont envers une affirmation.

---

1) Sans réfléchir, quels sont les 5 premiers mots qui vous viennent à l'esprit lorsqu'on évoque les mathématiques ?

Logique, raison, calcul, pur, science

2) Quels aspects des mathématiques vous plaisent / vous déplaisent ?

- L'aspect "premiers principes" me plait, ainsi que la démarche de l'algèbre qui vise à définir les fondements mêmes du langage mathématique de manière méta.
- L'aspect calculatoire me déplaît (l'analyse, donc). Je ne vois aucun intérêt dans le fait de résoudre une équation. Or le système de notation récompense avant tout les personnes douées en développement d'équations.

3) Quels sont les soucis majeurs de l'enseignement des maths en France ?

- Très fortement basé (à partir du lycée) sur de la résolution bête et méchante de dérivées et autres intégrales.
- Enseignement en silos : exercices isolés et spécifiques, avec peu de place pour développer des véritables compétences de résolution de problème "généralistes"

Si les maths étaient un cours de bricolage, elles consisteraient à planter des clous en boucle pendant 1h, sans savoir pourquoi, et sans aboutir à autre chose qu'une planche pleine de clous sans aucune utilité.

4) De quelle manière auriez-vous pu vous intéresser davantage à la matière ?

Si apprendre les maths n'avait pas été au programme scolaire et que j'avais dû le faire en autodidacte grace à internet (comme toutes les choses que j'ai vraiment apprises, en fait)

(Pour info, je suis docteur en physique numérique, et je n'aime toujours pas les maths depuis le temps. Heureusement que mon ordi est bon en calcul)

Citation :

@Sebmagic
En soi, les mathématiques n'ont pas à être utiles, et c'est la grande différence entre cette discipline et les autres matières scientifiques.


Mouais... ça c'est un peu ce qu'aiment se raconter les mathématiciens pour entretenir une certaine vision de "pureté" (on vous connait, avouez 😃 )

Chaque discipline peut être faite "pour elle même" : la physique pour le pur plaisir de comprendre les dynamiques du monde objectif, la biologie pour le pur plaisir de comprendre le vivant, etc.
J'entends bien que les maths sont un degré d'abstraction au dessus de tout ça. Mais "faire des maths pour les maths", ce n'est pas la motivation majoritaire des gens.

D'ailleurs, ce n'est certainement pas dans cette optique que les maths ont été inventées. On les a créées comme un langage plus précis pour gérer les échanges commerciaux, les stocks, les territoires, etc.
Ensuite seulement, des philosophes qui avaient trop de temps libre (et quelques esclaves) ont décidé de faire la géométrie purement pour le fun.

Contribution le : 30/06/2022 08:19
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Invité
 2  #8
FantômeInvité
1) Sans réfléchir, quels sont les 5 premiers mots qui vous viennent à l'esprit lorsqu'on évoque les mathématiques ?
Incompréhension, souffrance, humiliation collective, redoublement, cours particuliers inutiles.

2) Quels aspects des mathématiques vous plaisent / vous déplaisent ?
Ce qui me plait c'est la partie pratico-pratique, celle que je maitrise parfaitement et qui n'est presque jamais enseignée à l'école.
Celle qui me déplait, c'est la partie "abstraite" des mathématiques, celle que l'on enseigne à l'école et que je ne comprends pas. Par exemple, les équations avec des lettres à la place des chiffres, tu peux me l'expliquer pendant 6000 ans, je ne comprendrai pas.
Faire des équations sans aucun but. A la chaine. Mais ça sert à quoi bordel ?!! Après étonnez vous que les élèves disent que les maths ça sert à rien....


3) Quels sont les soucis majeurs de l'enseignement des maths en France ?
Que l'on n'enseigne pas assez de maths pratiques. Arrivé dans le monde professionnel, nombre de gens sont incapables de faire des opérations à la main, ou incapables de faire ou même de comprendre une règle de trois.
Je connais même d'excellents matheux, qui ne savent pas calculer les quantités d'ingrédients dans une recette de cuisine ! Ils partent dans un délire d'équation à inconnus multiples, alors que la règle de trois est suffisante !

4) De quelle manière auriez-vous pu vous intéresser davantage à la matière ?
Même réponse qu'au dessus. L'aspect pratique des maths.
Je m'y suis intéressé tout seul, dans le cadre de mon travail et mes multiples carrières professionnelles.
Là, j'y ai pris plaisir et je suis même très bon. Je fait parfois des cours particuliers pour enseigner ces maths dits "pratiques".



Après, je suis un cas un peu particulier. Je suis un mec hyperactif avec trouble de l'attention.
L'école dite normale, est très mal adaptée à ce genre de spécimen. Ce qui explique les réponses à la première question.

Contribution le : 30/06/2022 08:33
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-Flo-
 2  #9
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Citation :

@dylsexique a écrit:

Si les maths étaient un cours de bricolage, elles consisteraient à planter des clous en boucle pendant 1h, sans savoir pourquoi, et sans aboutir à autre chose qu'une planche pleine de clous sans aucune utilité.


Haha c’est exactement ça !

Ou alors on t’apprend comment manipuler un « gyrodapheur pneumatique ». Et tu rentres chez toi avec cette compétence. Mais sans avoir la moindre idée de ce qu’est un gyrodapheur pneumatique. C’est exactement la sensation que j’avais à partir du lycée.

@Sebmagic Je comprends bien que les mathématiques peuvent se suffire à elles-mêmes et atteindre un niveau d’abstraction très élevé. Mais pour pouvoir apprécier ça il faut déjà avoir une forte appétence pour la discipline. Et je ne pense pas que ce soit par ce bout qu’il faille aborder les choses pour le plus grand nombre, qui risque au contraire d’être décontenancé par cette absence de contexte concret et de se désintéresser complètement de la discipline.
Donc tant que des cas d’application existent, il faudrait à mon sens saisir l’occasion d’aborder les choses par ce bout de la lorgnette. Et même s’il ne s’agit que d’une application philosophique, c’est toujours ça de pris.

D’ailleurs l’absence de finalité est ce qui revient dans chaque réponse jusqu’à présent, me semble-t-il. C’est quand même révélateur…

Contribution le : 30/06/2022 09:03
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Sven9228
 1  #10
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1) Sans réfléchir, quels sont les 5 premiers mots qui vous viennent à l'esprit lorsqu'on évoque les mathématiques ?
Outil, Physique, problème, intégrale, courbe

2) Quels aspects des mathématiques vous plaisent / vous déplaisent ?
Je m'en suis rendu compte grâce à mes années supérieures, mais ce qui me plaît c'est que c'est purement un outil de la physique.

3) Quels sont les soucis majeurs de l'enseignement des maths en France ?
Le rapprochement entre cet outil et la vie réel.
Dans la vie de tous les jours, on peut s'en servir pour n'importe quoi, il y a toujours une utilité mais on ne s'en rend pas forcément compte.
Problème insoluble, mais je pense que le problème provient du fait que ça avance, sans qu'on t'attende, donc quand tu es perdu sur une base, tout le reste sera compliqué.

4) De quelle manière auriez-vous pu vous intéresser davantage à la matière ?
Mon intérêt est reparti à la hausse quand il y a eu un retour en arrière dans les compétences.
En fin d'études, je pense pas que j'aurais pu m'y intéressé davantage.


Pour comprendre mes réponses et remettre dans le contexte, je n'ai jamais excellé dans cette matière mais je n'étais pas mauvais, de niveau moyen en sortie de collège.
Post-collège, j'ai fait des études dans l'électricité en repartant de la base (BEP), qui m'a permis de repartir sur des notions de maths très simple (pourcentage etc...).
En repartant de la base facile comme cela, ça m'a permis de reprendre tout correctement pour en bouffer un maximum pendant ces mêmes études avec les matières comme l'électronique et ses signaux, l'électricité et la trigonométrie, etc...
J'ai en suite continué dans ce cursus jusqu'en BAC+3 (Bac pro, BTS, LP).
La vrai marche était entre le Bac pro et le BTS, où les Bac STI avaient les notions nécessaires mais pas nous.
Merci à notre prof de math de BTS, qui savait susciter de l'intérêt et qui se comportait avec nous comme si elle était face à des adultes. Franchement, quand ton prof te considère comme un adulte, tu vois les choses différemment (surement plus facile à faire dans une classe de BTS de 20 personnes majeures que dans une classe de 30 ados...).
C'est aussi grâce à elle que je me suis rendu compte que Maths = Outil de la physique, car toujours en lien avec notre prof de physique pour qu'on ait assimilé l'outil pour l'utiliser lors des cours et des TP de physique.

C'est là qu'on comprend que peu importe le domaine professionnel, les maths ont toujours une utilité.

Aujourd'hui, je m'en sert que très peu (je coordonne des sociétés qui doivent savoir faire le travail), mais ça reste indispensable dans mon domaine.

Contribution le : 30/06/2022 09:46
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Sebmagic
 0  #11
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Tout ce que vous dites est hyper intéressant, merci beaucoup. Je note notamment le besoin de voir "à quoi ça sert". Reste à savoir si c'est un sacrifice à effectuer en tant qu'enseignant, car il peut être intéressant parfois de montrer que faire des maths "pour elles-mêmes" peut être très gratifiant. Et puis, c'est aussi un aspect important de l'exercice de la mathématique.

Contribution le : 30/06/2022 10:26
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vivaberthaga
 0  #12
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@Sebmagic A quel niveau enseignes-tu? collège? lycée? sup?

Contribution le : 30/06/2022 10:39
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Sebmagic
 0  #13
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Actuellement au lycée, mais il est probable que je passe en collège l'an prochain.

Contribution le : 30/06/2022 10:41
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dylsexique
 3  #14
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Citation :

@Sebmagic a écrit:
car il peut être intéressant parfois de montrer que faire des maths "pour elles-mêmes" peut être très gratifiant


De toute façon, la distinction "d'utilité" est toujours très relative.

Est utile ce qui nous aide à obtenir un résultat désiré (une intégration par parties reste utile à quelqu'un désirant résoudre cette intégrale "pour elle même").

La partie importante dans la phrase précédente, c'est surtout la notion de désir (ultimement, c'est ça qui fait que notre cerveau interprète une méthode comme utile --> elle est capable de combler un désir).

Le vrai problème est qu'on ne créé pas l'envie de connaître la solution.

Une méthode marketing bien connue pour créer l'envie, c'est de créer du mystère, du questionnement.

Or je pense que beaucoup d'élèves ne ressentent pas ce questionnement (ni la démangeaison de le résoudre, donc) car ils ne comprennent même pas l'énoncé.

Quand on écrit : "combien vaut x dans x²=x+2", une grande partie des gens ne comprend même pas en quoi cela est une question (je mets en gras car c'est un point crucial et non trivial)

Ils ne savent pas ce qu'est "x²", ni "x+2", ni même le rôle de l'opérateur "=" dans cette question.

Nuance subtile mais importante : se questionner sur le sens de l'énoncé est différent de se questionner sur le problème qu'il soulève.
Exemple : "que toube le biluk de roubash ?" --> cet énoncé ne créé pas de véritable questionnement — si ce n'est sur le sens de l'énoncé lui-même (dont on ne comprend même pas les termes).

Je pense que ce c'est ce genre de rapport qu'ont beaucoup d'élèves avec les maths.
Ils ne cherchent pas la réponse au problème, mais se demandent simplement "face à cet énoncé, quelle est la séquence d'étapes que je dois accomplir pour que le prof valide ma réponse ? "

Par simple "reconnaissance de patterns", ils peuvent apprendre à résoudre mécaniquement un problème sans même se questionner sincèrement sur sa solution.

Ainsi, le problème ne suscite pas de questionnement, donc pas d'envie, donc sa résolution n'est pas perçue comme utile (ou alors très indirectement, pour obtenir une bonne note).

Contribution le : 30/06/2022 11:15
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Lyrael
 2  #15
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Salut !


1) Sans réfléchir, quels sont les 5 premiers mots qui vous viennent à l'esprit lorsqu'on évoque les mathématiques ?

Nombre, quantité, pourcentage, probabilités, curiosité

2) Quels aspects des mathématiques vous plaisent / vous déplaisent ?

J'aime beaucoup tout ce qui va être concret et ludique.
Donc principalement ce qui est problèmes, probabilités/casse-tête, etc.. Je n'apprécie pas du tout la géométrie ni les gros calculs/formules.
En fait j'aime surtout ce qui va toucher à la logique.

3) Quels sont les soucis majeurs de l'enseignement des maths en France ?

Beaucoup trop centré sur de l'apprentissage de choses qui ne semblent pas forcément importantes surtout à notre époque où si tu as besoin de connaitre une formule tu y a accès avec le smartphone. Les mathématiques ont très peu évolué alors qu'aujourd'hui avec les nouvelles technologies on a accès à tellement d'outils permettant de se retirer les parties "chiantes".
Je trouve qu'on passe trop peu de temps à développer la logique et le côté ludique.
Je pense qu'il est beaucoup plus important d'avoir une bonne logique que de retenir les bonnes formules. Devoir apprendre une formule et la résoudre x fois n'est pas un bon enseignement je trouve. Cela va permettre de trouver le résultat mais pas de comprendre le résultat. Puis ça s'oubliera très vite.
Je pense qu'il est préférable de bien comprendre la logique que d'appliquer bêtement.
Un exemple bête, je ne connais pas mes tables de multiplication mais je suis capable de les sortir aussi vite qu'une personne qui les connait par cœur, tout simplement parce que je compense ma lacune en faisant des calculs. Ex : 6x7 je fais 6x6+6 et j'ai le résultat instantanément.
Je pense aussi qu'on va parfois trop loin dans certains apprentissages quitte à ne pas avoir des bases très solides. Sauf qu'au final si on a pas des bases très solides avec le temps on oublie tout et on a tout perdu. Je pense qu'il vaut mieux avoir des bases très solides plutôt que de développer plus loin et tout oublier par la suite.

4) De quelle manière auriez-vous pu vous intéresser davantage à la matière ?

J'ai toujours été très intéressé par les maths. J'ai eu de très bon profs qui étaient passionnés par ce qu'ils faisaient.
Je me souviendrais toujours d'un de mes profs de collège qui nous sortait "Et surtout n'oublie pas Thalès quand tu sors le chien". (un peu comme la Pita gore)
Ce genre de phrases qui prêtent à sourire marquent bien et ça donne un côté relationnel avec le prof qui est important.

Un prof passionné, enjoué, proche des élèves, c'est ce qu'il y a de mieux pour intéresser un jeune.

Contribution le : 30/06/2022 12:39
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Vassili44
 1  #16
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1) Sans réfléchir, quels sont les 5 premiers mots qui vous viennent à l'esprit lorsqu'on évoque les mathématiques ?

Blocage / Frein / Incompréhension / Univers / Possibles

2) Quels aspects des mathématiques vous plaisent / vous déplaisent ?

J'aime cette impression que des pièces s'emboîtent, qu'il y a une sorte de récompense à la clef. Ce que je n'aime pas, c'est quand on essaie de me faire apprendre une façon de penser sans prendre en compte la mienne, comme s'il n'y avait qu'un chemin possible. Quand bien même ce serait le cas, j'aime qu'on essaie de comprendre pourquoi je pense ce que je pense et comment je pense, ce que les profs de maths (et en général) n'ont jamais cherché à faire. D'où le blocage sans doute.

Ce que je n'ai pas aimé aussi, c'est ce façon de faire "apprendre pour apprendre". J'aime comprendre pourquoi j'apprends, quel est le but, la finalité, ensuite, je peux être motivé à le faire. Si on me dit "apprends cette formule" et que je demande "pourquoi ?" et qu'on me dit "parce qu'il le faut", ça ne fonctionnera pas.

3) Quels sont les soucis majeurs de l'enseignement des maths en France ?

Le problème c'est l'inclusion je pense des personnes différentes. S'il y a 30 élèves eh bien oui, il peut y avoir 30 façons d'enseigner, 30 variantes possibles car nous avons 30 personnes différentes. La façon d'enseigner c'est plus à nous de nous adapter à une façon générale et si l'on y arrive pas, on est dévalorisés et mis de côté.

L'un des gros soucis aussi, comme dit plus haut, c'est de ne pas concrètement dire ce qu'on fait, pourquoi on le fait et à quoi ça va servir concrètement. On déresponsabilise les élèves et de ce fait on ne leur laisse pas le choix.

4) De quelle manière auriez-vous pu vous intéresser davantage à la matière ?

Si l'on avait compris pourquoi je bloquais, si j'avais pu exprimer ma colère, ma frustration, même en étant injuste, même en étant dans l'erreur dans ce que j'exprimais, j'aurais pu être bon en math et trouver ça génial. Mais je n'ai personnellement pas eu accès à ce que cette matière peut avoir de plus beau car j'en suis resté au blocage.

Quand un élève est en échec, ce n'est pas simplement qu'il n'arrive pas à résoudre une énigme, c'est même assez secondaire j'ai envie de dire. L'échec, c'est avant tout une situation que l'on vit, peu importe l'objet de l'échec en vérité. C'est pour ça que j'imagine qu'il est plus important de prendre en compte ce que la personne traverse, ce qu'elle pense, ressent, sa "détresse" s'il en est, que ce sur quoi elle échoue.

Je le vois dans le sport, quand un ami me dit qu'il se sent mal parce qu'il n'arrive pas tel coup, je ne lui dis pas "regarde, on fait comme ça" parce que ce n'est pas son problème principal, je lui demande : "Qu'est-ce que tu ressens exactement ? Qu'est-ce que ça te fait ?" et là je m'approche du vrai problème.

Je ne dis pas que les profs doivent se transformer en psy, c'est juste que quand on comprend ce genre de mécanisme, notre approche est bien différente. On comprend que l'échec d'un élève le touche bien plus profondément qu'une mauvaise note ou qu'un problème mal compris, mais que sa réaction face à ça est lié à ce qu'il vit de plus profond face à l'échec, face à ses blocages etc.

J'espère avoir pu aider.

Citation :

@Tarkheena a écrit:

4. Faire le lien avec d'autres domaines, comme la philo, le monde empirique, l'esthétique, l'histoire. Du genre j'me souviens avoir étudié les nombres premiers, mais personne ne m'a expliqué le lien avec la suite harmonique. J'étais féru de musique; et ça ça m'aurait tout de suite interpelé. Donner un peu de contexte; même juste des anecdotes sur les gens qui ont développé des théorèmes et dans quel contexte ça a été fait. Ca devrait pas être trop compliqué vu que parmi les mathématiciens y'a eu pas mal de personnages hauts en couleurs. Donc pas forcément montrer l'utilité des maths, mais créer des liens avec d'autres domaines d'intérêt que les élèves peuvent avoir.


J'avais vu une vidéo sur la galère que c'était pour calculer quelle était la hauteur du sommet d'une montagne, l'Himalaya sans doute. Ils devaient mettre des tours tous les tant de kilomètres puis calculer par rapport à la rotondité terrestre etc., pour arriver jusqu'à la mer. Ca m'a fasciné le truc. J'ai tellement eu envie d'être à la place et faire le calcul comme eux devaient le faire, être face aux problèmes qui se présentaient à eux (mathématiques). Du coup, là, ça m'a donné envie d'aller vers les maths.

Je pense que si les maths ne sont pas intéressants parce qu'une personne n'aimerait pas ce qui est abstrait, faudrait quand même prendre en compte son choix et dire "ok, ben tu peux choisir ce que tu veux faire à la place". Pas forcément rentrer chez soi, mais plus une autre matière par exemple. Ca ça concerne plus l'Education Nationale que le prof de maths bien sûr.

Citation :

@dylsexique a écrit:

Si les maths étaient un cours de bricolage, elles consisteraient à planter des clous en boucle pendant 1h, sans savoir pourquoi, et sans aboutir à autre chose qu'une planche pleine de clous sans aucune utilité.


Faut que je la garde celle-ci.

Citation :

@stanislaxurit a écrit:
1) Sans réfléchir, quels sont les 5 premiers mots qui vous viennent à l'esprit lorsqu'on évoque les mathématiques ?
Incompréhension, souffrance, humiliation collective, redoublement, cours particuliers inutiles.


Ca semble bien montrer que si l'on ne va pas vers l'individu dans ce qu'il est, il n'ira pas vers nous non plus. Quand les profs allaient vers moi c'était souvent pour que j'arrive à un résultat (lié à l'exercice) alors que la réussite, ce n'est pas forcément un résultat, c'est souvent plus un ressenti.

Citation :

@-Flo- a écrit:

@Sebmagic Je comprends bien que les mathématiques peuvent se suffire à elles-mêmes et atteindre un niveau d’abstraction très élevé. Mais pour pouvoir apprécier ça il faut déjà avoir une forte appétence pour la discipline. Et je ne pense pas que ce soit par ce bout qu’il faille aborder les choses pour le plus grand nombre, qui risque au contraire d’être décontenancé par cette absence de contexte concret et de se désintéresser complètement de la discipline.
Donc tant que des cas d’application existent, il faudrait à mon sens saisir l’occasion d’aborder les choses par ce bout de la lorgnette. Et même s’il ne s’agit que d’une application philosophique, c’est toujours ça de pris.

D’ailleurs l’absence de finalité est ce qui revient dans chaque réponse jusqu’à présent, me semble-t-il. C’est quand même révélateur…


Oui d'ailleurs, je me suis tourné vers la psychologie de cette façon. Je suis parti d'un besoin pour comprendre un problème donné et puis je suis allé vers les notions qui m'aidaient à le résoudre. Je n'apprends d'ailleurs pas au-delà du stricte besoin. Si par exemple on me dit : il y a les phobies simples et les phobies complexes et que moi je souffre de phobie complexe (ce qui est le cas), je vais m'intéresser aux phobies complexes, pas aux phobies simples.

Je pense que les gens fonctionnent par rapport à l'énergie dont ils disposent et ils détestent la gaspiller. Quand on cherche à comprendre l'utilité, c'est que nous devons sans doute chercher à voir si notre énergie vaut le coup d'être utilisée ici ou non. Sans doute une chose utile dans note évolution.

Aussi, j'ai été amené à m'intéresser à la philosophie, notamment la philosophie morale, parce que j'avais des questions concrètes à ce sujet : est-ce la recherche du bonheur est le meilleur choix ? Quel est le meilleur choix moral dans cette situation ? Etc., etc. Ca aide à appréhender le monde. Je pourrais longuement sans doute parler des effets que ça fait et d'ailleurs quand j'en parle, je pars toujours de la situation dans laquelle j'étais, le problème dans lequel je me trouvais, un problème par ailleurs qui peut parler à beaucoup de monde, pour ensuite dire "Puis j'ai découvert que cette question avait déjà eu sa réponse, en fait, ça s'appelle le déterminisme... j'avais donc raison ? C'est ce que j'ai voulu savoir. C'est là que je me suis tapé la lecture d'un petit livre de Schopenhauer ? Vous ne connaissez pas ? C'est un mec qui a toujours l'air grognon, mais très intelligent cela dit... Enfin j'ai lu ce livre, j'en ai compris que le 1/4, je l'ai relu, j'en ai compris encore moins... mais de ce que j'ai compris...".

Après c'est mon côté littéraire sans doute qui prend le dessus. Beaucoup de choses peuvent être raconté sous forme d'histoires. Mais c'est bien de partir d'un parcours, comme celui où l'on a découvert telle ou telle aspect, encore faut-il qu'il soit plus intéressant que "j'étais en cours et le prof nous a demandé d'ouvrir notre cahier page 50 et c'est là que j'ai découvert cette formule. Voilà, voilà.".

Citation :

@dylsexique a écrit:

Or je pense que beaucoup d'élèves ne ressentent pas ce questionnement (ni la démangeaison de le résoudre, donc) car ils ne comprennent même pas l'énoncé.

Quand on écrit : "combien vaut x dans x²=x+2", une grande partie des gens ne comprend même pas en quoi cela est une question (je mets en gras car c'est un point crucial et non trivial)

Ils ne savent pas ce qu'est "x²", ni "x+2", ni même le rôle de l'opérateur "=" dans cette question.

Nuance subtile mais importante : se questionner sur le sens de l'énoncé est différent de se questionner sur le problème qu'il soulève.
Exemple : "que toube le biluk de roubash ?" --> cet énoncé ne créé pas de véritable questionnement — si ce n'est sur le sens de l'énoncé lui-même (dont on ne comprend même pas les termes).

Je pense que ce c'est ce genre de rapport qu'ont beaucoup d'élèves avec les maths.
Ils ne cherchent pas la réponse au problème, mais se demandent simplement "face à cet énoncé, quelle est la séquence d'étapes que je dois accomplir pour que le prof valide ma réponse ? "


Ca me fait penser à un exercice où le prof me dit "tu as trouvé la bonne réponse, mais ce n'est pas ce que je demandais" puisqu'en fait il voulait que la trouve avec la bonne démonstration. Il m'a même dit que la bonne réponse c'était presque secondaire et que ce qui compte le plus, c'est la démonstration. C'est pourquoi, plus tard, j'ai eu une bonne note avec la bonne démonstration, mais une erreur dans le calcul (j'écrivais et j'écris toujours si mal que je m'étais mal relu lors du calcul final).

Contribution le : 30/06/2022 17:17
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vivaberthaga
 0  #17
Je masterise !
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@Sebmagic J'imagine que tu connais cette chaine YT https://www.youtube.com/watch?v=p33MOqm432I mais j'ai trouvé son approche dans cette mini série sur la télé plutôt pertinente. Le nombre de fois où je me suis claqué le front de désespoir devant des infos (surtout durant le temps médiatique du covid) où des personnes médiatisées associaient, comparaient, mélangeaient des chiffres pour en sortir des résultats plus aberrants les uns que les autres. C'est pourtant du ressort des profs de maths d'enseigner l’appréhension, la synthétisation et la résolution d'un problème chiffrable. Ma mémoire est plus que faillible mais il me semble que c'est abordé dès le primaire et maîtrisé au collège, non?
Du coup il me semble que devant le gouffre de lacunes de base à combler, susciter l'appétence pour le coté ludique de "la mathématique" apparaît comme quelque chose d'utopique et déplacé.

Contribution le : 30/06/2022 20:31
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Sebmagic
 0  #18
J'aime glander ici
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Oui je connais un peu la chaîne Hedacademy, que je trouve excellente. Je suis d'accord que s'appuyer sur l'actualité peut être intéressant pour susciter l'intérêt, même si c'est souvent extrêmement limité au lycée puisque peu des thèmes abordés en seconde - première - terminale ont des applications aussi concrètes sur la vie de tous les jours.

Quant à ton dernier paragraphe sur le côté utopique et déplacé, je ne l'ai pas compris.

Contribution le : 30/06/2022 20:51
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Jebia
 0  #19
Je suis accro
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1) Sans réfléchir, quels sont les 5 premiers mots qui vous viennent à l'esprit lorsqu'on évoque les mathématiques ?

Si on ne peut pas réfléchir ça va être dur 😉

2) Quels aspects des mathématiques vous plaisent / vous déplaisent ?

La logique / Les formule sont indigeste à lire.



3) Quels sont les soucis majeurs de l'enseignement des maths en France ?

Aucune idée, j'ai pas fait mes classe là-bas.

4) De quelle manière auriez-vous pu vous intéresser davantage à la matière ?

La pédagogie c'est la clé.
J'ai longtemps eu du mal avec les math et puis un bon professeur pédagogue est passé par là et depuis j'adore. 🙂

Contribution le : 30/06/2022 21:57
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Baba-Yaga
 1  #20
Je poste trop
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OMG les maths !
Ouais, je fais partie de cette catégorie.

J'étais super bonne en maths, et j'aimais ça et je sais pas ce qui s'est passé, au milieu du collège, je me suis retrouvée complètement larguée.
J'ai pris des cours particuliers et ça m'a bien aidée, tout simplement parce que ma répétitrice prenait le temps de m'expliquer d'une autre façon, avec du concret justement (ce que beaucoup évoquent ici).

D'ailleurs, il y a quelque chose de très drôle - dans mon parcours scolaire - entre les maths et les cours de physique, pour moi c'est similaire :
physique et algèbre : j'étais trop nulle, je captais que dalle,
chimie et géométrie : j'étais au top, parce que c'était très visuel.

Je voulais être architecte, et le conseiller au lycée m'a bien fait comprendre que j'y arriverai jamais puisque j'étais nulle en maths. Super. J'ai pas cherché plus loin...


Je te donne un cas concret d'une situation qui aurait pu m'aider à ne pas baisser les bras en maths :
j'ai un problème de dyscalculie, j'inverse les nombres sans faire exprès mais mon résonnement est juste. J'ai souvent eu des notes très basses parce que le résultat était faux, alors que la méthode était bonne.
Mais quand j'étais jeune, je voyais seulement la note qui pesait sur mon bulletin, aucun prof ne s'est dit que j'avais besoin d'une aide pour simplement remettre en ordre mes nombres, j'avais que des traits rouges sur mes feuilles.
Je me suis convaincue que j'étais nulle en maths.

Et dernière choses : envoyer un élève au tableau pour résoudre des problèmes c'est L'ANGOISSE.

Contribution le : 01/07/2022 10:34
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M'en fous, j'ai gagné !
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