Invité | Je suis asperger mais pas que... |
14 #1 |
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FantômeInvité
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Bonjour,
Je reviens sur ce forum après près de 2 ans d'absence. J'ai quitté ce forum en pensant ne jamais y revenir et dans ma parano, je ne percevais pas et ne perçois toujours pas vraiment la nuance humaine et sa diversité que représente un forum aussi grand. Ici, je vais faire une chose que mon instinct, mon histoire, mes traumatismes m'ont toujours dicté de ne jamais faire : dire ce que je suis. La possibilité de disparaître ( virtuellement ) m'aide. Et je veux le faire pour ceux qui ne parleront pas, car la plupart du temps, c'est ce qui se passe, pour ne pas dire toujours. Vous allez peut-être vous foutre de ma gueule. Ça fera mal. Je serai mal des jours durant voire des semaines mais je survivrais. Je fais face ici à mes démons. Vous allez comprendre pourquoi. Comme il est écrit dans le titre, je suis asperger, forme d'autisme que le grand public connait de plus en plus. Mais avant d'être diagnostiqué, assez tard dans ma vie ( 27 ans ) - j'en ai 36 - surtout dans la période scolaire, je ne savais pas ce que j'avais, ce que j'étais, mais tout le monde se rendait bien compte que je n'étais pas "normal". On voit souvent des enfants qui subissent le harcèlement à l'école pendant 1 an, 2 ans, parfois plus - certains ne s'en sortent pas, d'autres restent marqué à vie, des traces qui ne s'effacent pas. Syndrome post-traumatique apparemment. Je viens de le découvrir. C'est là, au milieu de la figure, si évident que je ne l'avais pas vu !?! Comment est-ce possible ? L'instinct de survie, sans doute, nous fait faire de drôles de détours dans la vie. Le harcèlement ? J'ai l'impression de l'avoir vécu toute ma période scolaire. Plus particulièrement après le primaire. Donc de la 6ème à la 3ème ( + une année de redoublement en prime ). J'ai fait la pari de la vie, mais ce pari, j'ai failli plusieurs fois ne pas le tenir. Je me sens rescapé. Mes blessures sont toujours là. L'instinct de survie fait des détours, mais quelque chose peut tenter de nous ramener à nos blessures l'air de dire "il faut guérir ça" et c'est là que mes manifestations d'un syndrome post-traumatique ( ? ) on dû faire leur apparition. Je venais, agressif ici - forcément, j'avais accumulé de la colère entre ce que j'ai vécu à l'école et souvent pire chez moi ( je vous passe les détails ) - et je me retrouvais dans des situations comme à l'école, tout le monde contre moi, mon cœur battait si fort, je tremblais, je pleurais, je paniquais, je criais... je revivais l'enfer ici-même. Peut-être que le garçon atteint de nanisme vu dernièrement me l'a rappelé, mais moi aussi, dans ces moments-là, je me serais bien suicidé. Qu'est-ce que la mort me paraissait douce dans ces moments-là. Qu'est-ce qu'elle me paraissait douce...! Je tremble encore. Mon cerveau me dit "danger". Mais je suis encore porté par cet espoir. C'est bête quelque part, mais je reste naïf. Je suis encore cet enfant qui veut juste vivre sa vie, qui aime les gens et qui veut leur dire "ben pourquoi vous êtes méchants comme ça ? Qu'est-ce que je vous ai fait ?". Mais en apparence, je suis dur sans doute, méchant moi-même. J'ai sans doute blessé aussi. Quelle ironie ! Mon message a plusieurs buts. D'une part je le fais par sincérité car je vois des gens sincères ici, une communauté et je me dis pourquoi ne pas commencer par là ? D'une autre part c'est aussi pour faire face à mes démons qui me poursuivent depuis toujours. Je me dis que les gens ne sont pas tous foncièrement mauvais comme quelque part, je peux l'imaginer. La dernière chose, c'est peut-être celle qui me motive le plus, c'est que j'ai aussi subi le harcèlement ici aux yeux de tous. Je ne veux pas accuser qui que ce soit, je n'ai pas de souvenirs de noms ou autres, je veux juste le dire, je veux juste que cela serve à ce que les responsables de ce site soient plus vigilants. Oui, je le dis ici, c'est vrai, quelqu'un peut mourir ici par des attaques qu'il peut subir et ce publiquement, sur l'espace commentaire à l'accueil. Je l'ai vécu. D'autres l'ont sans doute vécu. Je le répète. Je n'accuse personne. On ne peut pas le voir si l'on ne sait pas ce que c'est. Ceux qui le voient sont ceux qui ont déjà vécu ce type de situation, la plupart du temps. Même celui qui harcèle ne sait pas qu'il le fait, ça j'en suis convaincu, très peu savent ce qu'ils font, c'est presque impossible à savoir, surtout sur Internet. Moi-même, j'ai dû harceler d'ailleurs. Mais, pour ne pas tomber dans le piège du harcèlement, je me suis fixé une règle : ne jamais redire une chose contre une personne quand une chose similaire a déjà été dite par au moins 3 personnes et ne pas s'acharner. Car le harcèlement est la répétition, d'une personne ou de plusieurs personnes. Que ce soit une personne qui attaque ( verbalement ) 50 fois une personne ou 50 personnes qui attaquent 1 fois une personne, le second cas est infiniment plus grave que le premier, même si individuellement on peut se dire "je n'ai presque rien fait". Restez vigilants. Merci de m'avoir lu. J'envoie ce post et les jours qui vont suivre seront durs à vivre...
Contribution le : 26/02/2020 13:12
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-Flo- | 8 #2 |
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Je poste trop
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@Vassili-Zaistev : Je ne pense pas me tromper en affirmant que personne ne se foutra de ta gueule au sujet de ce que tu révèles aujourd'hui. Alors tu peux d'ores et déjà te détendre sur ce point !
Sois le re-bienvenu parmi nous !
Contribution le : 26/02/2020 14:23
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Invité | 0 #3 |
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FantômeInvité
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@-Flo- ,
Espérons. Merci.
Contribution le : 26/02/2020 14:40
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Baba-Yaga | 2 #4 |
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Je poste trop
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@Vassili-Zaistev
Il n'y a pas matière à se moquer de toi En revanche, j'aimerai savoir ce que tu appelles "harcèlement" ? J'imagine que tu n'as pas vécu la même chose au collège, ici ou ailleurs (travail ?).
Contribution le : 26/02/2020 15:09
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M'en fous, j'ai gagné ! |
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carpet_bombing | 4 #5 |
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Je masterise !
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J'avais lu "je suis une asperge, mais pas que", je m'attendais a un truc plus fun du coup.
Contribution le : 26/02/2020 15:25
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Invité | 1 #6 |
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FantômeInvité
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@Baba-Yaga,
En fait le harcèlement est subjectif. On peut faire exactement la même chose à deux personnes, l'une va être mal et l'autre va passer un bon moment. C'est pour ça que je dirai que le harcèlement c'est tout ce qui contribue à mettre une personne dans une détresse psychologique. Définition personnelle et imparfaite. En fait le harcèlement n'a pas forcément la même intensité dans les faits mais devient de plus en plus intense dans le ressenti. C'est là que commence le cercle vicieux qui conduit à des troubles sociaux parfois grave, comme la phobie sociale et l'agoraphobie dont je souffre de façon plus ou moins intense. Je donne un exemple : si je tiens un propos personnel pour lequel je suis attaché et que je reçois des downvotes, cela va me replonger dans le traumatisme si l'on veut. Raison pour laquelle je combattrais toujours ces downvotes. Cela apporte des souffrances inutiles, donne des armes au harcèlement pour un gain discutable. Mais pour en arriver à ces extrémités, il a fallu y aller très fort, il a fallu des humiliations sur des années et des années et des années, répétées encore et encore, à la maison, à l'école, au travail... et... à force, ça détruit et cette sensibilité totalement exacerbée est le fruit d'années de labeurs dans le sens de la destruction psychologique, la destruction morale, la destruction identitaire même. C'est pour ça que c'est difficile d'expliquer en quoi une broutille peu faire autant de dégâts. Comment l'expliquer sans retracer tout le parcours, parcours que la personne harcelée aura peut-être oublié en grand partie ? Un jour, j'étais chez un psy et je lui dis "comment ai-je pu ne jamais parler de ça devant aucun psychologue dans toute ma vie alors que de ma vie c'en est l’événement le plus marquant, l'événement majeur, celui qui fait ce que je suis aujourd'hui et surtout ce que je ne suis pas et ce que je ne serais jamais ? Comment peut-on omettre à ce point-là une si grande partie de sa vie et faire comme si elle n'existait pas, allant même jusqu'à l'oublier ?".
Contribution le : 26/02/2020 15:25
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Invité | 2 #7 |
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FantômeInvité
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Citation :
Désolé.
Contribution le : 26/02/2020 15:27
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fluffy | 1 #8 |
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Je suis accro
Inscrit: 07/06/2019 14:43
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@Vassili-Zaistev Il n'y a pas de quoi se moquer de toi et justement je trouve ça très bien d'en parler ouvertement !
J'ai une question : comment as-tu fait pour te faire diagnostiquer Asperger ? C'est quand même quelque chose qui est assez "discret" et on ne se rend pas forcément compte qu'on l'est..
Contribution le : 26/02/2020 15:38
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Invité | 3 #9 |
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FantômeInvité
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@fluffy,
Merci. Pour moi ça se voit et ça se voyait beaucoup mais je ne savais pas ce que j'avais vu que je ne connaissais pas ce syndrome. Une personne qui connaissait m'en a parlé et je m'y suis reconnu. Puis j'ai été voir un spécialiste de l'autisme ( il y en avait 4 en France au moment du diagnostic ) et puis ça s'est fait comme ça. En fait ce n'est pas discret, c'est même très visible. Mais il faut connaître pour le voir. Ca me fait penser à une vidéo que je viens de voir, l'excellente chaîne de Alistair - H Paradoxæ qui sait parfaitement exprimer ce que je ( et nous ) peux ressentir. Des handicaps "invisibles" ?
Contribution le : 26/02/2020 15:43
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Invité | 2 #10 |
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FantômeInvité
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@Vassili-Zaistev
2 ans déjà! J'ai pas lu beaucoup de tes commentaires de l'époque (peut être que tu postais peu ou qu'on ne fréquentait pas les mêmes topics) par contre j'ai un souvenir assez marqué de l'impression que tu m'as laissée : «il a l'air cool lui, et ce qu'il dit me parle beaucoup !». Bref désolé d'apprendre que tu as subi du harcèlement. T'as bien fait de crever l'abcès. C'est peut être un bon moyen pour ceux qui se retrouveraient dans cette situation sur le forum : ne pas ravaler sa rancune, sa tristesse, mais verbaliser son mal-être sans tarder.
Contribution le : 26/02/2020 15:47
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Invité | 1 #11 |
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FantômeInvité
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@Norbert,
Merci beaucoup, ça me touche. Quand on subit un épisode de harcèlement et que ça réveille un traumatisme la vision du monde que l'on a à ce moment-là et des personnes est totalement surréaliste. C'est presque de l'ordre du délire, de la paranoïa. Un psychiatre m'avait dit que c'était un sentiment de persécution puisque la cause est réelle, mais sera amplifiée, par exemple se dire "ils sont contre moi" alors que quelque part oui, mais en fait non, pas comme je l'imagine, souvent loin de là. Et on ne voit pas la nuance, d'autant si elle n'est pas exprimée. Ma copine me parlait d'Enjoy Phoenix, que je ne connais pas trop en fait, mais elle a subi le harcèlement apparemment et l'a aussi subi sur Youtube ( ? ). En tout cas, si c'est bien elle qui a dit ça, le conseil c'était de ne pas hésiter à apporter le soutien à ceux qui sont dans une situation du "seul contre tous" pour donner moins de poids au plus grand nombre et signaler à la personne qu'elle n'est pas seule. Bon, c'est plus évident sur Youtube, moins sur un forum où les clashs sont monnaies courantes ou les tacles etc. En tout cas, ton conseil est très bon. Le souci, c'est que justement dans cette situation on ne se sent pas en sécurité, donc on ne va pas dévoiler encore plus nos faiblesses et c'est un peu un cercle vicieux. Quand je me trouvais dans ces situations, j'essayais au mieux de reprendre le contrôle et sauver les apparences, je ne me voyais pas trop dire "vous savez que je souffre" ? Ça allait forcément se retourner contre moi. On se retrouve donc coincé en fait.
Contribution le : 26/02/2020 15:59
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Invité | 1 #12 |
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FantômeInvité
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@Vassili-Zaistev
Citation : je ne me voyais pas trop dire "vous savez que je souffre" ? Ça allait forcément se retourner contre moi. C'est une idée très répandue. Parfois elle s'avère vraie. Mais j'ai remarqué plus souvent que, quand une personne exprime clairement et sincèrement sa souffrance aux autres, beaucoup de gens se montrent plus empathiques. Certains se rendent compte du mal qu'ils ont pu participer à causer. Après il y a toujours la manière de le dire, et la manière dont c'est perçu, qui plus est sur un forum où l'écran gomme et transforme pas mal de choses. Dans tous les cas, je pense que tu fais bien d'en parler si tu t'en sens capable - et manifestement c'est le cas - car à mon avis la verbalisation d'une difficulté ou d'une souffrance et l'échange qui s'ensuit sont les meilleurs moyens de s'y confronter positivement et d'en retirer quelque chose de constructif. D'ailleurs, à te lire, j'ai l'impression que tu as dû suivre pas mal de séances de psychothérapie qui t'ont été utiles. En tout cas, j'espère que tu vas réussir à trouver un équilibre qui te convient et que tu te sentiras bien sur Koreus, ainsi que dans ta vie.
Contribution le : 26/02/2020 17:08
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Invité | 0 #13 |
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FantômeInvité
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@Avaruus,
Oui je comprends ce que tu veux dire. En y réfléchissant, je pense que le processus est le suivant. Quand on subit ce type de violence, on finit par être détruit dans son "soi", dans son identité et n'existe plus vraiment dans l'entièrement de l'individu. Cela explique sans doute les prédispositions aux troubles psychotiques d'ailleurs. Le "moi" morcelé c'est le "moi" victime. C'est un "moi" en ruine et lorsque je faisais face à ces comportements, à ce moment-là, comme ça se passait, dire "je souffre" c'est revenir à ce "moi" en ruine que j'essayais de reconstruire. C'est comme se déconstruire pour qu'on voit l'état de ruine à laquelle on a affaire. Je pense que dans la jargon psychologique ça doit avoir un nom. Et le problème c'est que ce "moi" en ruine est dépouillé de beaucoup de choses que j'ai acquises avec le temps, comme la force vitale que j'avais perdue. En gros, je ne le pouvais pas car j'avais juste peur que cela me tue en fait. Je comprends après que cela puisse paraître éloigné de la réalité, mais la réalité correspond à l'histoire de la personne, une réalité objective et psychique si je puis dire. C'est comme dans mon agoraphobie, quand je marche vers un grand espace, je sens comme une corde qui me retient vers le lieu "refuge". Mon cœur bat plus fort, je commence à trembler, la vision devient floue... puis j'atteins une limite infranchissable et rapidement, déjà, il me faut retourner vers le "refuge". Tout ça, cette limite, cette corde, ce refuge peuvent avoir l'air de ne pas exister ou d'être des limites "imaginaires", mais elles existent dans le psychisme de celui qui vit ces épisodes. Elles font partie de sa réalité. Ma réalité ne m'a pas permis d'être celui qui aurait pu dire "Les mecs, vous ne voyez pas que je souffre ?". Pourtant, je l'ai de nombreuses fois rêvé, mais je n'ai jamais réussi. A ce moment-là, je n'étais plus rationnel du tout, j'avais perdu tous mes moyens. J'étais dans un état de choc, clairement. J'avais froid, je transpirais.... et je tremblais tellement que je parvenais à peine à écrire. En écrivant ça, je me rends compte en fait de l'intensité de ce que je vivais, je ne l'avais jamais écrit avant, je ne l'avais jamais dit avant. Je n'ai pas fait beaucoup de thérapie en fait, très peu et je ne l'ai abordé qu'une fois face à un psy, ça tenait en une phrase à peu près et j'en ai jamais reparlé. Le fait de le dire ici est symbolique car je me voyais souvent en rêve dire à la classe ce que je ressentais. Disons que vous êtes la classe en quelque sorte. J'espère être assez clair. Je sens beaucoup d'attention sur moi, ça me gêne en fait. En tout cas merci de votre bienveillance. Pour l'humanité, je crois que c'est un beau geste d'espoir.
Contribution le : 26/02/2020 17:49
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Invité | 1 #14 |
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FantômeInvité
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@Vassili-Zaistev
Quand on prend la parole, on attire l'attention, c'est fatal ! C'est assez impressionnant ce que tu décris. Autant j'ai déjà ressenti des tensions tellement fortes que j'en ai transpiré et tremblé, mais commencer à voir flou à cause de l'angoisse, c'est une réalité qui me dépasse. Je n'arrive même pas à m'imaginer vivre ça.^^' Sinon, je pense qu'on n'a pas besoin d'avoir des difficultés aussi importantes que les tiennes pour en arriver à un "moi" morcelé, et à la peur viscérale d'exposer sa souffrance. Je pense que quelle que soit la personne, exprimer une souffrance profonde revient à se mettre en danger et donc on réagit en opposition à ce danger que l'on ressent. Pour certains, cela implique de se cacher, pour d'autres de se replier, d'autres encore d'attaquer, etc. Je pense qu'il est normal de ne pas vouloir exposer une souffrance, notamment parce que ça nous fragilise (ou du moins on en a l'impression) face aux autres. Et quand on est déjà dans une relation difficile avec d'autres (rejet, conflits, incompréhension...), on n'imagine pas un seul instant qu'il pourrait être utile voire salvateur d'exposer notre souffrance, et donc notre fragilité, à ces autres. Pour revenir aussi à ce que tu dis, c'est vrai qu'on a souvent du mal à faire face à notre "moi" quand il est blessé en profondeur. Encore une fois, je pense que c'est normal. Qui a envie de se regarder dans le miroir et de se dire : "je suis une épave" ? Parce que dire à l'autre sa souffrance implique nécessairement, comme tu le dis si bien, d'accepter de la constater soi-même. Et ça fait encore plus souffrir. Du moins au moment du constat. Je crois aussi que tu as parfaitement raison de parler d'une sorte de "réalité personnelle". C'est ce prisme personnel qui entache beaucoup de relations humaines : on a quand même bien du mal à se détacher de nos avis. En même temps c'est normal : la seule vérité que nous détenons sur le monde est celle que nous avons vécue à travers nos 5 sens et que nous interprétons ou réinterprétons selon notre disposition d'esprit à un moment donné. Pas facile de se détacher de tout ça.
Contribution le : 26/02/2020 18:08
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MoonMoon | 1 #15 |
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Je masterise !
Inscrit: 22/08/2005 22:44
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Force à toi l'ami. Sujet intéressant j'ai bien aimé lire ton retour.
Chouette la vidéo. Comme un de mes VDD j'ai mal lu le titre mais je garde ma version pour moi ha ha Moi aussi je me suis fais harceler pendant plusieurs années par un groupe de filles parce que je suais plus que les autres en sport. Des remarques à propos de talc, des pouffements de rire, et d'autres trucs bêtes et méchants, des fausses remarques pour des odeurs inexistantes. Plus tard elles m'ont surnommé "totaly spies" parce que j'avais parlé d'un épisode du dessin animé en cours à propos de tsunami. J'ai pas super bien vécu tout ça à l'époque. J'étais boudiné mais je n'avais pas de handicap, pas que je sache en tout cas ha ha. Des fois c'est juste des gens cons.
Contribution le : 26/02/2020 18:20
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Invité | 0 #16 |
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FantômeInvité
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Citation :
Et en fait ce n'est rien comparé à ce que c'est réellement. En fait avant cela, je mettais le plus haut niveau de peur possible à un niveau et j'ai vu que j'étais infiniment loin de la réalité. Maintenant, ce qui me surprend le plus c'est de ne pas en mourir. Mais heureusement, on peut perdre connaissance à de telles intensités, heureusement. Citation : Sinon, je pense qu'on n'a pas besoin d'avoir des difficultés aussi importantes que les tiennes pour en arriver à un "moi" morcelé, et à la peur viscérale d'exposer sa souffrance. Je pense que quelle que soit la personne, exprimer une souffrance profonde revient à se mettre en danger et donc on réagit en opposition à ce danger que l'on ressent. Pour certains, cela implique de se cacher, pour d'autres de se replier, d'autres encore d'attaquer, etc. Je pense qu'il est normal de ne pas vouloir exposer une souffrance, notamment parce que ça nous fragilise (ou du moins on en a l'impression) face aux autres. Et quand on est déjà dans une relation difficile avec d'autres (rejet, conflits, incompréhension...), on n'imagine pas un seul instant qu'il pourrait être utile voire salvateur d'exposer notre souffrance, et donc notre fragilité, à ces autres. Non c'est vrai. Pourtant, ça pourrait être utile. On devrait l'enseigner en tant que technique de défense comme un autre. Citation : Pour revenir aussi à ce que tu dis, c'est vrai qu'on a souvent du mal à faire face à notre "moi" quand il est blessé en profondeur. Encore une fois, je pense que c'est normal. Qui a envie de se regarder dans le miroir et de se dire : "je suis une épave" ? Parce que dire à l'autre sa souffrance implique nécessairement, comme tu le dis si bien, d'accepter de la constater soi-même. Et ça fait encore plus souffrir. Du moins au moment du constat. En fait je crois que cette déconstruction est si intense que la reconstruction se fait en parallèle. Ce qui explique des maladies psychiques mais aussi le fait que la vie est dure à vivre derrière car elle s'appuie sur une (re)connaissance du soi dans sa réalité psychique ( désolé des tournures bizarres ). Cette (re)connaissance est la base qui va nous permettre de ressentir des émotions diverses et variées et savoir finalement ce qu'on aime, ce qu'on n'aime pas, qui nous sommes, ce que nous voulons etc. C'est vraiment déroutant pour quelqu'un qui n'a pas vécu ça. Mais ce genre de traumatisme tue le "soi" et la personne qui en ressort n'est plus la personne qu'elle était. Ceci peut expliquer ces phénomènes de destruction de personne "normale" vers des épaves ( drogues, alcool... ), des personnes parfois au top physiquement qui semblent se détruire. C'est juste, je pense, la surface qui s'harmonise avec l'être profond. Les personnes ne se tuent pas à petits feux, elles se décomposent simplement. Elles sont déjà mortes. Bon ok, c'est flippant ce que je dis, mais c'est vrai malheureusement. Citation : Je crois aussi que tu as parfaitement raison de parler d'une sorte de "réalité personnelle". C'est ce prisme personnel qui entache beaucoup de relations humaines : on a quand même bien du mal à se détacher de nos avis. En même temps c'est normal : la seule vérité que nous détenons sur le monde est celle que nous avons vécue à travers nos 5 sens et que nous interprétons ou réinterprétons selon notre disposition d'esprit à un moment donné. Pas facile de se détacher de tout ça. C'est tout à fait ça. On ne peut forcément imaginer ce qu'on n'a pas vécu.
Contribution le : 26/02/2020 18:32
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Invité | 0 #17 |
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FantômeInvité
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@MoonMoon,
Merci. Oui ce n'est pas facile à vivre ça c'est clair. Tu as pu en parler à l'époque ? Aujourd'hui, tu sens que ça te suit ?
Contribution le : 26/02/2020 18:35
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MoonMoon | 3 #18 |
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Je masterise !
Inscrit: 22/08/2005 22:44
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@Vassili-Zaistev Et bien j'ai remarqué avec ce topic que je n'en avais jamais parlé. Mais je ne crois pas qu'aujourd'hui cela m'affecte vraiment directement, mais je pense qu'on est tous plus ou moins le résultat de tout ce qui nous arrive petit à petit !
Contribution le : 27/02/2020 09:38
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Invité | 2 #19 |
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FantômeInvité
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Le harcèlement en forme de bizutage, c'est hard, mais je pense que dans certains cas, c'est surmontable. Et quand tu surmontes ca, ca ne fait que de te rendre plus fort!
On apprend à notre fils (qui est encore à la maternelle) qu'il peut faire ce qu'il aime, qu'il peut jouer à ce qu'il veut, et qu'il peut porter ce qu'il veut, peu importe ce que les autres penses. Du coup, il joue aussi parfois à la poupée, porte des chaussures roses, parce qu'on le laisse librement choisir ce qu'il trouve chouette. Forcément, certains se moquent déjà de lui. Nana na ne, c'est pour les filles! Quand on discute avec les autres parents, certains nous disent des trucs du genre "oui mais on a pas envie que notre fils se fasse harceler..." Ces gens se rendent pas compte qu'en voulant protéger leurs gosses, leurs éducations en font des potentiels harceleurs. Bref, j'ai des potes qui se faisaient harceler à l'école, mais aujourd'hui ils se portent bien. Une fois dans la vie active, on privilégie l'authenticité à la superficialité. Alors je continue à lui répéter qu'il fait ce qu'il veut, et de rester fort. Biensûr, je sais que c'est pas aussi évident quand tu as des handicaps ou des "défauts" physiques. Mais justement, avec une éducation "libre", j'espère qu'il sera lui aussi à son tour plus tolérant avec les autres. Concernant ton point sur les -1. Je suis moins d'accord. On est sur Internet. Les règles sont pas exactement les mêmes. Personne ne t'oblige à poster. Personne ne t'oblige à t'exposer sur les réseaux sociaux. Les -1 servent le plus souvent à signaler des contenus inadéquats. Quand Blizzard te publie un trailer mensonger de Warcraft reforge, ils méritent leurs lots de pouces rouges. Du coup ca force les gens à réfléchir avant de poster quelque chose. Une sorte d'auto-filtre pour éviter que les gens postent de la merde. Quand tu postes quelque chose sur la toile, tu t'addresse non pas à une personne, mais à des centaines, des milliers... Attends-toi à recevoir un feedback individuel de chacun. Après, tu peux aussi très bien assumer tes propos, peu importe les +1 ou -1 que tu te prends. Moi sur Koreus, quand je lance des "punch lines" dans des sujets à polémique, du genre "les femmes ont une part de responsabilité vis à vis de leur sécurité" ou "les transgenres sont des gens binaires". Jsuis prêt à encaisser autant de -1 que la communauté le veut. J'assume mes propos jusqu'au bout. Je pense que ceux qui me mettent des -1 sont des cons et ils ont tord ;o Le -1 est seulement blessant si tu assumes qu'à moitié ce que tu postes.
Contribution le : 27/02/2020 09:48
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Invité | 0 #20 |
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FantômeInvité
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@alvein
Citation : Mais justement, avec une éducation "libre", j'espère qu'il sera lui aussi à son tour plus tolérant avec les autres. Je connais quelques personnes qui ont eu des éducations similaires, elles n'ont pas échappé à certaines difficultés qu'on peut tous vivre un jour ou l'autre mais la plupart du temps elles sont effectivement tolérantes et empathiques parce que leurs parents les ont clairement aidées à ce construire ainsi. Je dirais que le plus important, c'est d'ajouter à cette liberté quelques limites quand même, une bonne dose d'esprit critique et la capacité de se remettre en question. Parce que c'est bien beau la liberté, mais il faut aussi être capable de se demander si on ne peut pas changer en fonction de ce que les autres nous renvoient. Après, faut pas se leurrer non plus : tu auras beau faire tout ce que tu peux pour être un bon parent, tu ne pourras jamais prévoir ce que deviendra ton enfant.^^
Contribution le : 27/02/2020 10:11
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